Libération des deux derniers braqueurs du Crédit Libanais de Hazmieh

Le premier juge d’instruction du Mont-Liban Nicolas Mansour a ordonné jeudi la libération du déposant Ali Sahili et de sa complice Catherine al-Ali, tous deux en détention provisoire au palais de Justice de Baabda pour leur implication dans le braquage d'une branche du Crédit Libanais à Hazmieh la semaine dernière. Cette décision intervient deux jours après la libération de l'avocat et militant Rami Olleik et du déposant Ibrahim Baydoun, qui avaient également participé à cette opération. 

Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le juge Mansour a ordonné la libération de M. Sahili et de Mme el-Ali et leur a demandé de s'engager à ne pas réitérer leur acte. "Mais les deux déposants ont refusé catégoriquement de signer un tel engagement, à moins que le reste de leur épargne (bloquée en banque, ndlr) ne leur soit totalement restituée dans la devise du compte". À la suite de l'opération de mercredi dernier, les épargnants avaient réussi à obtenir 55.924 dollars sur un total de 195.000 dollars de leurs dépôts, selon M. Olleik.

Ali Sahili et Catherine al-Ali avaient été arrêtés en même temps que MM. Baydoun et Olleik, dont la libération a été ordonnée mardi par la procureure générale près la cour d'appel du Mont-Liban, Ghada Aoun. La magistrate avait alors déféré M. Sahili et Mme al-Ali devant le juge Mansour.

L'activiste Rami Olleik avait entamé dès son arrestation une grève de la faim et annoncé qu'il la poursuivrait jusqu'à la libération des deux derniers déposants.

Depuis 2019, alors que le Liban a plongé dans une crise économique sans précédent, les banques ont imposé des restrictions drastiques et illégales, limitant les retraits et les transferts. Depuis, le phénomène de braquages menés par des particuliers parfois armés se multiplie, avec plus ou moins de succès, contraignant les banques à fermer temporairement leurs portes à plusieurs reprises avant de rouvrir avec des mesures de sécurité renforcées et de ne recevoir leurs clients qu'au compte-goutte, certains uniquement sur rendez-vous.