Rechercher
Rechercher

Économie - Rapport

Bank Audi plaide pour un modèle économique qui ne sacrifie pas le tertiaire

Bank Audi plaide pour un modèle économique qui ne sacrifie pas le tertiaire

Bank Audi insiste sur la nécessité pour le Liban « de ne pas s’éloigner des secteurs du commerce et des services ». Photo DR

Dans son dernier rapport trimestriel sur l’économie libanaise, le département de recherche de Bank Audi a plaidé pour une transformation du modèle économique libanais actuel après son « échec » de plusieurs décennies.

Pour autant, les auteurs du rapport appellent à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain et considèrent que la meilleure solution consiste à adopter un modèle basé sur un développement simultané de l’agriculture, de l’industrie et des services. L’objectif ultime étant « d’atteindre l’équilibre au niveau de la balance des paiements », à savoir faire rentrer au moins autant d’argent dans le pays qu’il n’en est transféré vers l’étranger. « Le modèle précédent, qui consistait à compenser les importants déficits commerciaux par des entrées de capitaux étrangers, n’est plus viable étant donné la contraction considérable de ces derniers », insiste le département de recherche de la banque.

« Depuis 2014, 178 milliards de dollars ont été dépensés en importations et en frais de voyage à l’étranger (142 milliards et 36 milliards de dollars respectivement), tandis que 120 milliards de dollars ont été reçus des flux entrants (transferts financiers nets et revenus des exportations, investissements directs étrangers et tourisme), laissant un écart de 58 milliards de dollars, indirectement financé par les avoirs extérieurs nets du système financier (BDL et banques), selon les auteurs du rapport.

Une analyse alignée sur l’esprit de celle généralement défendue par l’Association des banques du Liban depuis le début de la crise qui a éclaté en 2019. Si celle-ci pointe, à raison, la coûteuse stabilisation du taux de change entre la fin des années 1990 et 2019, les « dépenses excessives d’une économie qui vit depuis des décennies au-dessus de ses moyens » ainsi que la « mauvaise gestion de l’État », elle omet cependant de rappeler que le secteur bancaire a notamment continué d’investir dans les obligations – grassement rémunérées – émises par l’État malgré les risques apparents depuis 2011, responsabilité qui est aujourd’hui reconnue par certains acteurs.

Trop grand ratio importations/PIB

Pour parvenir à l’équilibre de la balance des paiements et permettre au pays de repartir sur des bases saines, les auteurs du rapport énumèrent quatre axes : « Le Liban doit réduire ses importations, augmenter ses exportations, encourager la production locale et stimuler les flux de capitaux à l’entrée. » Pour réduire les importations, le rapport préconise d’adopter un bouquet de mesures alliant « taxes et restrictions ». Les auteurs du rapport ont calculé que le ratio des importations sur le PIB a atteint 65 % en 2021, soit bien plus que la moyenne mondiale de 28 %, de la zone MENA (37 %), ou encore des marchés émergents (24 %). Ils soulignent également que malgré leur baisse de 30 % en un an, les importations s’élevaient encore à 14 milliards à fin 2021 et qu’elles sont en augmentation de 34 % lors des 7 premiers mois de 2022 (10,5 milliards de dollars selon les chiffres des douanes). Le déficit commercial a ainsi atteint 8,4 milliards de dollars sur cette période, soit une hausse de 40,7 % à fin juillet.

L’augmentation des exportations, qui n’ont atteint que 2,1 milliards de dollars sur les 7 premiers mois de 2022 (4 milliards en 2021, selon Bank Audi), passe naturellement par le développement des secteurs productifs locaux « à forte valeur ajoutée », aux niveaux agricole et industriel. Le pays ne dispose en effet pas de suffisamment d’atouts (notamment des matières premières) pour concurrencer d’autres économies aux capacités productives plus développées.

Une troisième étape consistera à relancer « progressivement » la « confiance » dans le système financier libanais. Un volet que le rapport n’aborde pas, mais dans lequel les choix adoptés par les autorités concernant la répartition des pertes du pays et la réorganisation du secteur bancaire seront décisifs. Des projets de lois sont actuellement en préparation pour organiser ces chantiers.

Enfin, Bank Audi insiste sur le fait que « le Liban ne doit pas s’éloigner des secteurs du commerce et des services qui représentent ses principaux avantages et ses atouts concurrentiels », citant la santé, l’éducation, l’ingénierie, le tourisme et la finance comme autant de

filières-clés qui sont « d’importants moteurs » de l’économie libanaise.


Dans son dernier rapport trimestriel sur l’économie libanaise, le département de recherche de Bank Audi a plaidé pour une transformation du modèle économique libanais actuel après son « échec » de plusieurs décennies. Pour autant, les auteurs du rapport appellent à ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain et considèrent que la meilleure solution consiste à adopter un...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut