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Politique - Exécutif

Le gouvernement se concocte à feu doux

Selon un ex-député proche de Nagib Mikati, ce dernier pourrait se rendre aujourd’hui à Baabda.

Le gouvernement se concocte à feu doux

Le Premier ministre désigné, Nagib Mikati, et le président de la Chambre, Nabih Berry, au Parlement, hier. Ali Fawaz/Compte Flickr du Parlement

« Le gouvernement pourrait voir le jour la semaine prochaine. » Cet optimisme distillé ce week-end par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, suffit-il pour considérer d’ores et déjà que la genèse d’un cabinet de pleins pouvoirs est acquise ? La réponse dépend largement de l’issue de l’entretien attendu entre le président de la République, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné, Nagib Mikati. Ce dernier avait déjà promis qu’à son retour de Londres et de New York, il ferait tout pour débloquer le processus, même si pour cela il devrait « dormir à Baabda ». Mais la prudence reste de mise au vu des informations contradictoires qui circulent, notamment au sujet des différents scénarios de remaniement de l’équipe sortante.

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Selon Ali Darwiche, ancien député tripolitain proche de M. Mikati contacté par L’Orient-Le Jour, « le Premier ministre devrait en principe se rendre demain (aujourd’hui) au palais présidentiel pour un entretien avec le président Aoun ». Une information qu’une source proche du Sérail préfère ne pas confirmer. « Nous attendons l’issue des contacts en cours », se contente-t-elle de dire. Cette réserve montre que l’imminente réunion entre le chef de l’État et le chef du gouvernement ne débouchera probablement pas sur la mise sur pied du futur cabinet. Elle sera en revanche l’opportunité pour un Nagib Mikati, fort du soutien diplomatique qu’il a reçu à New York – comme l’a illustré le communiqué conjoint publié mercredi soir par la France, les États-Unis et l’Arabie saoudite –, de négocier les contours du remaniement de son équipe. Les deux camps sont d’ailleurs soumis à de fortes pressions exercées par le Hezbollah mais aussi par l’allié de M. Mikati, le président du Parlement, Nabih Berry, pour accélérer le processus. L’enjeu étant d’éviter le scénario d’un vide total au niveau de l’exécutif après la fin du mandat de Michel Aoun. D’autant que ces dernières semaines, le camp de la présidence a sciemment soufflé le chaud et le froid quant à l’après-31 octobre, le chef de l’État étant résolu à ne pas remettre le pouvoir à un cabinet d’expédition des affaires courantes, si le Parlement ne parvient pas à lui élire un successeur d’ici là.

Nasrallah met tout son poids

C’est donc pour épargner au pays une polémique constitutionnelle inopportune que le Hezbollah a exercé un forcing pour que le cabinet soit mis en place le plus rapidement possible. Une source politique qui suit le dossier de près croit même savoir que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, serait récemment entré personnellement en contact avec Michel Aoun pour l’inciter à faciliter la tâche à Nagib Mikati. Ce sont d’ailleurs les pressions du parti de Dieu qui ont résolu le président à renoncer à sa demande d’élargir l’équipe sortante de 24 à 30 ministres en y incorporant six figures politiques. « Les discussions entre MM. Aoun et Mikati devraient reprendre à partir du point où elles s’étaient interrompues, à savoir un cabinet de 24 remanié », confirme à L’OLJ un proche du palais présidentiel.

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Ce dernier fait référence à des scénarios actuellement évoqués dans les coulisses principalement axés sur le remplacement du ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine (druze, proche du chef du Parti démocratique libanais, Talal Arslane) par une personnalité de même confession qui ne provoquerait pas le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. Ce dernier semble désintéressé par les tractations gouvernementales, la priorité étant selon lui l’élection d’un président dans le respect de la Constitution. « Le ministre des Déplacés fera sûrement l’objet d’un remaniement », confirme un ex-ministre proche de Nagib Mikati. « On verra pour le reste », dit-il, dans une référence aux spéculations portant sur un changement de la ministre d’État pour le Développement administratif, Najla Riachi (grecque-catholique, relevant de la quote-part de Michel Aoun), et de son collègue de l’Économie, Amine Salam (sunnite, proche de Baabda).

Saadé Chami dans le viseur ?

C’est surtout un probable remplacement du ministre des Finances (chiite) et du vice-président du Conseil (chrétien, grec-orthodoxe) qui n’est pas encore tranché. Car, rappelons-le, au Liban, tout changement devrait respecter la norme de l’équilibre confessionnel. Évoquée la semaine dernière, une probable mise à l’écart du ministre des Finances, Youssef Khalil, proche de Nabih Berry, a fait couler beaucoup d’encre, notamment quant aux raisons pour lesquelles ce dernier aurait pris une telle décision. Pour le moment, Aïn el-Tiné tient à sa version selon laquelle c’est M. Khalil qui ne veut plus exercer cette fonction. Parallèlement, une source politique informée des discussions en cours indique que le camp de la présidence plaide pour que soit démis de ses fonctions le vice-Premier ministre, Saadé Chami, un vétéran du Fonds monétaire international qui dirige les négociations en cours entre Beyrouth et cette instance internationale. Il serait remplacé par l’homme d’affaires Wadih Absi. « Il n’est pas question de changer le vice-Premier ministre », tranche toutefois un proche de Nagib Mikati, dans une volonté manifeste de ne pas mettre en péril les négociations avec le FMI. « Nous n’avons même pas plaidé pour une telle démarche », se défend le proche de Baabda précité. Une façon de répondre aux récentes accusations selon lesquelles une mise à l’écart de M. Chami serait la riposte de Michel Aoun au refus du Premier ministre et de son second de greffer deux conseillers du président à la délégation chargée des négociations, formée fin septembre 2021.

