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Agenda - Social

L’association Élias, une longue histoire d’amitié libano-suisse

L’association Élias, une longue histoire d’amitié libano-suisse

Une des écoles paroissiales, à Antélias, auxquelles l’association Élias vient en aide. Photo Fabienne Héritier

L’association Élias, une organisation helvète qui aide de nombreux Libanais depuis plus de quinze ans, est née d’une amitié fortuite, nouée il y a plus de 20 ans, entre un couple suisse, Yves et Isabelle Tabin, qui était de passage pour la première fois au Liban, et un jeune couple libanais. Nada et Élias Ibrahim avaient l’habitude d’aider les plus démunis, bien que leur propre situation financière soit difficile. De retour dans leur canton du Valais en Suisse, le couple Tabin reste extrêmement touché par la générosité de ses amis libanais et raconte à son entourage « cette communauté qui s’entraide dans l’urgence et reste soudée face à la misère et au dénuement ». « Pour nous, Suisses, qui vivons dans un pays où tout est structuré, où l’on prend tout pour acquis et où l’on vit presque replié sur soi-même, c’était extraordinaire », raconte Isabelle Tabin à L’Orient-Le Jour.

La création de l’association naît d’un drame le 6 juillet 2004. Ce jour-là, Élias Ibrahim est accidentellement électrocuté alors qu’il tentait de réparer le chauffe-eau de son appartement, laissant derrière lui une famille éplorée et des centaines de gens affligés. Yves et Isabelle Tabin sont dévastés.

Le nom d’un ami et d’un prophète

De ce chagrin naîtra une initiative hors du commun. En 2006, le couple suisse décide de fonder une association qui porte le nom de leur ami Élias, mais aussi celui « d’un prophète reconnu par les chrétiens, les musulmans et les juifs », explique Yves Tabin. L’association s’active pour lever des fonds et venir en aide à ceux qu’Élias avait quittés trop vite. Grâce aux liens solides du couple et de leurs amis, qui jouissent d’une certaine renommée sociale, les dons affluent un peu de partout, la providence fera le reste.

L’association Élias entame alors une série d’activités sociales au Liban. Elle viendra tout d’abord en aide à l’association Les fils de la miséricorde, fondée par la veuve d’Élias Ibrahim, qui soutient des familles dans le besoin. Leur deuxième rencontre sera avec les membres de l’association Mission de vie. L’association Élias se penchera ensuite sur le cas d’un orphelinat à Zahlé, Notre-Dame des Dons, puis sur celui de l’hôpital psychiatrique de la Croix, ainsi que l’école de Jabboulé ou encore La Maison de la Vierge des pauvres, à Zahlé. Convaincue que la scolarisation est la meilleure arme contre la misère, la violence et le chômage, l’association Élias créera un système de parrainage qui se chargera de la scolarité de plus de 300 enfants dans les écoles du Liban.

Depuis la crise économique qui sévit dans le pays depuis trois ans, l’association décide d’élargir encore plus son action en soutenant une quinzaine d’écoles dans tout le Liban, permettant ainsi de régler non seulement les scolarités des enfants, mais également les frais de mazout, du transport et surtout les inscriptions qui, à leur tour, assureront le salaire des professeurs.

« Parce que c’est un peuple incroyable »

Après la tragédie de la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020, l’association Élias lance sur les réseaux sociaux l’action SOS Liban pour récolter des fonds et aider les sinistrés à reconstruire leurs maisons. « La réaction des gens fut extraordinaire, se rappelle Yves Tabin. Les dons affluaient de partout, des Libanais qui voulaient aider leurs compatriotes à travers nous, des amis bouleversés qui avaient compris l’urgence. » Élias s’associe au Liban avec de petits groupes d’aide créés spontanément sur le terrain par des particuliers : l’association Tartine du matin, qui continue jusqu’à ce jour à venir en aide à plus de 100 familles, Les petites mains d’Élias, une autre initiative qui se bat pour soutenir une quinzaine de familles dans une misère épouvantable.

En mars dernier, la soirée de gala, « La Nuit des neiges », organisée chaque année dans la station de ski mondaine de Crans-Montana pour soutenir une cause ou un pays à travers le monde, décide de choisir le Liban. L’association Élias, connue pour son amitié envers ce pays, est choisie comme bénéficiaire de la soirée.

Lorsqu’on l’interroge sur cette amitié inconditionnelle envers le Liban, Isabelle Tabin répond : « Parce que c’est un peuple incroyable qui donne un espoir extraordinaire. Nous lui offrons l’essentiel : la dignité de se sentir épaulé, de ne pas être abandonné. Il nous le rend au centuple par son courage, sa confiance et sa générosité. »

L’association Élias, une organisation helvète qui aide de nombreux Libanais depuis plus de quinze ans, est née d’une amitié fortuite, nouée il y a plus de 20 ans, entre un couple suisse, Yves et Isabelle Tabin, qui était de passage pour la première fois au Liban, et un jeune couple libanais. Nada et Élias Ibrahim avaient l’habitude d’aider les plus démunis, bien que leur propre...