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Société - Explosions du 4 août

Sit-in devant le palais de justice contre la nomination d'un juge d'instruction suppléant

Pas de réunion du CSM faute de quorum.

Sit-in devant le palais de justice contre la nomination d'un juge d'instruction suppléant

William Noun (au centre) s'exprime au milieu d'autres proches de victimes de l'explosion du 4 août 2020 lors d'une mobilisation devant le Palais de justice de Beyrouth, le 12 janvier 2023. Photo João Sousa

Jour après jour, leur mobilisation continue. Des manifestants, dont des proches de victimes de la double explosion du 4 août 2020 se sont rassemblés jeudi matin devant le palais de justice de Beyrouth, deux jours après une mobilisation houleuse à la suite de laquelle certains avaient été convoqués par la justice.

Ils réclament toujours l'avancée d'une enquête au point mort, obstruée par des ingérences politiques de tous bords, et protestent contre la volonté de certains membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de se réunir pour nommer un juge suppléant au juge d'instruction Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la catastrophe du 4 août, en vue de statuer notamment sur les demandes de remise en liberté des détenus dans l’affaire. Cette réunion, prévue aujourd'hui, n'a pas pu se tenir faute de quorum.Une proche d'une victime de l'explosion du 4 août 2020 manifeste devant le palais de justice de Beyrouth, le 12 janvier 2023. Photo João Sousa

La réunion du CSM a été convoquée par quatre de ses membres mais pas par son président, Souheil Abboud. Une telle initiative s'inscrirait dans un bras de fer qui oppose ces quatre membres du CSM à leur président. 

"Comment être pacifique ?"
D'après notre photographe sur place João Sousa, environ 150 personnes sont présentes devant le palais de justice, dans une atmosphère plutôt calme. Derrière les grilles du Palais de Justice, des dizaines d'agents des forces de l'ordre ont été déployés.


Des manifestants devant le Palais de Justice de Beyrouth, le 12 janvier 2023. Photo João Sousa

"Nous n'oublierons pas", "Pour que les criminels du port rendent des comptes" ou encore "Pour une enquête internationale", peut-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants, qui tiennent également des portraits de leurs proches décédés dans la déflagration. Pour réclamer également la fin de l'impunité, Rasha el-Ameer, la sœur du réalisateur et opposant au Hezbollah Lokman Slim, tué il y a deux ans au Liban-Sud, manifestait également devant le palais de justice. 

Le député contestataire Waddah Sadek ainsi que Samy Gemayel et Elias Hankache (Kataëb) ont été aperçus sur place.  "Comment concevoir que l'on puisse demander aux proches de victimes de l'explosion d'être pacifiques ?" s'est interrogé ce dernier au micro de la chaîne MTV.

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"Nous avons gagné cette fois-ci et nous remercions les magistrats qui ont provoqué la perte de quorum", a lancé William Noun, frère du pompier Joe Noun tué dans la déflagration, selon des déclarations rapportées par plusieurs médias locaux. "Le problème n'est pas avec les juges ou le palais de justice, notre problème est avec ceux qui veulent obstruer l'enquête", a-t-il poursuivi. Plus tôt, il avait affirmé que les proches des victimes sont "prêts à l'escalade et à casser le palais de justice" en cas de nomination d'un juge suppléant. "Ceux qui sont morts ne sont pas des chiffres. Le palais de justice, c'est pour la justice !", a-t-il poursuivi.

Hier, M. Noun et d'autres ont été convoqués pour un interrogatoire, afin de répondre à des chefs d'émeute, de vandalisme et de dégâts occasionnés dans les bureaux du palais de justice. Cécile Roukoz, une avocate également proche de victime, a aussi été convoquée, a rapporté une source à L'Orient-Le Jour.

Tracy et Paul Naggear, les parents d'Alexandra, tuée dans l'explosion du 4 août 2020, lors d'une manifestation devant le Palais de Justice de Beyrouth, le 12 janvier 2023. Photo João Sousa

Toutefois, William Noun ne s'est pas présenté à son audience, jeudi. Commentant ces développements, l'ONG Amnesty MENA a critiqué jeudi le système judiciaire libanais pour avoir "agi rapidement pour pénaliser" les proches des victimes.

Jour après jour, leur mobilisation continue. Des manifestants, dont des proches de victimes de la double explosion du 4 août 2020 se sont rassemblés jeudi matin devant le palais de justice de Beyrouth, deux jours après une mobilisation houleuse à la suite de laquelle certains avaient été convoqués par la justice. Ils réclament toujours l'avancée d'une enquête au point mort, obstruée...

commentaires (2)

C'est les assassins du port (et d'autres) qu détiennent le pouvoir politique et judiciaire du pays. Qu'attendez-vous d'eux ? Qu'ils se condamnent eux-memes ????? Une seule solution : les chasser a grands coups de pieds.

Michel Trad

12 h 48, le 12 janvier 2023

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Commentaires (2)

  • C'est les assassins du port (et d'autres) qu détiennent le pouvoir politique et judiciaire du pays. Qu'attendez-vous d'eux ? Qu'ils se condamnent eux-memes ????? Une seule solution : les chasser a grands coups de pieds.

    Michel Trad

    12 h 48, le 12 janvier 2023

  • Ne lâchez rien, la RESISTANCE la vraie ou la mort !

    Citoyen libanais

    12 h 32, le 12 janvier 2023

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