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Campus - CITOYENNETÉ

Studio Madané, une initiative de jeunes pour redessiner la société de demain

Dénoncer les violations commises envers la société et proposer une feuille de route pour préparer un changement dans le pays, telles sont les ambitions de ces jeunes volontaires qui refusent de baisser les bras.

Studio Madané, une initiative de jeunes pour redessiner la société de demain

Nader Akoum, fondateur et président de Studio Madané. Photo DR

Lorsque Nader Akoum présente Studio Madané, une organisation sociopolitique qu’il a fondée en 2019 et qui est exclusivement dirigée par des jeunes voulant opérer un changement au sein de la société, on sent tout son désir de continuer de se battre pour son pays. « Cette ONG qui est à l’intersection de l’action collective, du réformisme et de l’inclusion durable, travaille avec et pour les femmes, les LGBTQ et toutes les minorités exclues de la société », explique le fondateur et président de Studio Madané. Cet ancien étudiant de la Lebanese American University (LAU), militant de la première heure, s’était lancé lors des élections universitaires en 2017 auprès des jeunes influencés par des partis et des personnes politiques, pour les pousser à changer leur vision et à élire une liste de personnes indépendantes susceptibles de réaliser les changements auxquels ils aspirent tous. Après l’échec de la contestation de 2019, Nader Akoum décide de rassembler un premier groupe de jeunes technocrates issus de huit organismes indépendants différents (Beirut Madinati, le Bloc national, Li haqi, Sawti, un groupe d’étudiants de l’Université libanaise (UL), un autre de la Lebanese International University (LIU), des indépendants de la société civile, Mintechrine). Leur but : entreprendre des recherches et des interventions sociopolitiques à travers le pays, enquêter sur le paysage actuel de l’identité libanaise et dénoncer les illégalités dans le secteur urbain.

Des acteurs impliqués dans le processus de changement

Trois ans plus tard, le collectif s’est agrandi puisqu’il rassemble plus de 175 jeunes volontaires issus de différentes formations, qui œuvrent dans sept domaines différents : l’urbanisme, l’architecture, l’écologie, les médias, la documentation, le cinéma et l’art visuel, l’art et les artisans. « Tous ces domaines opèrent en étroite collaboration les uns avec les autres sous la supervision d’un comité formé de 10 membres », explique Nader Akoum. Grâce à des formations spécifiques qui leur ont été proposées au préalable, les volontaires ont appris l’utilisation de nouveaux outils de logistique et de gestion. « Ils ont appris également à développer des modèles d’action, des tableaux d’activités… pour présenter des plans et des stratégies afin de les communiquer ensuite aux responsables ou aux municipalités. »

Le comité de Studio Madané avait commencé par lancer, il y a quelques temps, un atelier en ligne avec des délégués de huit zones géographiques différentes : Beyrouth, Saïda, Kesrouan, Hasbaya, Békaa, Baalbeck et Akkar, afin de collecter des informations sur les conditions sociales de la population. Les documentalistes et les journalistes ont ensuite effectué des sorties sur le terrain dans ces régions pour communiquer avec les habitants. S’intéressant à leurs conditions de vie, ils ont récolté les informations recherchées et les ont publiées dans des documents et de courts films créés par les cinéastes et les journalistes membres du collectif, pour dénoncer les violations et les illégalités commises dans ces régions. Comme par exemple, dans les zones hautement contestées de la Quarantaine, Nahr Beirut et Bourj Hammoud, des régions qui subissent une très forte pression sociopolitique de la part des responsables de la municipalité. Par ailleurs, les informaticiens du collectif ont développé une plateforme cartographique qui permet, en cliquant sur un lien numérique, de rapporter et/ou de voir les violations. Toutefois, la municipalité concernée « n’a jamais répondu aux plaintes du citoyen ni même à nos appels, relève avec colère Nader Akoum. Cela les mettrait trop face à leurs irresponsabilités et à leurs devoirs non accomplis ».

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En parallèle, les urbanistes et les architectes du collectif ont créé un projet urbain, où toutes ces régions bénéficieront d’un environnement plus sain, avec la construction d’espaces verts, l’alimentation en électricité grâce à l’installation de panneaux solaires ou l’utilisation des énergies renouvelables. « Le but de toutes nos actions est de préparer le terrain en présentant des plans architecturaux bien précis, une feuille de route qui proposera de nouvelles stratégies basées sur des réformes civiques et des changements sociopolitiques, pour reconstruire un pays qui nous ressemble », explique encore Nader Akoum, Et de préciser : « Si aujourd’hui Studio Madané est encore l’une des rares organisations de jeunes activistes à résister et à poursuivre son action sur le terrain, c’est grâce aux fonds reçus de la Friedrich Naumann Foundation for Freedom, qui a cru en notre mission et soutient toujours notre cause, contrairement aux responsables de notre gouvernement qui refusent même de répondre à nos appels. » La seule question que se pose aujourd’hui cette organisation, c’est de savoir si la population, aidée par ces jeunes issus de la société civile qui opèrent et travaillent pour le changement, continueront à élire les mêmes partis et les politiciens qui les ont menés au désastre. Une interrogation qui n’est pas encore tranchée, mais pour laquelle les jeunes de Studio Madané espèrent une réponse négative, « malgré la pression très forte de certaines municipalités et politiciens, pour lesquels un changement serait contraire à leurs intérêts », conclut le jeune homme.


Lorsque Nader Akoum présente Studio Madané, une organisation sociopolitique qu’il a fondée en 2019 et qui est exclusivement dirigée par des jeunes voulant opérer un changement au sein de la société, on sent tout son désir de continuer de se battre pour son pays. « Cette ONG qui est à l’intersection de l’action collective, du réformisme et de l’inclusion durable, travaille...

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Staub Grace

09 h 04, le 10 décembre 2022

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  • Bravo

    Staub Grace

    09 h 04, le 10 décembre 2022

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