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Sport - Mondial-2022

Guide de survie pour briller pendant la finale

Grâce à cette petite dizaine de coups de pouce de dernière minute, vous aurez de quoi passer pour un cador, une experte devant vos amis footeux. Parce qu’à L’Orient-Le Jour, on sait aussi distribuer les passes décisives.

Guide de survie pour briller pendant la finale

Au Liban, des drapeaux de la France et de l'Argentine, les deux équipes finalistes de la Coupe du monde de foot au Qatar. Photo João Sousa

Ça y est, le grand jour est arrivé. À l’heure où blanchit la mousse du premier demi, en attendant (on l’espère) celle des coupes de champagne, « je pars trier » lance Serena, le vieux maillot de 1998 de son père sur les épaules et sa ribambelle d’emballages "édition spéciale Coupe du Monde" sous le coude.

« Pas besoin de mettre les bouteilles au frais il fait déjà -3 dehors ! », lui rétorque Benoît tout en vérifiant une dernière fois sur le site de L’Équipe les noms des onze joueurs français qui s’apprêtent à débuter la rencontre. Au moins, il y a quatre ans, on pouvait encore lier l’utile à l’agréable : peaufiner son bronzage, siroter une menthe à l’eau en terrasse tout en se faisant passer pour une bible du ballon rond grâce aux paroles de "Ramenez la Coupe à la maison".

Mais qu’elle ait lieu en pleines vacances estivales ou à une semaine du Réveillon, une finale « ça ne se joue pas, ça se gagne ». Et surtout, ça se ne se boycotte pas facilement. L’excuse était toute trouvée pour esquiver tous ces colloques improvisés autour de la machine à café à l’époque où Mbappé claquait encore des doublés contre le Danemark ou la Pologne.

Mais maintenant que les Bleus s’apprêtent à disputer leur quatrième finale planétaire sur les sept dernières éditions, se dérober est quasiment devenu mission impossible. Devant le nouveau parcours exceptionnel de la bande de Didier Deschamps, vos amis ou collègues les plus réticents ont fini par céder à l’appel de Doha et, comme nombre d’entre nous, par retourner leurs vestes.

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Vous voilà donc à nouveau agglutiné dans un bar trop achalandé, en train de guetter le serveur dodeliner entre les tables dans l’attente de votre "demi citron". Ou bien assis sur le bras d’un canapé dans le salon de Benoît et Serena, ou ailleurs, sur le point d’entamer les blinis au tarama et au tzatzíki. Et même si vous commencez à avoir l’habitude de regarder ces finales à haute tension, vous continuez de baisser la tête lorsqu’il s’agit de définir si Giroud était en position de « hors-jeu » ou non sur la passe de Griezmann.

Pas de panique. Grâce à cette petite dizaine de coups de pouce de dernière minute, vous aurez de quoi passer pour un cador, une experte devant vos amis footeux. Parce qu’à L’Orient-Le Jour, on sait aussi distribuer les passes décisives :

1 – « Ce serait une première depuis 1962 »

Avant que Grégoire Margotton ne le mentionne dès les premières secondes de sa prise d’antenne sur TF1, l’occasion est belle pour taper dans l’œil de tout votre auditoire. La France n’est pas la première nation à réussir l’exploit de se hisser deux fois de rang en finale. Cinq autres, dont l’Argentine de Maradona entre 1986 et 1990, l’ont déjà fait.

Mais parvenir à conserver son titre, c’est une autre histoire. Ce serait une grande première depuis le Brésil de Pelé en 1962, de nouveau vainqueur au Chili quatre ans après son sacre de 1958. L’Italie l’avait également fait entre 1934 (à domicile) et 1938.

Mais bon, vu le contexte de l’époque, avec un Mussolini qui choisissait les arbitres avant d’envoyer des menaces de mort à ses propres joueurs la veille de la finale (« Gagnez ou vous êtes morts ! »), autant vous dire que ça compte pour du beurre. Les bonnes raisons de boycotter ne datent pas d’hier...

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2 – « C’est le meilleur Griezmann qu’on ait jamais vu »

Tout le monde ne jure que par Messi et Mbappé, mais ce n’est pas une raison pour mettre sur la touche celui qui pourrait bien être le chef d’orchestre de cette finale des plus indécises.

Au début du tournoi, on tremblait de ne plus avoir notre duo magique Kanté-Pogba au milieu de terrain, mais depuis que "DD" a eu cet éclair de génie de replacer "Grizou" un peu plus bas dans le cœur du jeu, il rayonne de mille feux. S’il n’a pas encore marqué de but au Qatar (sauf un contre la Tunisie qui fut injustement refusé par cette hérésie qu’est devenue la VAR), le joueur de l’Atlético est devenu le véritable couteau suisse de l’équipe tricolore, qu’il sublime dans son rôle d’électron libre au sein du « 4-3-3 hybride » (mot contre triple) mis en place par Didier Deschamps.

Au four et au moulin contre le Maroc et l’Angleterre, n’hésitez pas à vanter sa « vision du jeu » et surtout sa faculté à « casser des lignes » avec ses passes millimétrées. Comme l’avait joliment écrit un éditorialiste anglais : « Griezmann écrit la poésie, et Mbappé récolte les droits d’auteur ». Faites-en des caisses, c’est le moment.

3 – « Messi avait qu’à la gagner avant »

Il n’est pas impossible que vous vous retrouviez avec l’un de ces nombreux admirateurs de "la Pulga" (« la puce » en argentin) qui ne verrait pas d’un mauvais œil le septuple Ballon d’Or soulever la récompense ultime en guise de bouquet de final de son immense carrière.

