L'Iran annonce des mesures de rétorsion en réponse à la résolution de l'AIEA

L'Iran a annoncé avoir pris des mesures de rétorsion contre l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à la suite d'une résolution de cette dernière critiquant le manque de coopération de Téhéran, initiative saluée par trois pays européens et les Etats-Unis.

"En réponse à l'action récente de trois pays européens et des Etats-Unis dans l'approbation de la résolution contre l'Iran, certaines mesures ont été décidées par l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA)", a affirmé dimanche soir dans un communiqué le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, sans préciser la nature de ces mesures.

"La mise en œuvre de ces mesures a été réalisée aujourd'hui (dimanche) en présence d'inspecteurs de l'AIEA dans les complexes d'enrichissement (d'uranium) de Natanz et de Ferdo" a-t-il précisé.

Jeudi, le conseil des gouverneurs de l'agence onusienne basée à Vienne avait adopté une résolution critique à l'égard de l'Iran par 26 voix sur 35, selon plusieurs diplomates interrogés par l'AFP, la deuxième cette année après celle de juin. La Russie et la Chine avaient voté contre.

Le motif de discorde à l'origine des deux résolutions est le même: l'absence de réponses "techniquement crédibles" concernant des traces d'uranium enrichi retrouvées sur trois sites non déclarés.

Par ailleurs, M. Kanani a évoqué lundi la probabilité d'annuler la visite prévue par une délégation de l'AIEA en Iran.

"Le voyage de la délégation de l'AIEA à Téhéran avait été approuvé dans le cadre de l'accord avec l'agence. Cependant, après l'adoption de la résolution politique approuvée avec le soutien des Etats-Unis et de trois pays européens, les prochaines mesures de l'Iran seront prises conformément aux nouvelles conditions", a-t-il dit.

"La République islamique d'Iran est toujours prête à répondre de manière appropriée aux actions des parties occidentales chaque fois qu'elles reviennent à leurs engagements", a-t-il souligné.

Téhéran avait dès jeudi dénoncé la résolution, estimant qu'elle n'aurait "aucun résultat" et pourrait "affecter la coopération" du pays avec l'AIEA.

Par ailleurs, les négociations pour relancer l'accord de 2015 entre l'Iran et les grandes puissances limitant le programme nucléaire iranien sont au point mort.