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Dernières Infos - Port de Beyrouth

Les familles des victimes du 4 août 2020 commémorent le 27e mois depuis l'explosion

Les familles des victimes du 4 août 2020 commémorent le 27e mois depuis l'explosion

Des familles de victimes de l'explosion au port de Beyrouth rassemblés devant les lieux du drame, le 4 novembre 2022. Photo João Sousa

Vingt-sept mois après l'explosion meurtrière du 4 août 2020 à Beyrouth, un nombre restreint de familles des victimes se sont rassemblés en deux groupes distincts devant le port vendredi, pour la veillée mensuelle marquant la catastrophe qui a coûté la vie à plus de 200 personnes.

L'explosion avait blessé 6 500 autres personnes et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise. Les familles des victimes ne cessent de réclamer justice, tandis que l'enquête menée par le juge Tarek Bitar fait l'objet d'incessantes ingérences politiques.

Selon notre photographe sur place João Sousa, une vingtaine de personnes se sont rassemblées près du port, sous la statue de l’Émigré. Les familles ont brandi des photos de leurs proches fauchés dans l'explosion.

Dans une déclaration commune, les familles ont critiqué l'ancien président Michel Aoun pour s'être "vanté" de ses "réalisations les plus marquantes" dans le dernier discours qu'il a prononcé en tant que chef d'État. "La plupart de ses efforts visaient à libérer les détenus et les personnes directement ou indirectement impliquées dans l'explosion", ont accusé les familles.

Elles ont ajouté que Aoun "s'efforçait de faire sortir les détenus dans le but de clôturer l'enquête comme si rien ne s'était passé, de peur que celle-ci ne l'atteigne", lui et son camp. Elles ont réaffirmé la nécessité de mettre en œuvre les mandats d'arrêt et les citations à comparaître émis par le juge Tarek Bitar et appelé les députés "à adopter le projet de loi proposé par les parlementaires issus de la contestation" populaire.

Les familles ont demandé aussi au Conseil supérieur de la magistrature de "nommer un juge en remplacement de Jamal al-Khoury après son départ à la retraite".

Un autre groupe de familles s'est rassemblé à quelques centaines de mètres de là.

L'année dernière, les familles s'étaient  scindées en deux groupes rivaux. L'un est dirigé par Ibrahim Hoteit - dont le frère est mort dans l'explosion - et s'oppose au juge Bitar. Ce groupe a demandé à plusieurs reprises son remplacement.

M. Hoteit a affirmé qu'un membre de la défense civile, Abdel Rahman Bishnati, qui avait été blessé dans l'explosion, a succombé à ses blessures. Il n'a pas précisé la date exacte du décès du soldat du feu. Le pompier laisse derrière lui trois enfants.

Au début du mois de septembre, le Conseil supérieur de la magistrature avait décidé de nommer un juge d'instruction suppléant dans l'enquête sur l'explosion. Toutefois, les familles ont insisté sur le fait que le juge Bitar est "le maître de son dossier" et affirmé qu'"avec le juge audacieux et impartial, la vérité ne sera pas perdue."

Le barreau de Beyrouth a également rejeté la décision du Conseil supérieur de la magistrature.

Près de deux ans après la tragédie, l'enquête a été bloquée par de multiples manœuvres politiques et est actuellement suspendue en raison de différentes plaintes déposées contre le juge Bitar, notamment par les députés Ghazi Zeaïter, Ali Hassan Khalil et l'ancien ministre des Travaux publics Youssef Fenianos - qui sont tous poursuivis dans l'enquête et ont fait l'objet de mandats d'arrêt.

Bien que soupçonnés dans l'enquête, Zeaïter et Khalil ont été élus au Parlement en mai 2022.

Le ministre sortant des Finances, Youssef Khalil, qui est proche du président du Parlement Nabih Berry, a été accusé d'entraver l'enquête en ne signant pas les nominations judiciaires qui sont bloquées depuis plusieurs mois, ce qui a suspendu l'enquête.

Sur un autre plan, une conférence de presse s'est tenue vendredi au siège de la brigade des pompiers de Beyrouth pour expliquer le processus de stérilisation du blé fermenté qui se trouve encore dans les décombres des silos portuaires, avant son transfert vers une décharge désignée, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Des incendies ont ravagé les silos à grains pendant plusieurs mois au cours de l'été, causés par le blé fermenté qui reste éparpillé dans et autour de la structure.

Vingt-sept mois après l'explosion meurtrière du 4 août 2020 à Beyrouth, un nombre restreint de familles des victimes se sont rassemblés en deux groupes distincts devant le port vendredi, pour la veillée mensuelle marquant la catastrophe qui a coûté la vie à plus de 200 personnes.L'explosion avait blessé 6 500 autres personnes et détruit des quartiers entiers de la capitale libanaise....