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Nos Lecteurs ont la Parole

Construire ou retrouver l’estime de soi

La confiance en soi est une conquête permanente sur l’imprévisible de la vie ; elle n’est pas acquise une fois pour toutes, mais elle doit se ressourcer, se confirmer et s’embellir chaque jour pour pouvoir faire face à la mouvance d’une existence et à l’irruption de l’inacceptable.

Bien sûr, il faut à la confiance quelques ancrages solides, comme des valeurs de référence autour de personnes fiables, un enracinement précoce à partir du terreau d’une enfance aimée et comblée dans ses besoins les plus vitaux, en particulier les besoins relationnels.

La confiance en soi et l’estime de soi devront toucher à la capacité d’oser se faire confiance pour pouvoir s’appuyer sur ses ressources, être conscient de ses limites, accepter sa vulnérabilité. Aussi avoir la capacité à s’affirmer et à se positionner, ce qui suppose de se reconnaître une certaine valeur, et exiger la capacité à ne pas dépendre entièrement du regard des autres sur soi ou de l’intérêt qu’ils peuvent nous porter.

Quand la sécurité intime, la reconnaissance et la confirmation de ce qu’il est réellement sont maltraitées chez un enfant confronté aux non-dits, aux tensions et aux conflits qui surgissent entre ses parents, quand les bases de la confiance en soi sont fragilisées, chaque fois que la vie conjugale, familiale ou professionnelle est bousculée au quotidien par des préoccupations et des urgences matérielles, alors, par évidence, s’installent des doutes, des méfiances ou des mécanismes de défense, de fermeture, de fuite. Si ces mécanismes sont nécessaires à la survie de l’enfant, ils ne lui donnent pas pour autant les moyens de ce plus qui permettrait une stabilité vers le plaisir d’être vivant.

Nous le savons, les fondements de la confiance en soi s’inscrivent chez un enfant très tôt et se structurent par la suite à partir de la qualité de l’ensemble des messages qui circulent de sa mère et de son père vers lui, surtout s’il est constitué en dominante par des messages positifs, valorisants. La confiance et l’amour de soi se confirmeront par la suite à partir de la qualité des relations qu’il aura pu établir avec les personnes significatives de son existence. Et, au-delà, l’estime de soi sera liée à la confirmation qu’il est accepté tel qu’il est, en se sentant reconnu, perçu comme aimable, c’est-à-dire susceptible d’être aimé.

Confiance, amour de soi et estime de soi peuvent se découvrir et même se consolider à l’âge adulte, même si nous ne les avons pas rencontrés dans l’enfance. Ces ancrages peuvent naître de la rencontre d’une ou de plusieurs personnes structurantes. Se construire au contact et à l’impact d’un être balise nous permet d’accéder au meilleur de nous-même et de nous reconnaître comme porteur de quelque chose d’unique, de bon, d’important, de valable.

Même acquis, la confiance en soi, l’amour de soi et l’estime de soi peuvent être blessés par des accusations, des disqualifications, des mises en doute ou par des rejets et des abandons. Ce qui veut dire que nous devons prendre soin de ces valeurs, les protéger et ne pas les mettre entre toutes les mains. Cela veut encore dire qu’elles ont besoin de continuer à être nourries, alimentées par des gratifications, des regards positifs, des confirmations et des réussites.

La confiance en soi, comme l’amour et l’estime de soi, s’architecture autour d’une image intérieure que nous avons de nous-même, à partir d’un noyau qui, lui, est suffisamment solide pour résister aux critiques, à un afflux d’intolérance, aux vagues de déception et d’amertume, aux violences de tous ceux qui nous entourent.

La confiance en soi s’amplifie quand nous acceptons de demander pour compléter nos connaissances, quand nous cessons de croire que nous ne savons pas, quand nous découvrons que nous savons beaucoup de choses que nous ne voulions pas savoir, quand nous acceptons d’entendre que nous possédons plus de ressources que celles que nous avons déjà mises en œuvre, quand nous misons sur le mouvement, la dynamique de l’interaction avec l’autre, quand nous acceptons de nous appuyer sur l’inattendu pour agrandir nos propres possibles, quand nous acceptons d’arrêter de nous réfugier sur ce que nous avons appris, de nous appuyer seulement sur nos connaissances et certitudes pour entrer dans la créativité de l’instant.

La confiance en soi, comme l’amour et l’estime de soi, n’est donc pas de l’ordre de la volonté, mais de la créativité enfin mise au service de sa propre personne.

Pouvons-nous oublier que les chemins de la confiance en soi passent en quelque sorte par une ascèse de vie, faite d’engagements, de fidélité à des valeurs, de cohérence et de respect ?

En résumé, l’estime de soi et la confiance en soi sont des composantes majeures dans la construction de tout être humain pour lui permettre de se relier au monde et de pouvoir vivre sa vie à plein. Pour lui permettre également d’affronter avec plus de dynamisme, avec ses propres ressources, les différents écueils et les difficultés inévitables qu’il aura à traverser tout au cours de sa vie.

Apprenons à exercer l’estime de soi, la confiance en soi un peu plus en nous, pour savoir les respecter mieux autour de nous !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

La confiance en soi est une conquête permanente sur l’imprévisible de la vie ; elle n’est pas acquise une fois pour toutes, mais elle doit se ressourcer, se confirmer et s’embellir chaque jour pour pouvoir faire face à la mouvance d’une existence et à l’irruption de l’inacceptable. Bien sûr, il faut à la confiance quelques ancrages solides, comme des valeurs de référence...

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