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Politique - Liban

Présidentielle : "Nous sommes prêts à dialoguer avec tout le monde", affirme Bassil

"Nous avons pris tous nos droits dans le champ de Cana malgré le fait qu'il ne se trouve pas dans son intégralité dans notre zone (...)", se félicite le chef du Courant patriotique libre, dans un discours devant ses partisans au Forum de Beyrouth.

Présidentielle :

Le chef du Courant patriotique libre, le député Gebran Bassil, le 13 octobre 2022 à Sin el-Fil, avant une interview avec l'agence Reuters. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est déclaré samedi prêt à "dialoguer avec tout le monde" afin d'élire un président de la République pour succéder à l'actuel chef de l’État, son beau-père Michel Aoun, dont le mandat expire le 31 octobre. Il a toutefois averti le camp adverse qu'il pourrait "changer d'avis" en annonçant officiellement sa candidature à la présidence, l'appelant à ne pas "miser sur la vacance" au pouvoir. Cette main tendue du député de Batroun à ses adversaires intervient alors que selon plusieurs observateurs, les chances du chef du CPL d'être élu à la présidence de la République sont quasi-nulle dans les circonstances actuelles. M. Bassil a dans ce contexte rappelé samedi qu'il n'était toujours pas officiellement candidat à cette fonction.

"Nous n'allons pas accepter un président qui n'est pas représentatif sur le plan populaire et parlementaire. Nous refusons la désignation d'un chef de l’État depuis l'étranger", a-t-il affirmé dans un discours devant ses partisans au Forum de Beyrouth, à l'occasion d'une messe à la mémoire des "martyrs" du parti tombés le 13 octobre 1990. Ce jour-là, les troupes syriennes avaient délogé du palais de Baabda le fondateur du CPL Michel Aoun, qui était le chef de l'armée à l'époque et dirigeait un gouvernement militaire chargé d'organiser l'élection présidentielle pour élire un successeur à Amine Gemayel dont le mandat s'était achevé en 1988.

"Faites attention, sinon nous changerons d'avis !"

"L'équation est claire et connue. Les équilibres ne permettent qu'un quorum de 86 députés et une élection à la majorité simple de 65 voix, mais personne n'a ce nombre de voix à lui seul", a estimé M. Bassil. "Nous sommes prêts à dialoguer avec tout le monde et nous n'avons aucun complexe. Celui qui refuse sera seul perdant et s'exclura de l'équation (...)", a ajouté le chef du CPL. "Nous facilitons le processus mais que personne ne nous sous-estime. Je ne me suis pas porté encore candidat à la présidence pour n'embarrasser personne et ne pas compliquer la donne. (...) Mais faites attention, sinon je pourrai changer d'avis !", a-t-il mis en garde sans nommer ceux à qui il s'adresse. Son rival par excellence, Samir Geagea, chef des Forces libanaises, est lui aussi un candidat officieux à la présidentielle, tout comme le leader de Zghorta, le chef des Marada Sleiman Frangié. Les noms du chef de l'armée, le général Joseph Aoun, circule également, même si le haut-gradé n'a jusque-là pas annoncé sa candidature.

"N'attendez plus et ne misez pas sur le fait que la vacance au pouvoir fatiguera les gens. Nous ne nous lasserons pas. Entendons-nous avant que la vacance n'aie lieu, et élisons un chef de l’État. Nous n'allons élire qu'un président réformateur qui ne soit pas otage du système (...)", a prévenu Gebran Bassil, qui rappelle les conditions de sa formation quant au profil du prochain candidat. Le chef du CPL a en effet effectué une tournée il y a quelques jours auprès du président Aoun, et du patriarche Béchara Raï, les deux plus hautes autorités maronites, afin de leur transmettre sa liste contenant les caractéristiques du futur chef de l’État. Il a aussi fait savoir qu'il poursuivra sa tournée auprès des formations politiques pour leur transmettre ce document.

Portrait

Joseph Aoun, l’équilibriste qui peut faire consensus

 Les députés libanais ont échoué jeudi pour la seconde fois à élire un président de la République faute de quorum, aggravant ainsi les craintes d'une vacance totale de l’Exécutif, alors que le gouvernement actuel de Nagib Mikati expédie les affaires courantes depuis mai, suite aux élections législatives. Gebran Bassil et son camp estiment qu'un gouvernement sortant ne peut pas assumer les prérogatives du chef de l’État, dans le cas d'une vacance à la présidence après le 31 octobre.

Le gouvernement

"Les réformes ont besoin d'un gouvernement et d'un président. La priorité va évidemment à l'élection d'un chef de l’État, mais un gouvernement doit aussi être formé afin qu'il serve de police d'assurance en cas de vacance", a affirmé Gebran Bassil, alors que le président Aoun et le Premier ministre désigné Nagib Mikati sont en désaccord sur le processus de formation, ce qui bloque la mise en place d'un nouveau cabinet avant le 31 octobre. Le camp aouniste accuse M. Mikati de ne pas respecter les prérogatives du chef de l’État dans la formation du gouvernement. 

"Le cabinet ne peut être formé en dehors de la Constitution et du partenariat. Nous ne permettrons pas que les prérogatives du chef de l’État soient violées sur ce plan", a prévenu M. Bassil. "Cela ne vaut pas la peine que le président Aoun accepte durant les deux dernières semaines de son mandat ce qu'il a refusé pendant six ans", a-t-il ajouté. "Un gouvernement sortant qui ne jouit pas de toutes ses prérogatives ne peut pas assumer celle du président de la République (...)", a répété le député de Batroun.

La frontière maritime

Lors de son discours-fleuve, Gebran Bassil a par ailleurs commenté l'accord conclu entre le Liban et Israël sur le tracé de leur frontière maritime. Il y a deux jours, le président Aoun avait annoncé que le Liban a approuvé la version finale de l'accord qui doit encore être officialisé de la part des deux pays. Le chef de l’État a qualifié cet accord d'"exploit historique", affirmant même que le Liban "est devenu un État pétrolier". Mais selon les experts, de nombreuses étapes doivent encore être franchies avant que le Liban ne puisse profiter de cette manne pétrolière, qui ne serait même pas la solution à la crise économique inédite dans laquelle il se débat depuis 2019.

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Malgré les sanctions, Bassil affirme avoir joué un rôle en coulisses dans les négociations

"La victoire de la frontière maritime ne peut pas se substituer à la victoire contre la corruption et ne nous exempte pas des réformes", a affirmé Gebran Bassil, qui se veut le parangon de la lutte contre la gabegie, alors que ses adversaire et une partie de la population l'accusent de corruption. Les États-Unis l'ont pour leur part sanctionné pour "corruption" présumée, alors que le chef du CPL estime que ces sanctions sont "politiques".

"Nous avons pris tous nos droits dans le champ de Cana malgré le fait qu'il ne se trouve pas dans son intégralité dans notre zone (...)" s'est-il félicité. L'accord entre le Liban et Israël prévoit que le gisement offshore de Karish sera sous le contrôle d’Israël et que les réserves de Cana, situées plus au nord-est, seront octroyées au Liban. Mais comme une partie de ce gisement dépasse la future ligne de démarcation, l’État hébreu toucherait une part des futurs revenus de l’exploitation gazière de Cana. Un accord a été conclu entre TotalEnergies, le géant français pressenti pour explorer ce champ , et les Israéliens en vertu duquel ils pourraient "recevoir des compensations" du géant énergétique et non du Liban, selon le vice-président du Parlement libanais Élias Bou Saab.

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Gebran Bassil a dans ce contexte pris la défense de son allié chiite, le Hezbollah, qui avait menacé Israël de guerre en cas de non conclusion d'un accord. "Où étaient-ils (les adversaires du camp aouniste, NDLR) lorsque Hassan Nasrallah (chef du Hezbollah) a imposé l'équation par la force de la Résistance, de ses missiles et de ses drones ? Ils brandissaient la possibilité d'une guerre et accusaient le parti d'en être responsable", a-t-il dénoncé encore une fois sans nommer ceux qu'il vise par ses propos. "Nous disions que cette équation est dans l'intérêt du Liban et qu'il ne fallait pas avoir peur d'une guerre, car cela allait accélérer la conclusion de l'accord, dans notre intérêt", a-t-il rappelé.

Malgré les sanctions américaines qui pèsent contre lui, Gebran Bassil a affirmé avoir joué un rôle en coulisses dans les négociations parrainées par Washington.

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, s'est déclaré samedi prêt à "dialoguer avec tout le monde" afin d'élire un président de la République pour succéder à l'actuel chef de l’État, son beau-père Michel Aoun, dont le mandat expire le 31 octobre. Il a toutefois averti le camp adverse qu'il pourrait "changer d'avis" en annonçant officiellement sa candidature à la...

commentaires (18)

Il se trouve que personne ne veut dialoguer avec des vendus qui se proclament pour l’anéantissement de leur pays pour occuper un poste ou contre des fortunes mal acquises, le fruit des années de labeur de son peuple qui quémande son propre argent pour survivre. Il a du mal à l’intégrer et continue à y croire dans le seul but de faire parler de lui. De grâce, arrêtez de publier ses insanités.

