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Société - Liban

A Beyrouth, des femmes manifestent en signe de solidarité avec les rassemblements pour Mahsa Amini en Iran

"Femmes, vie, liberté" et "Mort au dictateur", ont scandé les protestataires devant le Musée national de la capitale libanaise, critiquant le régime iranien.

A Beyrouth, des femmes manifestent en signe de solidarité avec les rassemblements pour Mahsa Amini en Iran

Une femme lançant des slogans sur mégaphone, lors de la manifestation le 2 octobre en guise de solidarité avec les rassemblements pour Mahsa Amini en Iran. Photo João Sousa

Plusieurs dizaines de manifestants, pour la plupart des femmes, se sont rassemblés devant le Musée national de Beyrouth dimanche pour exprimer  leur solidarité avec les femmes iraniennes après la mort, il y a plus de deux semaines, d'une femme de 22 ans, Mahsa Amini, lors de sa détention par la police des mœurs iranienne. Mahsa Amini avait été arrêtée pour avoir porté des vêtements jugés inappropriés par la police.

Des soldats libanais et des policiers ont été déployés dimanche après-midi en marge du rassemblement, tandis que de petites échauffourées verbales ont eu lieu entre certaines manifestantes et des photographes, rapporte la journaliste de L'Orient Today sur place, Tamara Rasamny.

Des militaires libanais déployés devant le Musée national, le 2 octobre 2022 pendant la manifestation. Photo Tamara Rasamny

La corruption est dans les turbans

Une dispute verbale a ainsi éclaté entre une manifestant et au moins un photojournaliste masculin, mais n'a pas dégénéré. Pendant ce temps, un religieux musulman est arrivé à la manifestation, mais il a été poussé dehors par des manifestants qui scandaient "la corruption est dans les turbans". Certaines parmi les protestataires lui ont dit qu'il n'était pas le bienvenu dans le rassemblement et lui ont demandé de partir.

Reine Abbas, une conférencière universitaire qui faisait partie de la foule à Beyrouth, a déclaré à L'Orient Today qu'elle condamnait "la violence exercée contre toute femme." "Nous sommes en 2022, il est inacceptable que les hommes disent aux femmes ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas porter ou faire. Je suis solidaire des femmes, que ce soit en Iran ou ailleurs", a ajouté Reine Abbas. "Femmes, vie, liberté" et "Mort au dictateur", ont scandé des manifestantes devant le Musée national de Beyrouth, en référence au guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.

La manifestante Reine Abbas intervenant sur un mégaphone, le 2 octobre 2022 à Beyrouth. Photo João Sousa

L'une des manifestantes a expliqué : "Il ne s'agit pas tant du hijab que du droit des femmes à choisir". Le gouvernement iranien, rappelle-t-on, exige que les femmes portent le voile en public, une mesure mise en place après la révolution de 1979 qui a vu le pays passer sous la coupe du clergé religieux.

"Nous sommes contre la tyrannie et l'oppression, pas contre le hijab", ont scandé les manifestantes à Beyrouth. "Donnez aux femmes le droit de choisir, il est temps que les hommes cessent de dire aux femmes ce qu'elles doivent faire, ce qu'elles doivent porter, qui elles doivent aimer", ont lancé d'autres. "Jhina nous sommes là pour toi", ont également scandé certains manifestants, en référence au patronyme kurde de Mahsa Amini. D'autres ont condamné "les régimes patriarcaux et autoritaires" et "les régimes arabes qui normalisent leurs relations avec Israël."

Dans un discours prononcé samedi, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait qualifié la mort de Mahsa Amini de "vague incident". Il a également fait l'éloge de l'ayatollah Ruhollah Khomeyni, qui a instauré le régime théocratique iranien et introduit les lois sur le hijab obligatoire. Depuis deux semaines, les Iraniens manifestent contre ces lois en réaction à la mort d'Amini.

"L'élément le plus important de l'axe de la résistance aujourd'hui est la République islamique d'Iran", avait déclaré Hassan Nasrallah, ajoutant qu'"un Iran fort et capable a été ciblé dès le premier jour. Par conséquent, tout le monde parie sur le mouvement de l'intérieur, et les sanctions visent à inciter les gens contre le régime républicain islamique."

Au moins 92 personnes ont été tuées dans tout le pays lors de la répression par l'Iran de deux semaines de manifestations, a indiqué dimanche l'ONG Iran Human Rights (IHR), basée en Norvège. Les Iraniens établis à l'étranger et leurs partisans se sont rassemblés dans plusieurs villes du monde samedi en guise de solidarité avec les protestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini.

