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Politique - Focus

À Saïfi, une énième tentative d’unifier les opposants

Près d’une trentaine de parlementaires se sont réunis lundi au siège des Kataëb.

À Saïfi, une énième tentative d’unifier les opposants

Les députés Kataëb et certains de leurs collègues de la contestation à la Chambre, le 18 octobre 2022. Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais

Vingt-sept députés rassemblés autour d’une même table. Il a fallu que le président de la Chambre Nabih Berry convoque le Parlement à une séance consacrée à la lecture de la lettre de l’ancien président de la République Michel Aoun sur le décret de démission du cabinet de Nagib Mikati – au lieu de s’atteler à élire son successeur – pour que cette image illustrant l’unité d’une large composante de l’opposition se concrétise, ne serait-ce que le temps d’une réunion.

Car, malgré les divergences profondes entre ses composantes, l’opposition sait pertinemment que pour faire face au parti de Dieu et à ses alliés et contrecarrer leur influence grandissante durant la période de vacance présidentielle, il faut souder les rangs autour d’un même candidat. Mais ces efforts sont encore au stade embryonnaire. C’est dans cet objectif que le leader des Kataëb Samy Gemayel et le chef du mouvement de l’Indépendance Michel Moawad, candidat d’une frange de l’opposition, ont réuni au siège du parti, à Saïfi, 27 députés. Outre les Kataëb, les membres du groupe du Renouveau, mené par M. Moawad, des députés sunnites ex-haririens, des représentants du mouvement de contestation et des parlementaires indépendants étaient présents. Quid des Forces libanaises, dont le leader Samir Geagea s’efforce de se positionner comme le leader de l’opposition ? Les Kataëb seraient-ils dans une logique de concurrence ? « Nous ne sommes pas dans une logique de confrontation avec qui que ce soit », affirme à L’Orient-Le Jour le vice-président du parti Salim Sayegh. Les FL disent de leur côté ne pas se sentir visées. « Nous sommes pour toutes les démarches qui faciliteraient une entente au sein de notre camp, même si nous n’avons pas participé à la rencontre de Saïfi », répond Charles Jabbour, porte-parole du parti, sans préciser pourquoi sa formation n’a pas pris part à cette réunion.

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Les discussions ont porté sur la séance parlementaire prévue ce matin place de l’Étoile ainsi que sur l’échéance présidentielle.

« Nous voulions remettre les pendules à l’heure : la priorité devrait être accordée à l’élection du président au lieu de se noyer dans les dérives constitutionnelles vers lesquelles veut nous mener (le chef du Courant patriotique libre) Gebran Bassil », explique Salim Sayegh. Il critique par là le message adressé par Michel Aoun à la Chambre juste avant son départ de Baabda pour demander que soit retiré à Nagib Mikati son statut de Premier ministre désigné. Peut-on dire que cette rencontre, la plus large des députés de l’opposition depuis les législatives de mai dernier, portera bientôt ses fruits ? « Cette réunion s’inscrit dans la dynamique de rassemblement de l’opposition », répond M. Sayegh. Car, selon lui, « l’heure est aux concertations avec toutes les forces opposantes encore hostiles à soutenir la candidature de Michel Moawad (jusqu’ici appuyé par les Kataëb, les Forces libanaises, le Parti socialiste progressiste et quelques indépendants) », ajoute le numéro deux des Kataëb. Et d’assurer que son parti et, plus largement, le camp de l’opposition « ne comptent pas lâcher Michel Moawad tant qu’il n’y a pas d’alternative ». Une affirmation qui intervient alors que le chef des FL Samir Geagea ne cache pas la possibilité de se retirer de la bataille pour le député de Zghorta afin de soutenir la candidature du commandant en chef de l’armée Joseph Aoun, dont il a été un des premiers à évoquer le nom dans les médias. Surtout si cette option réussit à rallier toutes les composantes du camp hostile au Hezbollah et à ses alliés.

Encore du fil à retordre

Mais on n’en est pas encore là, cette entente élargie n’ayant toujours pas été atteinte. En attendant, les ex-haririens campent sur leur position : ils continueront de voter pour « Le (nouveau) Liban » lors des séances électorales prochaines, même s’ils se disent favorables à l’unité des opposants. « Nous ne sommes pas contre Michel Moawad. Mais nous voulons soutenir un candidat qui aurait de la chance d’être élu », justifie Mohammad Sleiman, député du Akkar ayant pris part à la rencontre de lundi.

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De même, les députés de la contestation continuent de donner du fil à retordre à leurs collègues. « Nous ne voyons pas en M. Moawad la meilleure option pour sortir le pays de la crise actuelle », soutient Mark Daou, député de Aley, qui a fait acte de présence à Saïfi. Le parlementaire estime que la réunion était un pas en avant pour une meilleure concertation et coordination entre opposants. « Mais la présidentielle est tributaire de calculs plus complexes », dit-il, comme pour affirmer une nouvelle fois que son groupe ne se joindra pas à l’opposition traditionnelle. L’OLJ a toutefois appris, auprès d’un député qui a requis l’anonymat, qu’après avoir obtenu le soutien de Waddah Sadek, député de Beyrouth qui s’est retiré du groupe des 13 le 20 octobre dernier, Michel Moawad pourrait être soutenu par un député contestataire du Liban-Nord. « Il est important de réunir les opposants en dépit des divergences. Et tout le monde est conscient que la candidature de Moawad est désormais le point de départ pour toute tentative d’unité de ce camp », analyse un député présent à la rencontre de Saïfi.