Sissi zayyat

12 h 19, le 17 octobre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (18)

  • Il se trouve que personne ne veut dialoguer avec des vendus qui se proclament pour l’anéantissement de leur pays pour occuper un poste ou contre des fortunes mal acquises, le fruit des années de labeur de son peuple qui quémande son propre argent pour survivre. Il a du mal à l’intégrer et continue à y croire dans le seul but de faire parler de lui. De grâce, arrêtez de publier ses insanités.

    Sissi zayyat

    12 h 19, le 17 octobre 2022

  • Avec cet accord, le Liban a perdu quelques 860Km2 de territoire en faveur d’Israël. Alors que Karish devrait être partagé, ils ont fini par partager Cana, reconnaître indirectement l’état d’Israël et se sont neutraliser militairement, car a partir de ce jour, le Hezbollah ne peut plus rien entreprendre contre Israël au nom des Palestiniens, du Fakih ou de n'importe quel autre imbécile ou cause pour laquelle ils ont scarifié des dizaines de jeunes Libanais pour aboutir a cette capitulation. Le Hezbollah va encore clamer que ses armes ont permis de clore cet accord qui se traduit en une victoire a la Pyrrhus, une de plus. Israël n'a plus aucunes raisons de se mettre a table pour négocier les frontières terrestres. L'Iran coule, ses comparses, ici et la, perdent de leur popularité et influence, etc... A présent le Hezbollah va mettre les bouchée double pour imposer un Président qui lui sied. D'où les altercations provoquées par les membres du CPL a Sin el Fil. Ça commence toujours comme cela, on accusent mensongèrement les autres, on gonfle les faits puis a la fin nous faisons intervenir les voyous aux chemises noires avec armes et bagages pour en faire voir a tous les autres. Sauf que ... il y a un avant et après Tayyouneh ... Il est conseiller aux aventureux imbéciles de se tenir a carreau et rester plutôt dans l'avant pour que l’après ne se transforme pas en un cauchemar pour HN, GB et leur sbires.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    12 h 10, le 17 octobre 2022

  • Quel bagout, quelle suffisance! Ce triste Monsieur ne finira pas de nous épater par son arrogance et sa persistance à se considérer indispensable pour le sauvetage du pays malgré le fait qu’il a eu avec l’aide de son beau-père durant 10 ans les rênes du pouvoir grâce à son alliance contre nature avec une milice supranationale…Même avec ce bilan catastrophique, il trouve moyen de se justifier et de jouer à la victime d’un complot machiavélique…Le hic dans l’histoire: c’est de voir encore la tapée de supporters à ses discours, l’air ébahi et l’applaudissant à pleines mains…Du populisme bon marché à la Trump qui, malheureusement, et comme c’est le cas dans le reste du monde, avec la montée des autocrates d’extrême droite, les adeptes des théories de complot auront toujours leurs adeptes ignares et fanatiques…On va encore voir Mr Bassil et lire ses inepties pour encore longtemps, hélas, tant que toute cette clique de mafieux communautaires resteront au pouvoir!

    Saliba Nouhad

    18 h 17, le 16 octobre 2022

  • C’est à se demander dans quelle planète vit cet individu, s’il se rend compte du rejet et de la haine dont il est l’objet de la part des Libanais toutes confessions confondues. Tout ce qui est demandé est qu’il rende des comptes: c’est à dire rembourser les énormes sommes détournées à travers ses hommes de paille et ses sociétés écran et qu’il subisse les sanctions prévues par la loi.

    Prinzatour

    18 h 07, le 16 octobre 2022

  • Il est passe ou mon commentaire?