Plusieurs dizaines de manifestants, pour la plupart des femmes, se sont rassemblés devant le Musée national de Beyrouth dimanche pour exprimer  leur solidarité avec les femmes iraniennes après la mort, il y a plus de deux semaines, d'une femme de 22 ans, Mahsa Amini, lors de sa détention par la police des mœurs iranienne. Mahsa Amini avait été arrêtée pour avoir porté des...

commentaires (6)

Bravo mesdames vous êtes notre fierté

Cyril Assouad

20 h 13, le 03 octobre 2022

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Commentaires (6)

  • Bravo mesdames vous êtes notre fierté

    Cyril Assouad

    20 h 13, le 03 octobre 2022

  • ""Nous sommes en 2022, il est inacceptable que les hommes disent aux femmes ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas porter ou faire. " Oui, NOUS sommes en 2022, mais en RII? En 1444 seulement...Alors ne vous fatiguez pas, mesdames, et allez protester contre quelque chose qui nous concerne...

    Georges MELKI

    12 h 28, le 03 octobre 2022

  • Bon visiblement mon commentaire n’a pas été publié. Le message que je voulais faire passer est le suivant: attention les médias occidentaux minimisent ce soulèvement en le réduisant à une lutte des femmes contre le pouvoir patriarcal. Alors que pour l’essentiel il s’agit d’une lutte de tout un peuple hommes et femmes confondus, contre son régime. Il n’y a qu’à voir les vidéos des manifestations: on en bien plus proche de la Syrie en 2011-2013 que d’une quelconque « marche des femmes ». D’ailleurs les bassiji qui répriment (le mot est faible) ou plutôt torturent et assassinent les manifestants ne sont que la version religieuse des chabiha « laïcs » des Assad. Toute cette clique militaire qu’elle soit laïque ou religieuse est chargée de promouvoir par la terreur le projet d’un grand Israël chiite au Moyen-Orient. Exactement comme le grand Israël sioniste défendu à la fois par des laïcs convaincus et des religieux fanatiques que tout semble opposer, sauf précisément leur sionisme. Et les Iraniens qui manifestent n’ont fait que lancer la grande intifadah qui seule peut faire tomber ce grand Israël néo-safavide et au passage libérer le Liban. RIEN DE MOINS svp les médias occidentaux à la solde des marchands du JCPOA Biden et Macron en tête !

    Citoyen libanais

    07 h 32, le 03 octobre 2022

  • Pour rappel les iraniens manifestent désormais avant tout pour LA CHUTE DE LEUR RÉGIME. Et depuis hier le soulèvement s'est largement amplifié. Vendredi à Zahedan des sunnites ont été massacrés par les miliciens bassiji alors qu'ils manifestaient à la sortie de la prière hebdomadaire. On atteint la même intensité que la révolte syrienne en 2012. Les iraniennes qui sont dans les rues ne se laissent pas du tout divertir de l'objectif essentiel de leur mouvement qui est la chute du régime. C'est ainsi que les sunnites en tenue traditionnelle massacrés avant-hier à Zahedan à la sortie de la prière du vendredi menaient bien le même combat que ces honorables femmes. Les gaucho-féministes qui ont tant contribué à dévoyer le mouvement du 17 octobre en du grand n'importe quoi ne pourront pas cette fois leurrer l'opinion publique: les Iraniens ne sont pas les Libanais du 17 octobre qui ont fini par ne plus savoir pourquoi ils manifestaient. Depuis la femme de Téhéran qui rêve de voir sa dignité respectée au sunnite de Zahedan opprimé pour sa confession en passant par le kurde opprimé pour son ethnie, chacun ont des revendications particulières, exactement comme en Syrie en 2011 - 2013, mais tous sont unis pour atteindre un seul objectif concret: la chute de leur régime. Et c'est bien pour cela qu'ils donnent leur vie sous les balles des miliciens néo-safavides, qu'ils soient laïcs comme les chabiha de Assad ou religieux comme les bassidji de Khameneï.

    Citoyen libanais

    21 h 53, le 02 octobre 2022

  • Pendant ce temps, le barbu en chef de la defense des hydrocarbures du Liban faisait un long discours sur le theme "L'Iran est fort et ses femmes sont des agents stipendies du grand satan". LOL. Sayyed Hassan en chantre du surrealisme.

    Michel Trad

    21 h 41, le 02 octobre 2022

  • Bravo courage! A bas ces regimes totalitaires archaiques et meurtriers

    Sabri

    21 h 37, le 02 octobre 2022

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