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Monde - Conflit

Une nouvelle salve de missiles russes s’abat en Ukraine

Le Kremlin jure de poursuivre l’offensive malgré le plafonnement du brut.

Une nouvelle salve de missiles russes s’abat en Ukraine

Une vieille dame passe devant un immeuble en ruine, détruit par des frappes russes sur Bakhmout, le 4 décembre 2022. Yevhen Titov/AFP

L’Ukraine subissait lundi une nouvelle salve meurtrière de missiles russes, entraînant de nouvelles coupures de courant et d’eau dans un pays déjà en crise énergétique, Moscou ayant fait de ces infrastructures sa cible prioritaire en plein hiver.

Les frappes interviennent le même jour que l’entrée en vigueur du mécanisme de plafonnement du prix de vente du pétrole russe décidé par les Occidentaux, qui tentent ainsi d’assécher la manne de Moscou pour financer son effort militaire.

Lundi matin, le Kremlin avait prévenu que cette nouvelle sanction n’aurait « pas d’impact » sur son offensive.

La limitation du prix de vente du pétrole russe, une nouvelle sanction des pays occidentaux, a pour objectif d’assécher une partie des revenus colossaux que Moscou tire de l’exportation de ses hydrocarbures et ainsi diminuer sa capacité à financer son effort militaire. Mais des doutes existent quant aux effets à court terme de cette mesure qui plafonne à 60 dollars le prix du baril russe, qui vaut environ 65 dollars actuellement. Kiev juge cette limite insuffisante.

« De telles mesures n’auront pas d’impacts » sur l’intervention en Ukraine, a commenté lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L’économie russe « a toutes les capacités nécessaires » pour financer son offensive. « En revanche, ces mesures auront sans aucun doute un impact sur la stabilité du marché mondial de l’énergie (...) C’est un pas vers sa déstabilisation », a poursuivi M. Peskov.

L’activation d’un plafonnement coïncide avec l’entrée en vigueur lundi d’un embargo de l’UE sur l’importation de pétrole russe acheminé par voie maritime. M. Peskov a prévenu que Moscou était en train de « préparer » des mesures de rétorsion, mais n’a pas donné de précisions. Le Kremlin a déjà affirmé qu’il ne livrerait plus de pétrole aux pays qui adopteraient le plafonnement.

Vladimir Poutine s’est, lui, affiché à la télévision au volant d’une voiture pour traverser le pont de Crimée, infrastructure-clé qui relie la Russie à cette péninsule ukrainienne annexée en 2014 par Moscou. Une explosion que le Kremlin a imputée à l’Ukraine l’avait gravement endommagé en octobre.

Quelques instants auparavant, les sirènes antiaériennes ont retenti à travers l’Ukraine. « L’Ukraine subit une huitième attaque massive de missiles par un État terroriste. Malheureusement, il y a déjà des dégâts sur l’infrastructure énergétique », a indiqué l’opérateur ukrainien Ukrenergo, appelant la population à rester « aux abris ».

Depuis l’automne, et une série d’humiliants revers, l’armée russe a multiplié les frappes contre les installations énergétiques ukrainiennes, si bien que l’essentiel de la population civile n’a de l’électricité que quelques heures par jour.

Lundi en début d’après-midi, le chef de l’administration militaire de Kryvyï Rig, dans le centre de l’Ukraine, a indiqué qu’« une partie de la ville est privée d’électricité » et que « plusieurs chaudières et stations de pompage sont déconnectées », ce qui devrait se ressentir sur l’approvisionnement en eau et en chauffage.

Les opérateurs à Odessa, grand port du sud du pays, et à Soumy, dans le Nord-Est, ont rapporté respectivement des coupures d’eau et de courant. L’électricité a été également stoppée à Mykolaïv, dans le Sud, selon le maire Oleksandre Sienkevitch.

Le chef adjoint de l’administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko a indiqué sur Telegram que les frappes avaient fait au moins deux morts et trois blessés, dont un enfant.

Dans la région de Kiev, les autorités n’ont dans l’immédiat pas fait état de dégâts. « La défense antiaérienne travaille avec succès », a dit le gouverneur régional, Oleksiï Kouleba.

En visite à Kiev, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a écrit sur Twitter, photo à l’appui, avoir dû rejoindre un abri antibombe et y poursuivre une réunion. « Incroyable que ça arrive presque quotidiennement à Kiev », a-t-il écrit.

Nouvelle vague de réfugiés

Avant même les nouvelles frappes, l’opérateur national Ukrenergo avait qualifié lundi de « difficile » la situation concernant les approvisionnements en électricité.

À Borodianka, ville au nord-ouest de Kiev recouverte de neige et de verglas, de grandes tentes équipées de poêles à bois ont été installées pour permettre à la population de se réchauffer ou de cuisiner lorsque le courant vient à manquer.

Les frappes répétées russes sur les infrastructures énergétiques laissent craindre une nouvelle vague de réfugiés fuyant l’obscurité, les missiles russes et le froid.

Signe des souffrances endurées par l’Ukraine depuis des mois, le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak, a diffusé sur Twitter une photo montrant un immense amas de roquettes et de missiles russes qui se sont abattus sur la deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv (Nord-Est). « Voici le cimetière des missiles qui sont tombés sur Kharkiv. Ce n’est qu’un petit échantillon des projectiles que la Russie a tirés sur le territoire ukrainien », a-t-il dénoncé.

Les combats continuent aussi de faire rage sur la longue ligne de front.

L’armée ukrainienne a ainsi annoncé lundi avoir repoussé, au cours des 24 heures précédentes, plusieurs attaques, notamment dans le secteur de Bakhmout, dans l’Est, où les forces de Moscou sont à l’offensive. Cette ville, que les Russes tentent de conquérir depuis l’été, a été ravagée par les affrontements, avec de nombreux bâtiments réduits à des amas de décombres.

Source : AFP

L’Ukraine subissait lundi une nouvelle salve meurtrière de missiles russes, entraînant de nouvelles coupures de courant et d’eau dans un pays déjà en crise énergétique, Moscou ayant fait de ces infrastructures sa cible prioritaire en plein hiver.Les frappes interviennent le même jour que l’entrée en vigueur du mécanisme de plafonnement du prix de vente du pétrole russe décidé...

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