Un nouveau gouvernement pourrait être formé la semaine prochaine, a affirmé samedi le numéro deux du Hezbollah Naïm Kassem, rejoignant ainsi l'optimisme d'autres partis politiques libanais, alors que le cabinet sortant du Premier ministre désigné Nagib Mikati gère les affaires courantes depuis le 22 mai et qu'un bras-de-fer politique l'oppose au chef de l'Etat, Michel Aoun, dont le mandat prend fin le 31 octobre.
"Pas positif"
"Un nouveau gouvernement pourrait être formé la semaine prochaine après que les nombreuses divergences entre le président et le Premier ministre désigné ont été gommées", a déclaré le cheikh Kassem lors d'une cérémonie partisane à Beyrouth. Il s'agit d'un "pas positif qui facilitera l'élection d'un nouveau président pour parvenir aux solutions que nous voulons mettre en place au Liban", a-t-il estimé.
Le risque d'une double vacance présidentielle et gouvernementale plane sur le Liban, le mandat Aoun arrivant à terme le 31 octobre sans qu'un nouveau gouvernement ait été encore formé. Plusieurs observateurs craignent que M. Aoun ne veuille s'accrocher à son poste sous prétexte qu'un cabinet sortant ne peut exercer les prérogatives du président. Ces derniers jours, plusieurs partis politiques, notamment le Hezbollah, par la voix de son chef, Hassan Nasrallah, ont dit s'attendre à la formation d'un nouveau gouvernement prochainement, tandis qu'une vacance à la présidence semble apparemment inévitable. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite, la France et les Etats-Unis dressent déjà le profil du successeur de M. Aoun et exercent un "forcing" pour que la présidentielle ait lieu dans les délais.
Commentant le don de fuel iranien au Liban qui subit un sévère rationnement en électricité, M. Kassem, secrétaire général adjoint du Hezbollah, a assuré que Téhéran "s'est définitivement engagée à octroyer 600.000 tonnes de carburant" au pays du Cèdre. "Des mesures doivent prises par les autorités libanaises" afin de concrétiser ces importations, a-t-il ajouté.
Le dignitaire chiite a par ailleurs pointé du doigt le fait que les Etats-Unis n'ont toujours pas facilité l'importation d'électricité jordanienne et de gaz égyptien au Liban via la Syrie, un projet que Washington avait parrainé en 2021 en laissant entendre que cette initiative ne ferait pas l'objet de sanctions. Ces importations se font toutefois attendre, et il n'est toujours pas clair si le Liban sera exempté des sanctions de la loi César visant tout pays, toute entité ou tout individu collaborant avec le régime du président syrien Bachar el-Assad.
Le numéro deux du Hezbollah a enfin refusé de s'exprimer sur le tracé de la frontière maritime avec Israël, alors que les négociations indirectes menées par l'émissaire américain Amos Hochstein semblent devoir aboutir prochainement à un accord. "Lorsque l'Etat libanais dira que la proposition (du médiateur) concorde avec les droits du Liban, nous considérerons alors que le Liban a retrouvé ses droits", s'est-il contenté de dire, affirmant attendre une réponse écrite de M. Hochstein au gouvernement libanais.
Washington a fait état vendredi de progrès dans ces négociations, mais M. Mikati restait assez réservé, estimant que "les choses ne sont pas si claires" et loin d'être arrivées à leur phase "finale".
Hugh j ai dit ! je le sors de mon turban !!!!!
18 h 18, le 26 septembre 2022