Le président israélien demande à l'UE de renforcer la lutte contre l'antisémitisme

Le président israélien Isaac Herzog a exhorté jeudi l'Europe à combattre l'antisémitisme "à tout prix" et a dénoncé l'augmentation inquiétante de la haine en ligne.

"Le tableau est profondément troublant: le discours antisémite se répand non seulement au sein des régimes +sombres+, mais aussi au cœur de l'Occident libre et démocratique", a déploré M. Herzog dans un discours prononcé devant le Parlement européen à l'occasion de la Journée de commémoration de l'Holocauste. "La haine des juifs existe toujours. L'antisémitisme existe toujours. Le déni de l'Holocauste existe toujours", a-t-il martelé. le président Herzog a rappelé les rapports montrant une augmentation des incidents antisémites, notamment en ligne où il se "répand à une vitesse record, en un clic". "Je vous le demande, élus d'Europe:  ne restez pas sans rien faire. Vous devez lire les signes avant-coureurs, détecter les symptômes de la pandémie d'antisémitisme et la combattre à tout prix", a-t-il lancé. Selon un rapport de l'UE publié en novembre, la désinformation et la haine à l'égard des Juifs ont "prospéré" en ligne tout au long de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, aggravant encore une tendance amorcée pendant la pandémie de Covid-19.

Les experts ont souligné le risque de "faux récits" alimentant l'antisémitisme, alors que la Russie cherche à justifier sa guerre en utilisant à tort les termes "nazi" et "génocide" pour décrire le gouvernement ukrainien. L'organe exécutif de l'UE a présenté sa toute première stratégie de lutte contre l'antisémitisme en octobre 2021.

Le président Herzog a également mis en garde les dirigeants européens contre l'amalgame entre la critique d'Israël et la négation de "l'existence même de l'État d'Israël". "Mettre en doute le droit à l'existence de l'État-nation du peuple juif n'est pas une diplomatie légitime", a-t-il déclaré. "C'est de l'antisémitisme dans le plein sens du terme et il faut le déraciner complètement". 

Les pays de l'UE ont des approches divergentes à l'égard d'Israël et le bloc a souvent du mal à adopter une position unie sur le conflit avec les Palestiniens.

L'UE et Israël ont repris l'an dernier les réunions d'un conseil conjoint après une pause de dix ans provoquée par la colère d'Israël face aux critiques de Bruxelles concernant l'expansion des colonies de Cisjordanie, jugées illégales au regard du droit international. Mais le retour de Benjamin Netanyahu au poste de Premier ministre, à la tête du gouvernement le plus à droite de l'histoire du pays, a réduit les espoirs d'amélioration des liens.  Président sans pouvoirs, M. Herzog a appelé les nations de l'UE à "élargir, approfondir et renforcer notre partenariat".