Le cinéaste Rasoulof brièvement libéré pour raisons de santé

Le cinéaste dissident iranien Mohammad Rasoulof, incarcéré depuis juillet, a été libéré pour deux semaines pour raisons de santé, a annoncé mercredi à l'AFP son avocate. Agé de 50 ans, le réalisateur avait été arrêté le 8 juillet pour avoir encouragé des manifestations déclenchées après l'effondrement d'un immeuble ayant fait plus de 40 morts en mai dans le sud-ouest de l'Iran.

Après ce drame, un groupe de cinéastes iraniens mené par Mohammad Rasoulof avait publié une lettre ouverte appelant les forces de sécurité "à déposer les armes" face à l'indignation nationale contre "la corruption" et "l'incompétence" des responsables. "L'incarcération de mon client a été suspendue pour deux semaines pour des raisons de santé et il a été libéré samedi", a déclaré l'avocate du réalisateur, Me Maryam Kianersi.

Il "est maintenant sorti de l'hôpital et se rétablit à la maison", a ajouté l'avocate, qui n'a pas précisé les causes de l'hospitalisation. Mohammad Rasoulof a remporté l'Ours d'or du festival de Berlin en 2020 avec "Le diable n'existe pas" et a été primé à deux reprises au festival de Cannes pour "Au revoir" et "Un homme intègre".

Le réalisateur n'avait pu se rendre en Allemagne pour recevoir son prix dû à la confiscation de son passeport. Il avait été condamné à un an de prison mais n'avait pas encore commencé à purger sa peine. "Ces jours de congé ne sont pas comptés dans sa peine de prison, et il devra donc rester en prison deux semaines supplémentaires", a précisé son avocate.

Le 11 juillet, les autorités avaient arrêté le cinéaste dissident de renommé international Jafar Panahi à son arrivée au parquet de Téhéran pour suivre le dossier de M. Rasoulof. La libération temporaire de M. Rasoulof survient alors que l'Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, 22 ans, à la suite de son arrestation par la police des moeurs pour violation présumée du code vestimentaire pour les femmes.