Si Lionel Messi venait à soulever le trophée ce dimanche, il serait couronné dans la foulée comme « le plus grand joueur de tous les temps ». De quoi mettre instantanément un terme à toutes les sempiternelles empoignades sur le sujet.

Mais à plus de 35 ans, le génie argentin en est déjà à sa cinquième tentative. Et en 2014, il avait traversé la finale perdue 1-0 contre l’Allemagne tel un fantôme. Il avait qu’à se réveiller avant.

4 – « La VAR est la pire chose qui pouvait arriver au football »

Taper sur l’arbitrage vidéo a toujours bon dos. Surtout lorsqu’il s’amuse à annuler des buts pour des positions de hors-jeu infinitésimales et invisibles à l’œil nu. Ou lorsqu’il offre des penalties imaginaires aux Argentins comme cela a déjà été le cas à trois reprises lors de ce Mondial.

Nul besoin de connaître la fameuse règle du hors-jeu sur le bout du doigt, même les plus initiés n’y comprennent plus grand-chose.

5 - Toujours réclamer le carton

Avec le nombre de fautes et de tacles rugueux que s’apprêtent à enchaîner les membres de l’arrière-garde de l’Albicéleste (surnom de la sélection argentine) sur les joueurs français, les exclamations du type : « Et le carton c’est pour demain !? » à l’intention de l’arbitre polonais de la rencontre risquent de voler en escadrille pendant les 90 (ou 120) minutes.

N’hésitez pas non plus à employer certains noms d’oiseaux à l’égard de Leandro Paredes, le petit milieu tout tatoué avec le numéro 5 que l’on surnommait « le boucher de la porte d’Auteuil » pendant son passage au Paris Saint-Germain.

6 – « C’est qui le chauve à côté de Macron ? »

Comme le veut désormais la coutume, notre cher président ne s’est pas privé pour faire deux petits détours par Doha comme il y a quatre ans à Moscou pour assister aux deux derniers matchs des Bleus.

À sa droite, devrait sans aucun doute se tenir l’omnipotent président de la FIFA, Gianni Infantino, qui ne rate jamais une occasion de s’inviter sur une photo entre chefs d’États. En plus de rêver du prix Nobel de la Paix, le Suisse ne cesse de se distinguer par des prises de parole aussi lunaires les unes que les autres.

Pour justifier l’organisation d’une Coupe du Monde à 48 équipes (au lieu de 32 actuellement) tous les deux ans, ce dernier avait notamment affirmé que cela « redonnerait de l’espoir » aux peuples du continent africain et contribuerait à les « dissuader de traverser la mer Méditerranée ». Non, ceci n’est pas une blague. Cela vous donne une petite idée du genre de personnages qui dirige le football d’aujourd’hui.

7 – « Ce serait le meilleur moment pour marquer un but »

Si d’aventure nos Bleus venaient à obtenir un corner ou un coup de pied arrêté aux abords de la surface adverse dans les cinq minutes précédant la fin de la première période, lâchez cet adage avant que Margotton ou Lizarazu ne vous devancent à nouveau.

La formule est évidemment interchangeable dans le cas inverse : « ce serait vraiment le pire moment pour en encaisser un ». Mais vu le déficit de taille des sud-Américains par rapport à nos tours de contrôle tricolores (Varane, Upamecano, Konaté, Rabiot, Tchouaméni et, bien entendu, notre Olivier Giroud national), le scénario est beaucoup plus susceptible de se dérouler dans un sens plutôt que dans l’autre.

8 - « Oh la claquette ! »

N’y voyez aucun lien avec Fred Astaire. Mais lorsqu’Hugo Lloris sortira du bout des doigts les tentatives argentines les unes après les autres, y compris celles qui seront sur le point de se loger dans la lucarne, il conviendra d’employer le terme adéquat.

9 – « Fais tes changements Didier ! »

Dans un pays qui compte plus de « 65 millions de sélectionneurs », on ne pourra jamais s’empêcher de continuer à discuter les choix du coach, même ceux du seul à nous avoir emmené deux fois de suite en finale.

Mais "DD" sait ce qu’il fait, mieux que quiconque. Et quelque chose nous dit que son animal de compagnie préféré rôde toujours dans les parages.

10 - « Le football est un sport qui se joue à 11 contre 11, et à la fin, ce sont les Allemands Français qui gagnent »

Vous l’avez certainement entendu partout depuis ce matin : les deux équipes jouent pour décrocher une troisième étoile mondiale.

Mais malheureusement pour Messi et les Argentins, cela fait un moment que les mouches ont changé d’âne. Peu importe si cela nous porte l’œil, au diable les superstitions, il faut l’affirmer haut et fort : « Celle-là, elle est encore pour nous ».

Longtemps abonnés aux défaites cruelles contre leurs voisins allemands ou italiens, les Bleus et leur sélectionneur ont désormais trouvé la recette de la gagne. Certes, elle est loin d’être la plus belle à regarder, mais, à la fin, elle finit toujours par laisser un goût amer dans la bouche de l’adversaire, et c’est bien là l’essentiel.

C’est l’heure. Monsieur Marciniak vient de siffler le coup d’envoi. Rendez-vous dans 90 minutes, et plus si affinités, sur tous les Champs-Élysées de la planète au rythme des « Et une, et deux, et trois étoiles ! »

Ça y est, le grand jour est arrivé. À l’heure où blanchit la mousse du premier demi, en attendant (on l’espère) celle des coupes de champagne, « je pars trier » lance Serena, le vieux maillot de 1998 de son père sur les épaules et sa ribambelle d’emballages "édition spéciale Coupe du Monde" sous le coude.« Pas besoin de mettre les bouteilles au frais il fait déjà -3 dehors !...

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