En ce début d’année 2023, la question est légitime : faut-il acheter un appartement maintenant ou est-il plus sage d’attendre un peu dans l’espoir que les prix baissent ? Dans un contexte de grave crise économique, le marché immobilier à Beyrouth est de fait pénalisé par la généralisation des paiements en dollars frais (en espèces ou transférés de l›étranger), l’absence de prêts bancaires et le nombre réduit d’acheteurs potentiels. Ainsi, malgré une réduction des valeurs des appartements à Beyrouth d’environ 40 % depuis 2019, le nombre de transactions est relativement faible et la baisse des prix n’a pas entraîné de réelle dynamique. En effet, le profil des acheteurs a changé. L’achat d’un appartement ne peut plus être échelonné par un prêt sur plusieurs années comme auparavant. L’acquéreur doit disposer de la totalité de la somme pour acquérir un bien. C’est ainsi que depuis le basculement des prix en dollars frais, le marché dépend désormais des expatriés et des résidents locaux disposant de comptes en dollars hors du Liban. Malgré ces nouvelles conditions, plusieurs ventes ont été observées en 2022. Le marché n’est donc pas à l’arrêt et les six derniers mois ont été un peu plus animés.
Jouer la montre ou pas
Les appartements entre 250 000 et 300 000 dollars ont séduit les expatriés issus de la classe moyenne à la recherche d’un pied-à-terre, parfois pour un membre de la famille resté à Beyrouth. Des transactions se sont faites sur la base d’environ 1 500 dollars le m2 à Achrafieh, par exemple, autour de la place Sassine. Certains ont cherché un investissement facile à louer, capable d’avoir un rendement de 3 à 4 % annuel.
Les produits haut de gamme ont attiré une clientèle fortunée qui n’a aucun mal à payer plusieurs millions de dollars pour un achat coup de cœur. Des transactions de 2 à 4 millions ont été réalisées ces derniers mois au centre-ville et dans les beaux quartiers de Beyrouth. Plusieurs bons produits se sont vendus au-dessus de 4 000 dollars le m2. Ces expatriés ont surtout saisi des opportunités en trouvant par exemple un bien à vendre dans un immeuble de renom, comme cet appartement vendu, au-delà du 15e étage dans l’un des immeubles les plus prestigieux du centre-ville, à 4 900 dollars le m2.
Pour ces acheteurs, l’absence de nouveaux projets en construction est en train de valoriser les appartements existants. Ils estiment que les valeurs actuelles sont inférieures au coût de remplacement. Rien ne sert donc d’attendre. Dans un marché où les disponibilités vont commencer à se réduire, le plus important pour eux est de trouver le bon produit à un prix acceptable qui correspond à leur budget.
À l’opposé, certains acheteurs se montrent plus prudents et attentistes. Désireux d’acquérir un appartement, ils estiment que les valeurs demandées sont encore trop élevées par rapport à la crise économique locale et que la dévaluation des appartements devrait être supérieure à 50 % par rapport à 2019. Ces personnes ne cessent de visiter les biens mis sur le marché, mais préfèrent jouer la montre. Elles cherchent la belle affaire. Conscients que les prix ont baissé depuis trois ans, certains pensent que le temps joue en leur faveur et que de plus en plus d’opportunités à l’avenir vont être disponibles. Ils parient sur le fait que la crise actuelle va pousser certains propriétaires à être de plus en plus flexibles.
Le Liban reste attractif. Les prix etaient comme a Dubai en 2015. Depuis Dubai est monté en fleche er Beyrouth est descendue. Il est beaucoup plus agreable de vivre a Beyrouth que Dubai, donc les prix vont monter. Oui il y a les problemes d electricité etc... mais au moins a Beyrouth on nest pas un moustique comme dans les pays arabes.
17 h 28, le 12 janvier 2023