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Politique - Exécutif

Mikati demande la mise en application du décret d’aides aux militaires

Le chef du gouvernement sortant ordonne au secrétariat général du Conseil des ministres de modifier la version signée par Maurice Slim du texte en question.

Mikati demande la mise en application  du décret d’aides aux militaires

Le chef du gouvernement sortant Nagib Mikati, réuni avec le ministre sortant de la Défense Maurice Slim au Sérail, mardi. Photo Dalati et Nohra

Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, ne veut pas susciter la colère des militaires. Il a demandé hier au secrétariat général du Conseil des ministres de prendre les mesures nécessaires pour mettre en application un décret accordant une aide sociale aux membres des institutions sécuritaires. Une démarche qui risque cependant d’envenimer davantage ses rapports avec le camp aouniste, notamment le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, qui insiste pour que le texte soit contresigné par ses 23 collègues. Une condition que M. Mikati a officiellement outrepassée hier.

Lors de sa séance controversée du 5 décembre – boycottée par les ministres proches du Courant patriotique libre et de l’ancien chef d’État Michel Aoun – le Conseil des ministres avait approuvé le décret en question. Mais le ministre de la Défense l’avait modifié en y ajoutant des « compléments de salaires » qui, selon lui, relèvent des « droits fondamentaux des membres des institutions militaires », comme il l’avait déclaré à L’Orient-Le Jour il y a quelques jours. Il avait également plaidé pour que le décret en question soit contresigné par tous les membres du gouvernement. Il pose la même condition pour apporter son contreseing au décret portant sur les promotions d’officiers de l’armée, alors que le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, a déjà signé le décret officialisant les promotions de certains membres des Forces de sécurité intérieure.La position de Maurice Slim est en harmonie avec celle du CPL qui estime qu’en période de vacance présidentielle, c’est le Conseil des ministres (dans son ensemble) qui exerce les prérogatives du chef de l’État, notamment pour ce qui est de la signature des décrets.

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« Le ministre de la Défense avait clairement dit devant Nagib Mikati qu’il était d’accord avec la démarche du Conseil des ministres, mais que sa prise de position était politique », confie à L’OLJ une source gouvernementale haut placée. Et d’ajouter que M. Slim (qui s’est entretenu avec le chef du gouvernement mardi) avait signé une version du décret selon laquelle le texte a été approuvé sur proposition des ministres de la Défense et de l’Intérieur, et non du Conseil des ministres. « Nagib Mikati a cependant rectifié le tir en précisant que c’est le cabinet qui a adopté le décret lors de sa réunion du 5 décembre », raconte la source. Dans la note adressée hier au secrétariat général du Conseil des ministres, M. Mikati précise en effet que M. Slim a signé « une version modifiée du décret adopté en Conseil des ministres », déduisant qu’il y a ainsi apporté son aval. « Et dans le but de ne plus retarder l’émission du décret adopté par le gouvernement, il est demandé au secrétariat général du Conseil des ministres d’apporter les modifications nécessaires à la version signée par le ministre de la Défense pour que le décret soit publié, tel qu’adopté le 5 décembre, afin d’entrer en vigueur », ajoute le texte.

« Qu’ils présentent un recours en invalidation »

« Le Premier ministre a opté pour une démarche tout à fait constitutionnelle. Il n’a simplement pas apporté les signatures des 24 ministres au décret en question, comme le voulait M. Slim », explique la source gouvernementale citée plus haut. « Qu’ils présentent un recours en invalidation (devant le Conseil d’État), s’ils trouvent une entorse à la Loi fondamentale », lance un proche du chef du gouvernement sortant, anticipant ainsi une réaction du camp aouniste. Le groupe parlementaire du parti orange avait critiqué la tenue de la réunion gouvernementale du 5 décembre et dénoncé « une séance anticonstitutionnelle et contraire au pacte national », soulignant qu’il considère que celle-ci « n’a pas eu lieu ». Quelques jours auparavant, plusieurs ténors du CPL avaient laissé entendre qu’ils pourraient émettre des recours contre les décisions prises par le cabinet en période de vacance présidentielle. Mais, hier, nombre d’entre eux n’ont pas donné suite aux appels de L’OLJ pour un commentaire, alors que le ministre Slim n’était pas joignable.

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commentaires (3)

Mikati ne fait que perpétuer le clientélisme dirigé ces temps-ci vers les militaires, craignant qu'ils négligent une de leurs missions, qui consiste à protéger la classe des dirigeants corrompus et responsables, menacés par la colère grandissante de la population. Ces derniers ayant déjà servi leur clientèle dans l'administration par de multiples salaires pour les apaiser. Et, puis, ils font semblant de bosser pour le salut du pays. Bande de fainéants.

Esber

21 h 57, le 29 décembre 2022

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Commentaires (3)

  • Mikati ne fait que perpétuer le clientélisme dirigé ces temps-ci vers les militaires, craignant qu'ils négligent une de leurs missions, qui consiste à protéger la classe des dirigeants corrompus et responsables, menacés par la colère grandissante de la population. Ces derniers ayant déjà servi leur clientèle dans l'administration par de multiples salaires pour les apaiser. Et, puis, ils font semblant de bosser pour le salut du pays. Bande de fainéants.

    Esber

    21 h 57, le 29 décembre 2022

  • Le CPL continue de jouer son rôle d’allié des fossoyeurs en connaissance de cause. Il veut continuer à paralyser le pays jusqu’à l’asphyxie totale des institutions et du peuple pour satisfaire son seul maître cher à son cœur comme il dit , qui lui promet pouvoir et dollars, tout sa sous la bannière du patriotisme feint et de La Défense des lois et de la constitution qu’il a pris grand soin de les réduire à néant avant de procéder à l’exécution des nouvelles lois et une nouvelle constitution selon leurs intérêts, inventées et exigés par ses maîtres les fossoyeurs. Voilà tout. Lorsque l’on s’oppose à un acte, la démocratie veut que l’on propose quelque chose de constructif en échange. Ils ont toujours été là à s’opposer farouchement à tout et à rien pour le simple plaisir d’exister en appuyant les donneurs d’ordre et malheureusement pour nous, pour achever le pays.

    Sissi zayyat

    12 h 15, le 29 décembre 2022

  • Réclamer l'unanimité pour toute décision est d'une évidente stupidité, à moins - comme il est probable - que cette exigence n'ait pour seul but de paralyser le Conseil des Ministres. Comment obtenir l'unanimité d'un Conseil qui ressemble plus à un panier de crabes qu'à un "gouvernement d'union nationale"?

    Yves Prevost

    07 h 23, le 29 décembre 2022

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