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Économie - Crise

Une nouvelle enquête de HRW montre l'ampleur de la faim et de la pauvreté au Liban


Une nouvelle enquête de HRW montre l'ampleur de la faim et de la pauvreté au Liban

"Nourrissez votre peuple", peut-on lire sur ce graffiti sur un mur de Beyrouth en septembre 2021. Photo Philippe Hage Boutros

Le revenu moyen des ménages libanais est de seulement 122 dollars par mois, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch. Quatre-vingt-dix pour cent des ménages gagnent moins de 377 dollars par mois et 99 % moins de 1 450 dollars par mois.

Ces chiffres comprennent non seulement les revenus du travail, mais aussi les envois de fonds et les aides sociales du gouvernement ou des ONG et autres organisations, a déclaré à L'Orient Today Lena Simet, chercheuse senior sur la justice économique à Human Rights Watch et l'une des auteurs du rapport. Le revenu moyen du travail est donc encore plus faible.

Le rapport est basé sur une enquête menée auprès de 1 209 ménages entre novembre 2021 et janvier 2022. Le Liban a sombré dans une crise économique que la Banque mondiale a qualifiée d'une des pires au monde depuis le milieu du XIXe siècle.

Les comparaisons sont difficiles en raison du manque de données de qualité au Liban, mais le rapport de HRW suggère que les revenus ont chuté de façon spectaculaire au cours des trois dernières années. La seule estimation récente de la Banque mondiale concernant le revenu moyen, une estimation de 2011, faisait état d'un revenu mensuel moyen de 465 dollars (en dollars de 2022, c'est-à-dire après ajustement de l'inflation), contre seulement 122 dollars aujourd'hui.

Des biens de première nécessité en danger

Soixante-cinq pour cent des ménages interrogés ont déclaré qu'ils n'avaient pas pu payer le chauffage l'année précédente. Plus de la moitié ont déclaré ne pas avoir les moyens de s'habiller correctement, de payer les frais de scolarité ou le matériel scolaire. Deux ménages sur cinq n'ont pas les moyens d'acheter des médicaments, des soins médicaux ou des services de santé.

Pour un grand nombre de personnes, même les besoins les plus élémentaires de survie étaient menacés. Vingt pour cent des ménages ont manqué de nourriture le mois précédent en raison d'un manque d'argent.

"Il y a un lien évident entre la pauvreté monétaire et la réduction de la nourriture. C'est pourquoi nous pensons que l'élément de protection sociale est vraiment essentiel et que le gouvernement n'en a pas fait assez", a poursuivi Mme Simet.

Jusqu'à présent, la réponse du gouvernement a été minimale. Il n'a pas encore mis en place les réformes qui pourraient mettre le pays sur la voie de la reprise macroéconomique et il n'a guère été plus réactif aux besoins d'urgence à court terme.

Un "écart énorme"

L'enquête a révélé que moins de 5 % des ménages ont déclaré recevoir une aide gouvernementale quelconque, alors qu'en 2021, près de 74 % de la population résidente du pays avait basculé dans la pauvreté monétaire, selon un rapport de l'ONU de 2021.

"Vous avez cet énorme écart de la population qui est entièrement livrée à elle-même et exposée à toutes ces dynamiques de marché, se retrouvant dans des situations très difficiles", a affirmé Mme Simet. "Nous (...) appelons le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour investir dans un système de protection sociale fondé sur les droits qui, selon nous, fait actuellement défaut."

Sachant que la majorité de la population est en situation de pauvreté, l'aide gouvernementale qui existe actuellement ne semble pas orientée vers les plus vulnérables. Si l'aide était ciblée, on pourrait s'attendre à des taux d'assistance plus élevés.

Des ONG étrangères et locales, des gouvernements étrangers et des agences des Nations unies, ainsi que des organisations religieuses et politiques locales se sont lancés dans la bataille. Selon Mme Simet, d'après les entretiens menés dans le cadre de l'enquête, il semblerait que de nombreuses personnes aient reçu une forme de soutien de la part de parties autres que le gouvernement.

Selon l'économiste Sami Zoghaib du groupe de réflexion libanais The Policy Institute, "si ces interventions peuvent avoir des effets palliatifs à court terme, elles présentent des risques politiques profonds qui menacent potentiellement le tissu social du pays" en renforçant les divisions sectaires, politiques et géographiques.

Le revenu moyen des ménages libanais est de seulement 122 dollars par mois, selon un nouveau rapport de Human Rights Watch. Quatre-vingt-dix pour cent des ménages gagnent moins de 377 dollars par mois et 99 % moins de 1 450 dollars par mois.Ces chiffres comprennent non seulement les revenus du travail, mais aussi les envois de fonds et les aides sociales du gouvernement ou des ONG et autres...
commentaires (3)

Je n’ai rien à ajouter sur la pertinente réflexion de l’économiste Zoghaib, que la crise (une des pires au monde depuis le milieu du XIXe siècle) ""présente des risques politiques et géographiques"". Les divisions se font déjà ressentir géographiquement, et le débat suivra. Quand on se demande : Pourquoi le Liban, un petit pays, abandonné à son sort alors qu’il réclame une mobilisation pour se sauver, on me répond par simplisme que le Congo, (immense pays) comme beaucoup de pays de l’Afrique, connaissent également les crises les plus négligées au monde. Pourquoi évoquer des réformes, et ""aidez-nous pour vous aider" quand on sait que s’il est difficile de soulever un homme par terre, mais alors soulever tout un pays ! Que conclure de la réflexion de l’économiste, que les divisons géographiques seront plus fortes avec le temps que durera la crise.

NABIL

20 h 39, le 14 décembre 2022

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Commentaires (3)

  • Je n’ai rien à ajouter sur la pertinente réflexion de l’économiste Zoghaib, que la crise (une des pires au monde depuis le milieu du XIXe siècle) ""présente des risques politiques et géographiques"". Les divisions se font déjà ressentir géographiquement, et le débat suivra. Quand on se demande : Pourquoi le Liban, un petit pays, abandonné à son sort alors qu’il réclame une mobilisation pour se sauver, on me répond par simplisme que le Congo, (immense pays) comme beaucoup de pays de l’Afrique, connaissent également les crises les plus négligées au monde. Pourquoi évoquer des réformes, et ""aidez-nous pour vous aider" quand on sait que s’il est difficile de soulever un homme par terre, mais alors soulever tout un pays ! Que conclure de la réflexion de l’économiste, que les divisons géographiques seront plus fortes avec le temps que durera la crise.

    NABIL

    20 h 39, le 14 décembre 2022

  • AILLEURS, LES PEUPLES DESHERITES, APPAUVRIS ET AFFAMES PAR LES CORROMPUS, VOLEURS ET MAFIEUX QUI LES GOUVERNENT ONT PRIS LEUR DESTIN EN LEURS MAINS. NOS QUADRUPEDES... MAJORITE HELAS... BROUTENT ENCORE L,HERBE SECHE ET L,AVOINE QUE LEUR JETTENT LEURS PANURGES RESPECTIFS DANS LES BETABLES OU ILS LES GARDENT ENFERMES.

    ECLAIR

    08 h 27, le 14 décembre 2022

  • Merci, vraiment, au Liban Fort! On en redemande. Après les beau-papa il faudrait essayer le laid-fiston…

    Gros Gnon

    22 h 43, le 12 décembre 2022

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