Un client de la Blom Bank à Saïda (Liban-Sud) a réussi lundi à obtenir son argent qu'il réclamait pour financer une intervention chirurgicale sur son fils âgé de deux mois, après avoir menacé pendant plusieurs heures de s'immoler à l'intérieur de son agence.
Selon notre correspondant dans la région Mountasser Abdallah, l'homme, qui réclamait 5.000 dollars, a obtenu 280.000.000 de livres libanaises, soit environ 7.567 dollars au taux du marché parallèle lundi après-midi. Il a par la suite quitté les lieux sans être arrêté, malgré la présence des forces de l'ordre sur place.
L'homme, un chauffeur de taxi qui n'était pas armé, avait brièvement retenu plusieurs personnes qui se trouvaient dans l'agence.
Contactée par L'Orient-Le Jour, une porte-parole de la banque n'était pas en mesure de confirmer cette action dans l'immédiat. Un porte-parole des Forces de sécurité intérieure (FSI) était pour sa part injoignable.
Explications du père du braqueur
Dans une vidéo fournie par notre correspondant, le père du braqueur explique que son "petit-fils, âgé de deux mois, doit être opéré du cœur", notant que le coût de l'intervention chirurgicale s'élève à 5.000 dollars. "Nous avons cinq comptes dans la banque, et ne voulons pas tout notre argent, mais juste de quoi couvrir les frais de l'opération". Il a également indiqué que le directeur de l'agence, avec qui son fils était en négociations la semaine dernière et auquel il a remis des rapports attestant l'urgence de l'opération, a refusé de les accueillir ce lundi matin, bien qu'il leur ait demandé de se rendre à la banque lundi, ce qui a causé le braquage.
Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), les FSI s'étaient déployées sur les lieux. Egalement présent devant la banque, un membre de l'association "Le Cri des déposants", Rami Ghandour, qui a affiché son soutien au braqueur, regrettant le fait que "l'Etat n'ait toujours pas pris de mesures en ce qui concerne l'argent bloqué dans les établissements bancaires".
Les actions coup de poing contre des banques, parfois menées sous la menace d'une arme, se sont dernièrement multipliées au Liban, alors que les déposants ne parviennent pas à retirer leurs propres fonds bloqués illégalement depuis le début de la crise économique en 2019. Les banques, ne pouvant assurer la sécurité de leur personnel et des clients, ont fermé leurs portes à maintes reprises au cours des derniers mois.
commentaires (6)
Il ne faut pas utiliser le terme dé braqueur il réclame son argent !!!
fadi labaki
11 h 26, le 25 octobre 2022