Présidentielle : Berry renonce à convoquer une réunion de dialogue

Le président du Parlement Nabih Berry a renoncé hier à convoquer les différents groupes politiques à une séance de dialogue autour de l’élection présidentielle, une initiative qu’il prônait afin de trouver un consensus autour d’un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a pris fin le 31 octobre. « Après avoir consulté les avis autour de l’invitation au dialogue entre les groupes parlementaires pour arriver à un président de consensus, le président Berry s’excuse de ne pas pouvoir poursuivre dans cette direction à la suite de l’opposition et des réserves émises par les deux groupes des Forces libanaises et du Courant patriotique libre », rapporte le bureau du chef du législatif dans un bref communiqué. Lors des quatre premières séances parlementaires consacrées à l’élection présidentielle, les députés ont échoué à élire un nouveau président. M. Berry n’a pas convoqué de nouvelle séance électorale, mais avait prôné la tenue d’un dialogue entre les différents groupes parlementaires. Une proposition déclinée par plusieurs parties politiques. Chef du mouvement chiite Amal, le président Berry appelle régulièrement à trouver un « consensus », tout comme son allié le Hezbollah. Le tandem chiite ne veut pas d’un président qui lui soit hostile, là où les forces d’opposition, comme les FL, certains indépendants et certains députés de la contestation populaire, appellent à élire un président qui tienne tête au Hezbollah.

Vingt-sept députés rassemblés autour d’une même table. Il a fallu que le président de la Chambre Nabih Berry convoque le Parlement à une séance consacrée à la lecture de la lettre de l’ancien président de la République Michel Aoun sur le décret de démission du cabinet de Nagib Mikati – au lieu de s’atteler à élire son successeur – pour que cette image illustrant...
commentaires (5)

Déjà que les ex-harririens ont boycotté les élections, je ne m'attends pas grand-chose de leurs parts! Comment peut-on boycotter des élections ? Un concept que j'essaie de comprendre encore, mais sans succès. C'est de voir aussi les Taghyrines vont faire encore à leurs têtes? Le jour où l'opposition comprendra que c'est le Liban le plus important, peut-être, on réussira à faire pencher la balance ! Nous avons la majorité au parlement, sauf que le MOI, les boycottes Niaiseux, votes blancs, prônent sur la cause libanaise!

Marwan Takchi

20 h 02, le 03 novembre 2022

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Commentaires (5)

  • Déjà que les ex-harririens ont boycotté les élections, je ne m'attends pas grand-chose de leurs parts! Comment peut-on boycotter des élections ? Un concept que j'essaie de comprendre encore, mais sans succès. C'est de voir aussi les Taghyrines vont faire encore à leurs têtes? Le jour où l'opposition comprendra que c'est le Liban le plus important, peut-être, on réussira à faire pencher la balance ! Nous avons la majorité au parlement, sauf que le MOI, les boycottes Niaiseux, votes blancs, prônent sur la cause libanaise!

    Marwan Takchi

    20 h 02, le 03 novembre 2022

  • Svp madame Abi Akl, il faudra préciser que Sami Gemayel le leader du parti kataeb , est le fils de l’ancien président Amine. Je trouve injuste que le fait de mettre l’accent sur les liens de parenté s ne s’applique que sur Aoun et Bassil .

    Hitti arlette

    14 h 29, le 03 novembre 2022

  • VOUS FAITES UNE ERREUR DE COMPTER LES DÉPUTÉS DE JOUMBLATT COMME ACQUIS. OUVREZ LES YEUX ET LISEZ BIEN L’HISTORIQUE DE LA FAMILLE JOUMBLATT. FRANGIÉ PREMIER ÉTAIT ÉLU GRÂCE AU VOTE SURPRISE DE KAMAL JOUMBLATT À LA DERNIÈRE MINUTE. LE HEZBOLLAH EST RENTRÉ AU GOUVERNEMENT GRÂCE À WALID JOUMBLATT. BERRY EST RÉÉLU GRÂCE À CE MÊME WALID QUI EN AUCUN CAS VOTE CONTRE LA VOLONTÉ DE BERRY. MICHEL MOUAWAD EST UN CANDIDAT CONTRE COMPLÈTEMENT OPPOSÉ À BERRY ET LE HEZBOLLAH. SI ON ADDITIONNE LA COMPLICITÉ ENTRE BERRY ET JOUMBLATT D’UN CÔTÉ ET EN GÉNÉRAL LA COMPLICITÉ ENTRE LA FAMILLE JOUMBLATT ET FRANGIÉ ET QUI CONTINUE AVEC TAYMOUR ET TONY. JE CONSTATE QUE JOUMBLATT VA VOTER POUR SLEIMAN 2 À LA DERNIÈRE MINUTE COMME SON PÈRE KAMAL L’A FAIT. LE PATRIOTE MICHEL MOUAWAD RÊVE EN COULEUR MALHEUREUSEMENT.

    Gebran Eid

    09 h 13, le 03 novembre 2022

  • SI IL N,Y AURA PAS UN PRESIDENT QUI APPLIQUERA TAEF A LA LETTRE ET LES DECISIONS ONUSIENNES LES MALHEURS DU LIBAN DANS LES TREFONDS DE L,ENFER S,ETERNISERONT TOUT COMME LA MAINMISE DU BARBU ET DE SON MINI ETAT DEVENU PETROLIER. MILLE FOIS LE VIDE PRESIDENTIEL QU,UN AUTRE MICHEL AOUN A LA TETE DE L,ETAT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 05, le 03 novembre 2022

  • « Nous ne voyons pas en M. Moawad la meilleure option pour sortir le pays de la crise actuelle ». Sans doute, mais il faut être réaliste. s'ils s'obstinent dans leur attirude, c'est un candidat du Hezbollah qui sera élu. Est-e vraiment cela qu'ils veulent?

    Yves Prevost

    06 h 57, le 03 novembre 2022

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