L'Arménie dénonce l'inaction des soldats russes de maintien de la paix

L'Arménie a accusé jeudi les soldats russes de maintien de la paix d'avoir échoué à empêcher un "blocus" par l'Azerbaïdjan de l'enclave séparatiste du Nagorny Karabakh, au coeur de deux guerres entre ces pays du Caucase. La mission de maintien de la paix russe, sur place depuis un cessez-le-feu en novembre 2020, "ne remplit pas son obligation de contrôler le corridor de Latchine", a dénoncé le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian.

Depuis plus d'une semaine, des militants azerbaïdjanais bloquent le corridor de Latchine, la seule route reliant le Nagorny Karabakh à l'Arménie, en affirmant protester contre des mines illégales dans la région. Mais Erevan a accusé Bakou d'avoir mis en scène ces protestations et de bloquer volontairement cette route. Des accusations rejetées par l'Azerbaïdjan, qui assure qu'il est toujours possible de circuler sur cet axe vital.

"Du fait de ce blocage illégal, la situation humanitaire dans le Karabakh est extrêmement difficile", a affirmé jeudi Nikol Pachinian. "Tout l'enjeu de la présence de soldats de maintien de la paix (dans la Nagorny Karabakh) est d'empêcher des actions illégales et de contrôler le corridor de Latchine", a-t-il ajouté. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a affirmé jeudi que les soldats de maintien de la paix faisaient "tout leur possible pour maintenir l'ordre et le calme".

Vendredi dernier, Parlement arménien a affirmé que le Nagorny Karabakh souffrait déjà de pénuries de médicaments, de nourriture et de carburant, tandis que Washington a affirmé que la fermeture du corridor de Latchine avait "de graves conséquences humanitaires" et faisait "reculer le processus de paix" fragile entre les deux pays.

Les deux pays se sont affrontées au début des années 1990, à la dislocation de l'URSS, pour contrôler le Nagorny Karabakh, une enclave à majorité arménienne ayant fait sécession de l'Azerbaïdjan. Ce premier conflit, qui avait fait 30.000 morts, s'était soldé par une victoire arménienne. Mais l'Azerbaïdjan a pris sa revanche lors d'une deuxième guerre ayant coûté la vie à 6.500 personnes à l'automne 2020 et a repris de nombreux territoires.