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Nos Lecteurs ont la Parole

Courir le marathon de Beyrouth

Ce fut une expérience extraordinaire, épuisante certes, puisqu’elle met votre corps et votre mental à rude épreuve. Une course interminable durant laquelle on doit affronter ses démons personnels, ressasser ses problèmes, défier les éléments (il a fait chaud ce 13 novembre !), pousser ses limites à l’extrême, donc au-delà des douleurs musculaires et du doute alimenté par des pensées négatives, afin de savourer un sentiment d’euphorie et d’accomplissement indescriptible qui vous prend aux tripes dès que vous franchissez la ligne d’arrivée.

42,195 kilomètres... mais pourquoi? Il a fallu répondre à cette question à maintes reprises et expliquer à de nombreuses personnes, y compris le chauffeur de taxi qui m’a accompagnée le jour J à 4h50 du matin, les raisons qui vous poussent à entreprendre une telle course. Au-delà de l’objectif physique et du souci de la performance, il ne faut pas négliger l’aspect psychologique. Ayant dépassé la quarantaine, je cherchais probablement à travers cette course à rehausser l’estime de soi et à regagner un semblant de confiance. Je ne suis pas une très bonne coureuse, mais relever ce défi est une réelle épreuve qui m’oblige à sortir de ma zone de confort. Je ne suis pas à ma première tentative et probablement pas à ma dernière, car j’aime et je suis à l’affût de tous ces sentiments enrichissants au niveau personnel et humain et notamment libérateurs que les marathons m’apportent.

En fait, un déluge émotionnel, constitué de sentiments assez contradictoires, vous submerge tout au long de l’épreuve : l’euphorie et l’adrénaline du début se dissipent très vite pour céder la place au doute à peine les premiers tiraillements et crampes ressentis. Ensuite commence une valse incessante de colère, d’ennui, de détermination, de déprime, de bienveillance envers les autres coureurs, d’intimidation, de résilience, d’épuisement, de remotivation, de déshydratation… jusqu’à l’apothéose de la ligne d’arrivée.

Émile Zatopek a dit : « Si tu veux courir, cours un kilomètre. Si tu veux changer ta vie, cours un marathon. » Et ce qui est sûr, c’est que la mienne n’a pas fini de changer.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires ni injurieux ni racistes.

Ce fut une expérience extraordinaire, épuisante certes, puisqu’elle met votre corps et votre mental à rude épreuve. Une course interminable durant laquelle on doit affronter ses démons personnels, ressasser ses problèmes, défier les éléments (il a fait chaud ce 13 novembre !), pousser ses limites à l’extrême, donc au-delà des douleurs musculaires et du doute alimenté par des...

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