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Nos Lecteurs ont la Parole

Fashion Week

Le gouvernement libanais vient d’inaugurer la saison d’automne des taux de change taillés sur mesure. Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies : le taux officiel, celui de la BDL, des épargnants, de la douane, des commerçants, du marché noir, de Sayrafa, sous leurs différentes déclinaisons et exceptions. L’essentiel, c’est de solder les comptes de l’État, de maquiller ceux de la BDL, de maintenir en vie les zombies bancaires (exemptés par exemple de la dévaluation officielle pour leur permettre de gonfler artificiellement leurs bilans) et de se débarrasser de l’épargne des déposants, véritables dindons de la farce et appelés à payer pour tous les autres. La dévaluation « officielle » du taux « officiel » n’est qu’un pas de plus dans la commission d’un crime qui se déroule en continu et qui hantera notre mémoire collective pendant de nombreuses années. Entaché de dénis et de mensonges à répétition, cet acte abominable qui se déroule devant nous depuis au moins trois ans dans le Parlement, au sein des commissions, dans le gouvernement, avec le FMI, dans le silence de la justice et sur les plateaux de télévision a un nom : « reset ». Un reset criminel ingénié pour la reformulation des évènements, la destruction des preuves, l’effacement des traces pour clore avec succès la plus grande arnaque du siècle. Sauf que le prix de la monnaie ne se fait pas sur mesure. La monnaie est à la fois un certificat de confiance dans l’avenir et un rapport d’appartenance à une même collectivité. Le taux de change dans ses deux extrêmes est soit fixe, dans ce cas-là, une banque centrale à des réserves suffisantes en devises pour le défendre, soit flottant, c’est-à-dire soumis à la loi de l’offre et de la demande. Tous les taux conçus sur mesure ne sont en définitive que de la foutaise pour faire croire qu’une économie dysfonctionnelle peut continuer à fonctionner. Tant qu’on demeure obsédé par la question de la devise, on ne sortira pas de la spirale infernale de l’inflation, de la dévaluation, des pénuries et de la paupérisation à outrance. Et le taux officiel va continuer sa course-poursuite folle pour rattraper un taux du marché hors de portée. La solution est de changer de logiciel et de créer un nouveau modèle économique. Pour cela, il faudra changer de classe politique, et sûrement bien plus que ça.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Le gouvernement libanais vient d’inaugurer la saison d’automne des taux de change taillés sur mesure. Il y en a pour tous les goûts et toutes les envies : le taux officiel, celui de la BDL, des épargnants, de la douane, des commerçants, du marché noir, de Sayrafa, sous leurs différentes déclinaisons et exceptions. L’essentiel, c’est de solder les comptes de l’État, de...

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