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Économie - Macroéconomie

L’économie US multiplie les signes de ralentissement

L’économie US multiplie les signes de ralentissement

Malgré les fêtes de fin d’année et les nombreuses promotions, dont le célèbre Black Friday, en novembre puis en décembre, les ventes au détail aux États-Unis ont parallèlement reculé, à chaque fois plus qu’attendu. Photo Frederic J. Brown/AFP

Demande qui s’essouffle, production en berne, annonces de suppressions d’emplois qui se succèdent, en particulier dans la tech, l’économie américaine multiplie les signes de ralentissement en début d’année. Jusqu’ici, malgré une inflation à des niveaux record depuis plus de 40 ans et une remontée express des taux par la Réserve fédérale (Fed) afin de la juguler au plus vite, l’économie américaine semblait tenir le choc entre une consommation qui s’est maintenue une bonne part de l’année 2022 et un marché de l’emploi toujours très dynamique. Pour preuve, en décembre, le taux de chômage était encore à 3,5 %, avec des créations d’emploi supérieures à ce qui était attendu. De même, les ventes au détail sont restées en progression jusqu’au mois d’octobre.

Mais, depuis novembre, la tendance s’est inversée, avec un secteur de la tech qui semble de plus en plus en souffrance et multiplie les licenciements massifs. Dernier en date, Microsoft a annoncé hier qu’il allait licencier environ 10 000 personnes d’ici à fin mars, après des annonces similaires chez Amazon (18 000 personnes), Salesforce (8 000 salariés) ou encore Meta (11 000 licenciés). Malgré les fêtes de fin d’année et les nombreuses promotions, dont le célèbre Black Friday, en novembre puis en décembre, les ventes au détail ont parallèlement reculé, à chaque fois plus qu’attendu.

Selon le dernier rapport publié hier, le montant total des dépenses s’est élevé à 677,1 milliards de dollars en décembre, soit une baisse de 1,1 % par rapport au mois précédent, dont les données ont elles-mêmes été revues en baisse (-1 % au lieu de -0,6 % annoncé initialement). Les analystes prévoyaient un repli de 0,8 % en décembre, selon le consensus de briefing.com. Certes, une part de la baisse est portée par la baisse des prix, en particulier des carburants, mais elle souligne également que les Américains, après avoir longtemps pioché dans leurs économies, ne disposent plus d’autant de marge.

Récession en vue

« Cette nouvelle baisse vient placer la consommation sur un mauvais pied pour débuter 2023 », a ainsi estimé dans une note Kieran Clancy, économiste pour Pantheon Macroeconomics, « les consommateurs commencent à réduire leurs dépenses non essentielles du fait d’un contexte économique incertain ». Autre cause : la hausse des taux par la Fed, qui vient renchérir les coûts du crédit et limiter de fait les capacités de dépense tant des foyers américains que des entreprises. « La consommation a fortement ralenti en novembre et en décembre. La hausse des coûts de l’emprunt et un marché de l’emploi qui marque sensiblement le pas vont constituer des contraintes supplémentaires pour les consommateurs. Mais le ralentissement graduel de l’inflation devrait venir en soutien des ménages », a estimé dans une note l’économiste en chef pour les États-Unis de HFE, Rubeela Farooqi.

Car l’inflation est désormais en phase de ralentissement depuis plusieurs mois, à 6,5 % sur un an au mois de décembre, selon l’indice des prix CPI dévoilé le 12 janvier. Une tendance qui devrait d’ailleurs se poursuivre, car les prix à la production étaient en baisse de 0,5 % en décembre par rapport au mois précédent, alors que les analystes s’attendaient à un repli de 0,1 %. Sur un an, ces prix sont désormais en hausse de 6,2 %, contre 7,3 % un mois plus tôt, un élément supplémentaire dans le sens d’un atterrissage à venir de l’inflation. « Certes une partie de la baisse s’explique par la volatilité de la demande finale sur l’énergie, ce qui vient relativiser la bonne nouvelle. Mais la tendance nous fait anticiper une croissance annuelle des prix à la production sous les 2 % à la fin du premier semestre », a pour sa part jugé Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics.

Autre signe qui devrait être vu d’un bon œil par la Fed : la production industrielle a poursuivi aussi son recul, avec en plus un taux d’utilisation des capacités industrielles désormais en dessous de la moyenne calculée entre 1972 et 2021. « Certains secteurs de l’économie sont plus touchés que d’autres et l’industrie semble s’orienter vers une légère récession, qui devrait débuter au deuxième trimestre cette année », a pour sa part anticipé Ryan Sweet, chef économiste chez Oxford Economics.

Erwan LUCAS/AFP

Demande qui s’essouffle, production en berne, annonces de suppressions d’emplois qui se succèdent, en particulier dans la tech, l’économie américaine multiplie les signes de ralentissement en début d’année. Jusqu’ici, malgré une inflation à des niveaux record depuis plus de 40 ans et une remontée express des taux par la Réserve fédérale (Fed) afin de la juguler au plus vite,...

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