    Sabri

    15 h 47, le 16 octobre 2022

  • Fallait l'écouter...mais surtout le voir, hier, durant son discours-fleuve déversé devant "son public", ravi d'assister à son divertissement du samedi ! En écoutant le Petiot énumérer tout ce que son beau-papi, dès son retour à Rabieh le dimanche 30 octobre 2022 et lui-même vont entreprendre...on se demande: pourquoi seulement à partir de cette date ? Depuis qu'ils étaient "responsables"...son beau-papi et lui-même, qu'est-ce qui les a empêché d'accomplir cette longue liste d'actions pour le pays ??? Ils n'ont pas été capables de le faire durant toutes ces années, qui va croire qu'ils vont tout à coup l'accomplir à partir du...30 octobre 2022 ? Le plus navrant dans tout cela, c'est que ces deux-là continuent de nous prendre pour des imbéciles, prêts à avaler tout en n'importe quoi !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 21, le 16 octobre 2022

  • Pourquoi mon premier commentaire a été censuré? Nous sommes à un moment crucial où toutes les vérités doivent être dites et même criées sur tous les toits alors faites votre job L’OLJ suffit la couardise et les compromis pour ne pas froisser nos tortionnaires.

    Sissi zayyat

    11 h 42, le 16 octobre 2022

  • Quelqu’un peut nous expliquer de quel « nous » il parle? Il ne représente plus que sa pauvre personne et continue de japper sachant que son éviction du paysage politique n’est plus qu’une question d’heure. Il décrit un président qu’il ne peut en aucune façon représenter ni incarner puisqu’il veut un président intègre, loyal à son pays et fort pour ne céder à aucun des caprices des vendus. Chose qui leur a été impossible à lui et à son faux paternel qui ont plongé jusqu’aux oreilles dans les actes de sape et de destruction de leur pays. Ça n’est pas caricatural, l’état actuel du pays en est la meilleure preuve. Alors la ferme.

    Sissi zayyat

    11 h 40, le 16 octobre 2022

  • Cause toujours tu nous intéresse.

    Sissi zayyat

    11 h 04, le 16 octobre 2022

  • « malgré qu'il » - Y a t-il quelqu’un qui sait parler correctement encore à la rédaction ????

    Le Tigre

    10 h 21, le 16 octobre 2022

  • Retenez-moi sinon je fais un malheur dit l'avorton !

    TrucMuche

    10 h 16, le 16 octobre 2022

  • On prend le pari que les sanctions seront levées dans les prochaines semaines car selon l’engagement pris envers les USA, en plus de l’accord avec Israël, il doit faciliter l’élection d’un président agréé par les USA bien entendu

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 37, le 16 octobre 2022

  • CE CULOT DU PYGMEE DE NA PARLER POINT DE LA LIGNE 29 ET DE KARISH ET DE FESTOYER D,AVOIR CONTRIBUE... SOUFFLANT A L,AUTRE PYGMEE... DE CEDER UNE PARTIE DE CANA MEME VIA TOTALENERGIE ILS LA CELEBRENT TOUS LES DEUX COMME UN ACHEVEMENT DIVIN... DIVINES SONT TOUTES LES DEFAITES DES PYGMEES ET DES BARBUS DANS CE PAYS. PAYEES MALHEUREUSEMENT PAR LE PAYS LUI-MEME ET SON PEUPLE. ET LE COMBLE C,EST QU,IL CERTIFIE QUE LES SANCTIONS CONTRE LUI SERONT LEVEES. LE MARCHANDAGE DE LA TRAITRISE EST ECLAIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 23, le 16 octobre 2022

  • "… Présidentielle : "Nous sommes prêts à dialoguer avec tout le monde", affirme Bassil …" - Le problème c’est que personne n’a envie de dialoguer avec vous, tellement vous êtes arrogants et imbus de vous-même. Avec de surcroît un bilan désastreux, pour rester poli… Il n’y a pas que le fond qui compte, il y a la forme aussi, et de ce côté vous êtes très, trop antipathiques…

    Gros Gnon

    08 h 27, le 16 octobre 2022

  • LE DR ISSAM KHALIFÉ A LA RÉPONSE. QU'IL SOIT INVITER AVEC TOUS LES DOCUMENTS, POUR DÉMASQUER BASSIL.

    Gebran Eid

    05 h 06, le 16 octobre 2022

  • Sans foi ni loi le nipotino

    Zampano

    04 h 02, le 16 octobre 2022

  • Monsieur Bassil, nous simples citoyens libanais sommes beaucoup plus intelligents que vous ne le pensez. Cessez de nous prendre pour des cons avec vos discours populistes et démagogues. Plus personne ne vous prend au sérieux et vous ne faites que vous ridiculiser d’avantage de discours en discours, ce qui vous rend encore plus antipathique

    Lecteur excédé par la censure

    23 h 38, le 15 octobre 2022

  • On a la totalité du champ de Cana mais pas la totalité de ce qu'il aurait rapporté si on en avait la totalité

    M.E

    21 h 16, le 15 octobre 2022

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