Le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil a déclaré mardi que son parti a constaté qu'il avait uniquement des différences mineures entre le profil idéal du prochain président voulu par son parti et celui voulu par les autres.
"Il y a peu de différences entre notre document (énumérant les priorities du futur chef de l’État) et les idées des autres, et cela est important", a déclaré M. Bassil après la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire aouniste. "Avec ce document, nous avons ouvert la voie à la recherche d'un accord sur le prochain président", a-t-il ajouté.
Le CPL a "fait le tour de tous les groupes parlementaires pour présenter son document", a-t-il affirmé ajoutant qu'il devait encore s'entretenir avec le bloc du défi", en référence au groupe parlementaire des Forces libanaises (FL), qui "n'a pas encore fixé de date pour une réunion". Le leader des FL, Samir Geagea, a appelé à plusieurs reprises à l'élection d'un président qui "défierait" la majorité actuelle formée par le Hezbollah, Amal et le CPL.
M. Bassil a averti que le Liban se rapproche chaque jour un peu plus d'un vide présidentiel et que le dialogue est nécessaire pour éviter cela. Il a déclaré que pour éviter un tel vide, la solution est selon lui de former un gouvernement "en accord entre le président de la République et le Premier ministre. "La constitution est claire : un gouvernement qui n'a pas ses pouvoirs ne peut pas s'approprier les pouvoirs des autres", a-t-il ajouté.
Sédition
Sans le nommer, il a accusé le Premier ministre désigné Nagib Mikati de "voler la constitution" en tentant d'accorder à son gouvernement intérimaire - "qui a perdu sa représentativité et sa légitimité" - les pouvoirs du président. "Ceux qui veulent un président de défi mènent le pays à la sédition, comme ceux qui veulent imposer un gouvernement qui a perdu ses prérogatives", a-t-il accusé.
"Les pouvoirs du président en cas de vacance sont exercés par le Conseil des ministres réuni, et non par le gouvernement, le Premier ministre ou un quelconque ministre, et c'est ce que nous avons fait lors de la précédente vacance présidentielle qui a duré deux ans et demi", a noté M. Bassil. Le Liban vivait une vacance présidentielle entre mai 2014, à la fin du mandat de l'ancien président Michel Sleiman, et octobre 2016 au moment de l'élection de Michel Aoun.
Le mandat de l'actuel président libanais prenant fin le 31 octobre, les pourparlers pour la formation d'un nouveau gouvernement sont au point mort. Si aucun président n'est élu et que le nouveau gouvernement de Nagib Mikati n'est pas formé, ce serait la première fois que le Liban connaîtrait une double vacance au niveau du pouvoir exécutif. Dans une telle situation, les points de vue divergent sur la possibilité pour un gouvernement intérimaire d'assumer les pouvoirs du président. Le CPL et M. Bassil assurent que cela n'est pas possible constitutionnellement. Plus tôt en octobre, M. Bassil avait déclaré qu'il s'agirait d'un "acte fou" si le Premier ministre désigné ne formait pas un nouveau gouvernement avant la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre.
Plus tôt dans la journée de mardi, le chef de l’État avait rencontré M. Mikati, qui devrait selon la présidence se rendre à nouveau au palais de Baabda dans la soirée.
Peu après le discours de M. Bassil, le bureau de presse du Premier ministre a dénoncé les propos "impulsifs" de chef du CPL "à un moment politique délicat qui nécessiterait la coopération de tous, et non des accusations et des positions provocatrices."
Nouvelle critique envers Salamé
Dans son discours, Gebran Bassil a également critiqué la "circulaire" publiée dimanche soir par le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé, "au moyen de laquelle certaines personnes gagnent des millions de dollars tout en étant protégées par la justice et la sécurité".
Dans un communiqué, le patron de la Banque centrale avait déclaré que, dès mardi, la BDL arrêtera d’acheter des dollars au taux du marché, auprès des sociétés de transfert d’argent, mais qu’elle continuera à en vendre au taux de sa plateforme de change Sayrafa, qui se situait à 30.100 livres vendredi. Le gouverneur a précisé que cela n’impactera ni les transactions des déposants (notamment celles effectuées via les circulaires n° 151 et 158) ni le versement des salaires des fonctionnaires.
Contacté par L’Orient-Le Jour, un agent de change exerçant sur le marché libre a déclaré que cette manœuvre de Riad Salamé servait à rapprocher le taux Sayrafa de celui du marché, l’écart entre ces deux taux devenant de plus en plus important et alors que le pays entre dans une semaine qui risque d’être agitée politiquement, avec la possibilité ou non d’une formation de gouvernement et la fin du mandat du président Aoun.
commentaires (6)
Le problème de ce mec c’est qu’on lui donne la parole mais pas les mots qui conviennent. Du coup il fait l’apologie du dévoiement et de l’asservissement tout en se faisant passer pour la personne la plus vertueuse et patriote du pays. Il est le seul à le croire avec quelques demeurés qui restent fidèles à leurs tortionnaires puisqu’ils ‘arrivent pas à ôter les œillères qui leur bouche la vue.
Sissi zayyat
12 h 04, le 26 octobre 2022