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Agenda - Distinction

La grande médaille de la Francophonie remise par l’Académie française à « L’Orient-Le Jour »

Dans un contexte particulièrement difficile, cette récompense vient couronner un engagement pour des valeurs mises à mal dans cette région du monde et nous apporte un élan précieux pour contribuer à rebâtir un pays que nous n’acceptons pas de perdre.

« À la recommandation d’Amin Maalouf, la grande médaille de la Francophonie est décernée au quotidien libanais de langue française L’Orient-Le Jour en témoignage de solidarité envers la tradition francophone que ce journal perpétue de manière exigeante et envers le Liban, qui traverse l’une des phases les plus délicates de son histoire. »

C’est par ces mots que Marc Lambron, directeur en exercice de l’Académie française, a remis, jeudi 1er décembre, sous la Coupole, la grande médaille de la Francophonie à L’Orient-Le Jour dans le cadre de la séance annuelle de la célèbre institution.

Cette médaille avait été attribuée à L’Orient-Le Jour, en même temps que d’autres prestigieuses distinctions littéraires, le 30 juin dernier.

« Au-delà de notre engagement pour la francophonie, cette médaille récompense une rédaction et des journalistes qui n’hésitent pas à se remettre en question et qui ont le courage de naviguer à contre-courant. Elle vient aussi récompenser une idée du Liban qui ne ressemble pas à celle qu’a façonnée une grande partie de la classe dirigeante libanaise. Elle est enfin une reconnaissance de l’amitié éternelle entre le Liban et la France », estime, pour sa part, Élie Fayad, rédacteur en chef de L’Orient-Le Jour.

Cette distinction vient couronner un engagement pour la défense d’un métier, mais aussi et surtout pour la défense de valeurs particulièrement mises à mal dans cette région du monde : la diversité culturelle, le vivre-ensemble, la tolérance, l’État de droit, la souveraineté...

Cet engagement, des journalistes au sein de ce quotidien, bientôt centenaire, l’ont payé de leur vie. C’était pendant la guerre civile.

Aujourd’hui, c’est dans une autre guerre que le Liban est engagé. Une guerre sans le fracas des armes, mais une guerre existentielle, tant le Liban et sa population n’en finissent plus de s’enfoncer dans une crise économique et sociale dantesque qui hypothèque l’avenir de ce pays.

Cette crise n’épargne ni L’Orient-Le Jour, en tant que média, ni toutes les personnes qui font ce journal. Des femmes et des hommes qui, malgré l’effondrement de la monnaie nationale, l’inflation explosive, la dégradation continue des conditions de vie, ont décidé de rester au Liban et de se battre. Pour ce journal, pour ce qu’il représente, pour le Liban, pour les valeurs que nous portons.

« L’Orient-Le Jour et ses équipes de battants restent ce noyau qui défend ces valeurs et ces libertés propres à la francophonie et auxquelles nous croyons. La médaille de l’Académie française est une reconnaissance, mais surtout un message pour nous dire de continuer. L’Orient-Le Jour, qui fêtera bientôt ses 100 ans, doit être immortel pour porter nos voix et rebâtir un pays que nous n’acceptons pas de perdre », souligne, quant à elle, Nayla de Freige, PDG de L’Orient-Le Jour.

Si L’Orient-Le Jour résiste contre l’adversité, contre la corruption, contre le fatalisme, c’est aussi grâce à ses lecteurs, toujours plus nombreux au fil des décennies.

« C’est là le couronnement d’un engagement s’étalant sur près d’un siècle et impliquant des générations successives de journalistes, tous animés par la même dévotion au pays et à la francophonie. Est-il besoin de signaler que toutes ont eu leur croix à porter et qu’elles ont fait largement honneur à leur mission ? Pour les pères fondateurs de ces deux journaux qui n’en font plus qu’un, il s’agissait de participer pleinement à l‘émergence d’un Liban uni, indépendant et faisant ses premiers pas sur la scène internationale. Leurs successeurs ont eu à gérer au mieux les premiers accrocs d’une démocratie naissante, mais aussi le délicat positionnement du Liban par rapport aux grands axes qui, déjà, labouraient cette bouillonnante partie du monde. Dans un pays déchiré alors par une longue et effroyable guerre civile, les suivants avaient à charge d’assurer la continuité, la survie matérielle, la pérennité du journal, sans jamais faillir à sa vocation première et sans reculer devant le tribut du sang. Et si la boucle se referme en quelque sorte aujourd’hui, c’est parce que l’équipe actuelle œuvre avec la même conviction, le même acharnement, le même culte de la francophonie à la construction d’un Liban nouveau. D’un Liban meilleur », souligne Issa Goraieb, éditorialiste de L’Orient-Le Jour et ancien rédacteur en chef.

Quelques mois après l’attribution du prix Albert Londres à notre reporter Caroline Hayek, cette grande médaille de la Francophonie nous apporte un élan précieux pour continuer envers et contre tout. Voilà ce pour quoi nous remercions le plus chaleureusement les membres de l’Académie française.

« À la recommandation d’Amin Maalouf, la grande médaille de la Francophonie est décernée au quotidien libanais de langue française L’Orient-Le Jour en témoignage de solidarité envers la tradition francophone que ce journal perpétue de manière exigeante et envers le Liban, qui traverse l’une des phases les plus délicates de son histoire. »C’est par ces mots que Marc...