C’est la hausse en glissement annuel des transferts de fonds des expatriés vers le Liban en 2022, estimés à 6,84 milliards de dollars par la Banque mondiale. Cette somme représenterait 37,8 % du PIB du pays, le deuxième plus haut ratio mondial, selon les calculs de l’institution internationale, dont les chiffres ont été relayés par le bulletin hebdomadaire Lebanon This Week de Byblos Bank. À titre de comparaison, ce ratio équivalait à 14 % en 2019, à 27 % en 2020 et à 28,3 % en 2021.
Cette hausse attendue des transferts en 2022, la première à être enregistrée depuis 2019, fait suite à une baisse de 3,6 % en 2021, les transferts de fonds atteignant alors 6,4 milliards, tandis que la BM tablait précédemment sur 6,61 milliards de dollars en 2021.
Au classement mondial, le Liban se positionne au 31e rang au niveau des pays ayant reçu le plus de fonds de la part de leurs expatriés en 2022 et à la 21e place parmi les pays en développement, se classant entre le Salvador (7,6 milliards de dollars) et la Russie (6 milliards de dollars).
Selon les estimations de la BM, les transferts à destination des pays en développement devraient croître de 5 % en 2022. La BM considère que la hausse des transferts vers les pays en développement est due à deux facteurs.
Tout d’abord, la volonté des expatriés de venir en aide à leurs familles restées au pays, alors que la valeur réelle des revenus de celles-ci est en baisse à cause de l’inflation et que certaines devises se sont dépréciées. Ensuite, la reprise graduelle d’une grande partie des secteurs dans les pays d’accueil, permettant alors aux expatriés de reprendre leur travail. En effet, en 2020 et en 2021, la majorité des pays développés ont imposé des restrictions pour lutter contre la pandémie de Covid-19, fermant la plupart des commerces jugés « non essentiels ».
Au niveau des 15 pays arabes retenus par la Banque mondiale vers lesquels les transferts devraient croître de 1,8 % en 2022 (passant de 64,3 milliards de dollars en 2021 à 65,5 milliards en 2022), le Liban obtient la médaille de bronze. C’est l’Égypte qui rafle la première place de ce podium, avec 32,3 milliards de dollars, suivie par le Maroc, supposé recevoir 11,4 milliards de dollars. Les transferts de fonds vers le Liban devraient représenter 0,9 % de l’ensemble de l’enveloppe mondiale et 10,5 % des transferts à destination des pays arabes (contre 9,9 % en 2021).
En parallèle, selon une étude publiée la semaine passée par le Fonds monétaire international et basée sur les chiffres de 2020, le Liban occupe la 14e position quant aux pays vers lesquels les transferts de fonds sont les plus chers.
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