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Moyen-Orient - Humanitaire

L’ONU renouvelle pour six mois le mécanisme transfrontalier d’aide à la Syrie

L’ONU renouvelle pour six mois le mécanisme transfrontalier d’aide à la Syrie

Des camions transportant de l’aide humanitaire à Idleb le 8 janvier 2022. Omar Haj Kadour/AFP

Le Conseil de sécurité de l’ONU a étendu lundi le mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie pour six mois, une durée que plusieurs membres ont toutefois jugée trop courte. La résolution adoptée à l’unanimité étend jusqu’au 10 juillet 2023 le mécanisme qui permet d’acheminer de l’aide depuis la Turquie, uniquement par le point de passage de Bab al-Hawa, aux régions sous contrôle de groupes jihadistes et rebelles dans la province d’Idleb et ses environs, sans passer par le régime syrien de Bachar el-Assad.

Le mécanisme, qui expirait mardi, avait été renouvelé en juillet dernier également pour seulement six mois, une durée imposée par Moscou, allié de M. Assad. La Russie veut que l’aide transite exclusivement par les régions sous contrôle du régime et non par le point de passage de Bab al-Hawa, qui assure plus de 80 % des besoins de la population des zones jihadistes. Mais des ONG sur place estiment qu’on ne peut faire confiance au régime pour que l’aide soit distribuée équitablement dans les zones qui échappent à son contrôle.

Le vote favorable de la Russie lundi « ne change pas notre position de principe sur le mécanisme », a commenté l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia, réclamant le « respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de la Syrie ».

Plusieurs membres du Conseil, comme les États-Unis, la France ou le Japon qui président le Conseil en janvier, ont au contraire souligné qu’ils auraient voulu une prolongation du mécanisme pour un an.

« Les acteurs humanitaires auraient eu besoin d’un mandat d’au moins 12 mois et de l’ouverture d’un second point de passage pour assurer un acheminement plus satisfaisant de l’aide humanitaire au bénéfice des populations. Garantir un accès durable et sans entrave est la condition d’une assistance efficace aux populations », a déclaré l’ambassadeur français Nicolas de Rivière.

« Le vote d’aujourd’hui est un soulagement pour la population syrienne. Mais si cette bouée de sauvetage continue à jouer son rôle, tellement plus aurait pu être fait », a ajouté l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield, qualifiant cette résolution de « strict minimum ».

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lui « pris note » de cette prolongation pour six mois, « à un moment où les besoins humanitaires ont atteint leur niveau le plus haut depuis le début du conflit en 2011 », a indiqué son porte-parole dans un communiqué.

Des millions de personnes dans le nord-ouest de la Syrie risquaient d’être privées d’une aide humanitaire vitale si le Conseil de sécurité de l’ONU n’avait pas prolongé ce mécanisme d’aide transfrontalière, avaient auparavant averti des organisations humanitaires. « Le renouvellement de cette résolution est crucial pour 4,1 millions de personnes prises au piège dans le nord-ouest de la Syrie », pays toujours en guerre, avait déclaré Ammar Ammar, du Fonds de l’ONU pour l’enfance. Selon lui, « l’aide humanitaire est devenue une planche de salut, en particulier pour les personnes déplacées », et « sans accès transfrontalier de l’ONU, la faim augmentera (...) ».

Sit-in à Idleb

Pour Diana Semaan d’Amnesty International, mettre fin aux aides « serait catastrophique car il n’y a pas d’alternative ». Une telle décision empêcherait la livraison des aides vitales dont avaient bénéficiées environ 2,7 millions de personnes par mois en 2022 d’après l’ONU. Aujourd’hui, 90 % de la population syrienne vit sous le seuil de pauvreté et 12,4 millions de personnes souffrent d’insécurité alimentaire, selon l’ONU.

Dimanche des professionnels de la santé avaient organisé un sit-in dans la région d’Idleb pour exiger le renouvellement du mécanisme. L’ONU avait averti que de nombreuses personnes « n’auraient plus accès à la nourriture et à l’eau potable », si l’opération devait cesser. « La plupart sont des femmes et des enfants qui ont besoin d’aide juste pour survivre au plus fort de l’hiver et au milieu d’une grave épidémie de choléra », a indiqué un communiqué signé des chefs de plusieurs institutions de l’ONU, dont l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Source : AFP

Le Conseil de sécurité de l’ONU a étendu lundi le mécanisme d’aide transfrontalière à la Syrie pour six mois, une durée que plusieurs membres ont toutefois jugée trop courte. La résolution adoptée à l’unanimité étend jusqu’au 10 juillet 2023 le mécanisme qui permet d’acheminer de l’aide depuis la Turquie, uniquement par le point de passage de Bab al-Hawa, aux régions...
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