Les eurobonds libanais toujours bloqués entre 6 et 7 cents de dollar

Les eurobonds, les titres de dette en dollars émis par l’État libanais, se négocient toujours entre 6 et 7 cents de dollar sur le marché secondaire (celui où s’échangent les titres financiers déjà existants), selon les informations compilées par le département de recherche de Bank Audi.

Cela représente une moyenne de 6,5 cent sur les 29 séries d’émissions disponibles, sur lesquelles l’État libanais a fait défaut il y a près de trois ans, et dont les échéances s’étendent du 9 mars 2020 au 23 mars 2037. L’ensemble de ces titres représente 31,314 milliards de dollars. Les échéances de six émissions ont déjà expiré. La dernière échéance due devait être remboursée le 4 octobre dernier, tandis que la prochaine est programmée pour le 27 janvier 2023.

Toujours moins cher que le Venezuela

Début juin, les eurobonds libanais (Leban Eurobonds) sont devenus les moins chers du monde dans la catégorie des obligations souveraines (émises par les États) en se stabilisant autour du niveau actuel, faisant ainsi moins bien que les Venz Bonds du Venezuela.

Un statut qu’elles détiennent toujours vu que les dirigeants libanais n’ont pas lancé les réformes en échange desquelles le Fonds monétaire international (FMI) consentirait à débloquer une assistance financière de 3 milliards de dollars sur quatre ans et que les négociations avec les détenteurs de ces obligations n’affichent aucun progrès apparent.

Pour mémoire

Le rapport bénéfices/risque des eurobonds libanais toujours « attractif »

L’État libanais est jugé comme défaillant par les trois principales agences de notation financière. Le pays est noté « C » (défaut avec peu de chance de récupération) par Moody’s, RD (défaut restreint) par Fitch et SD (défaut sélectif) par Standard & Poor’s. La dette publique libanaise a atteint 101,6 milliards de dollars à fin juillet en valeur nominale, selon les derniers chiffres du ministère des Finances. En valeur réelle, ce montant avoisine virtuellement les 10 milliards de dollars en tenant compte de la dépréciation des eurobonds et de l’impact de l’effondrement de la livre libanaise sur les bons du Trésor émis par le pays. La Banque du Liban et les banques libanaises détiennent une portion conséquente de cette dette.