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Politique - Frontière maritime

Progrès dans les pourparlers entre le Liban et Israël, selon Washington, Mikati pas si optimiste

"Les choses ne sont pas si claires", estime le Premier ministre libanais sortant.

Progrès dans les pourparlers entre le Liban et Israël, selon Washington, Mikati pas si optimiste

Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price. Photo d'archives AFP

Des progrès ont été constatés par l'émissaire américain Amos Hochstein dans les pourparlers indirects sur la frontière maritime entre le Liban et Israël, a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, dont le pays a dernièrement multiplié ses efforts afin qu'un accord soit prochainement conclu. Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati semble toutefois moins optimiste, estimant que "les choses ne sont pas si claires" et loin d'être arrivées à leur phase "finale".

Au sujet de l'acheminement de fuel iranien au Liban où le courant est sévèrement rationné, M. Price a affirmé jeudi "faire (son) possible" pour aider le peuple libanais, alors que pèse toujours le risque de sanctions américaines contre le Liban pour une éventuelle acquisition de ce carburant.

"Les choses ne sont pas si claires"

Cité dans un entretien à la chaîne américaine arabophone Al-Hurra, le porte-parole américain a indiqué que M. Hochstein a réussi à réduire les divergences entre le Liban et Israël. "Nous pensons qu'il est temps que les deux parties fassent tout leur possible pour trouver une solution à ce litige maritime", a-t-il plaidé.

Ses propos interviennent alors qu'il est de plus en plus question que les négociations puissent aboutir à un accord dans les prochains jours ou semaines, les deux camps faisant part d'optimisme.

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Pour sa part, le Premier ministre sortant a estimé, dans un entretien au quotidien panarabe al-Chark al-Awsat, que la médiation des Etats-Unis entre le Liban et Israël "n'a toujours pas abouti" à un accord. "Les choses ne sont pas si claires", a-t-il dit, niant tout entente libano-israélienne concernant ce dossier. Il a également indiqué que lors de sa réunion avec M. Hochstein, celui-ci l'a "informé de certaines mesures que l'émissaire considère positives, sans qu'elles ne soient finales jusque-là".

M. Mikati a également affirmé ne pas avoir discuté "en détail" avec le secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken des "points essentiels concernant l'accord". "Nous ne sommes toujours pas parvenus à ce stade", a-t-il noté.

Dans un autre entretien vendredi à la chaîne MTV, le chef du gouvernement a reconnu que les négociations "sont sans doute à un stade avancé, mais il faut attendre la fin du processus". "Nous attendons encore certaines réponses", a-t-il fait savoir.

Le conseiller du président libanais Michel Aoun, le vice-président du Parlement Elias Bou Saab, a remis mardi à New York à M. Hochstein la réponse du Liban aux dernières demandes israéliennes. En marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, M. Mikati s’est lui aussi entretenu avec le diplomate américain, qui est entré en contact avec les autorités israéliennes pour rapprocher les points de vue.

"Partenaires du peuple libanais"

Sur plan de l'énergie, Ned Price ne s'est pas directement opposé à un don de fuel iranien au Liban, alors que le Pays du Cèdre subit un sévère rationnement en courant électrique, faute de fonds pour importer du carburant. "Les sanctions contre l'Iran demeurent en vigueur, mais nous ferons notre possible pour rester un partenaire du peuple libanais et l'aider à obtenir ce dont il a besoin", a-t-il promis.

De son côté, M. Mikati a fait état d'un "petit problème concernant la qualité du fuel", assurant qu'il s'agit d'un "don gratuit non conditionné", dans son entretien avec la MTV.

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Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, a confirmé mardi à son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, que l'Iran allait fournir du carburant au Liban, lors d'une rencontre à New York. Une délégation libanaise a discuté à Téhéran d’un projet visant à fournir gratuitement 600.000 tonnes de carburant destinées à Electricité du Liban.

En juin 2022, Beyrouth a signé un accord avec le Caire et Damas pour importer du gaz égyptien via la Syrie, dans le cadre d'une initiative parrainée par les Etats-Unis, après que Washington a laissé entendre qu'elle ne ferait pas l'objet de sanctions. Ces importations se font toutefois attendre, et il n'est toujours pas clair si le Liban sera exempté des sanctions de la loi César visant tout pays, toute entité ou tout individu collaborant avec le régime du président syrien Bachar el-Assad.

Dépasser l'impasse politique

Commentant la crise politique au Liban, le porte-parole du Département d'Etat a estimé "qu'il est temps de surmonter l'impasse politique qui a aggravé les défis à long terme et qui a rendu la vie plus difficile pour le peuple libanais".

Pour sa part, le Premier ministre désigné a affirmé, dans son entretien à al-Chark al-Awsat, que "la communauté internationale est appelée à effectuer les contacts nécessaires afin de faciliter l'élection d'un président". Dans ses propos à la MTV, il a espéré que "les réunions qu'il tiendra avec le chef de l'Etat Michel Aoun la semaine prochaine permettront de clore le dossier gouvernemental qui ne nécessite pas beaucoup de discussions".

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Forcing international pour une présidentielle « dans les délais »

Le risque d'une double vacance présidentielle et gouvernementale plane sur le Liban, le mandat Aoun arrivant à terme le 31 octobre sans qu'un nouveau gouvernement ait été encore formé. L'équipe ministérielle de M. Mikati gère les affaires courantes depuis le 22 mai, et plusieurs observateurs craignent que M. Aoun ne veuille s'accrocher à son poste sous prétexte qu'un cabinet sortant ne peut exercer les prérogatives du président.

Mais ces derniers jours, divers partis politiques, notamment le Hezbollah, ont affirmé s'attendre à la formation d'un nouveau gouvernement sous peu, tandis qu'une vacance de la présidence semble apparemment inévitable. Dans ce contexte, l’Arabie saoudite, la France et les Etats-Unis dressent déjà le profil du successeur de M. Aoun et exercent un "forcing" pour que la présidentielle ait lieu dans les délais.

Des progrès ont été constatés par l'émissaire américain Amos Hochstein dans les pourparlers indirects sur la frontière maritime entre le Liban et Israël, a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, dont le pays a dernièrement multiplié ses efforts afin qu'un accord soit prochainement conclu. Le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati semble...

commentaires (3)

Israel et les Americains sont en train de mener en bateau les "officiels" Libanais et leurs parrains du Hezb. Esperons pour eux qu'ils ne fassent pas naufrage au large de la Syrie, comme nos malheureux migrants. Encore que.....

Michel Trad

14 h 32, le 23 septembre 2022

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Commentaires (3)

  • Israel et les Americains sont en train de mener en bateau les "officiels" Libanais et leurs parrains du Hezb. Esperons pour eux qu'ils ne fassent pas naufrage au large de la Syrie, comme nos malheureux migrants. Encore que.....

    Michel Trad

    14 h 32, le 23 septembre 2022

  • Waw l’Iran un grand pays cadeau 600.000 tonnes de carburant au Liban , en échange qu’est-ce qu’ils veulent ?

    Eleni Caridopoulou

    12 h 15, le 23 septembre 2022

  • EST-CE QUE LE DON DE CARBURANT DE L,IRAN AU LIBAN EST PLUS EMPOISONNE QUE LES PROPOSITIONS AMERICANO/ISRAELIENNES POUR UN ACCORD SUR LES FRONTIERES MARITIMES ? FAUT BIEN Y PENSER.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 45, le 23 septembre 2022

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