« Le gouvernement pourrait voir le jour la semaine prochaine. » Cet optimisme distillé ce week-end par le secrétaire général adjoint du Hezbollah, le cheikh Naïm Kassem, suffit-il pour considérer d’ores et déjà que la genèse d’un cabinet de pleins pouvoirs est acquise ? La réponse dépend largement de l’issue de l’entretien attendu entre le président de la...

commentaires (6)

Peu importe que le pays disparaisse de la liste des états démocratiques, seul leur existence au pouvoir compte pour perpétuer les vols et les crimes et anéantir le peuple et le pays qui est devenu leur propriété sous la houlette des vendus corrompus et voleurs qui peaufinent leurs projets destructeurs puisque personne ne se met en travers de leur chemin. Hassan a dit, Hassan veut, Berry a décidé alors qu’ils se trouvent aux abois avec ce qui se passe dans le pays de leurs commanditaires, personne ne profite de l’occasion pour leur signifier que ce temos est révolu et qu’ils n’ont plus rien plus à dire et encore moins à décider du sort de ce pays qu’ils ont traîné dans la boue et la mouise et veulent maintenant l’achever pour abréger ses souffrances. Mikati continue de prêter une oreille à ses deux alliés et on se demande comment l’Arabie Saoudite n’exige pas son remplacement immédiat puisqu’il est clair qu’il joue avec le feu et finira par brûler le pays pour conserver ses intérêts personnels et lucratifs sur le dos du peuple. Mieux vaut ne pas former ce gouvernement qui s’avère pire que tous les précédents et attendre l’élection d’un nouveau président patriotique et compétent pour mettre fin à tous ces marchandages pitoyables entre mafieux et qui sont devenus la seule loi qui régit le pays puisqu’ils ont réussi à enterrer sa constitution qui ne faisait pas leur affaire.

Sissi zayyat

13 h 17, le 27 septembre 2022

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Commentaires (6)

  • Peu importe que le pays disparaisse de la liste des états démocratiques, seul leur existence au pouvoir compte pour perpétuer les vols et les crimes et anéantir le peuple et le pays qui est devenu leur propriété sous la houlette des vendus corrompus et voleurs qui peaufinent leurs projets destructeurs puisque personne ne se met en travers de leur chemin. Hassan a dit, Hassan veut, Berry a décidé alors qu’ils se trouvent aux abois avec ce qui se passe dans le pays de leurs commanditaires, personne ne profite de l’occasion pour leur signifier que ce temos est révolu et qu’ils n’ont plus rien plus à dire et encore moins à décider du sort de ce pays qu’ils ont traîné dans la boue et la mouise et veulent maintenant l’achever pour abréger ses souffrances. Mikati continue de prêter une oreille à ses deux alliés et on se demande comment l’Arabie Saoudite n’exige pas son remplacement immédiat puisqu’il est clair qu’il joue avec le feu et finira par brûler le pays pour conserver ses intérêts personnels et lucratifs sur le dos du peuple. Mieux vaut ne pas former ce gouvernement qui s’avère pire que tous les précédents et attendre l’élection d’un nouveau président patriotique et compétent pour mettre fin à tous ces marchandages pitoyables entre mafieux et qui sont devenus la seule loi qui régit le pays puisqu’ils ont réussi à enterrer sa constitution qui ne faisait pas leur affaire.

    Sissi zayyat

    13 h 17, le 27 septembre 2022

  • Franchement, à force de lire tous les jours ces comptes rendus de ce qui se passe ou dit parmi nos "responsables", on se demande : vivons nous dans un pays normal avec ses lois et sa constitution ? Ou dans une vaste esplanade commerciale, où chaque "responsable" a son stand avec enseigne, décors et couleurs spécifiques, ainsi qu'une quantité de "produits" à vendre ou à échanger, selon ses besoins ou urgences du moment ? Ces "responsables" ne se soucient pas le moins du monde des autres habitants de ce pays, ni des conséquences la plupart du temps catastrophiques qu'ils subissent. Ce qui leur importe à ces "responsables, c'est de vendre, acheter ou échanger en y gagnant autant que possible personnellement ! Nous, le petit peuple, pouvons crever de faim, de soif ou de maladie...trop occupés par leur commerce, ces "responsables n'en savent rien ! Par contre...ils mangent, boivent et peuvent se faire soigner sans aucun problème !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 05, le 27 septembre 2022

  • Ce ne sont ni plus ni moins que des négociations entre voyous pour assurer la survie d'un système mafieux qui ne veut pas quitter le pouvoir ....

    Zeidan

    08 h 19, le 27 septembre 2022

  • Alors que la population est réduite à rien, nos épiciers en poste, l’un dans un palais, l’autre dans un serail, le troisième dans son abri sous-terre, se jouent de l’avenir de tout un pays. Pauvres Libanais qui n’ont plus leur mot à dire et qui ont lamentablement voté pour ceux qui les ont avilis.

    Goraieb Nada

    07 h 40, le 27 septembre 2022

  • Nos polichinelles s'amusent à leur dernier jeu : "naiim a dit" , une variante, très prisée d'ailleurs, du jeu bien connu "hassan a dit" ...

    Wlek Sanferlou

    04 h 18, le 27 septembre 2022

  • ILS METTENT LE PAQUET POUR SERVIR LES LIBANAIS. QUE DES GENS HONNÊTES QUI SACRIFIENT LEUR VIE POUR NOUS. MERCI BERRY, MIKATI, AOUN, JOUMBLATT ET SURTOUT FRANGIÉ ET À LEUR TÊTE NASRALLAH BIEN SÛR. MERCI

    Gebran Eid

    00 h 56, le 27 septembre 2022

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