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Nos Lecteurs ont la Parole

Mon chez-moi

C’est un samedi soir, il est minuit. Je suis dans les Pyrénées, au bord de l’étang d’Ayès, je suis effrayé un peu à la suite du vent qui fait vibrer ma tente, j’ai peur que l’ours des Pyrénées ne nous attaque juste parce que tout bêtement nous avons oublié le fromage et le saucisson à l’intérieur de la tente.

J’ai froid, je serre mes dents les unes contre les autres, j’ai envie de sortir regarder les étoiles, de voyager au-delà des nuages, de rencontrer les fées des lacs que mon père m’avait toujours décrites avant de dormir, de crier jusqu’à ce que ma voix résonne dans mon petit village au Liban, d’appeler ma mère pour lui dire à quel point je suis content d’être en France, d’écrire un message devant la tente et d’attendre jusqu’à ce qu’un goéland l’emporte vers Beyrouth.

Cette nuit n’est autre que magique. Julie, Juliette, Léa et moi derrière la fumée d’un palo santo, nous discutions de nos années de césure. Julie nous partage ses moments incroyables au Pérou, en Islande, en Asie de l’Est et en Irlande. Juliette raconte son aventure en Amérique latine, les yeux brillants de sagesse et de spiritualité. Léa, avec qui j’ai partagé les meilleurs moments de ma vie, nous regarde avec son petit sourire contagieux qui donne envie de rêver.

Tout est nostalgique, ce soir nous nous retrouvons après une longue année. Tous très contents de nos aventures. Juliette a retrouvé ses amies, Julie est de retour en Ariège, Léa a revu mamie Coco et moi je suis encore là loin de ce qu’on nous force à appeler « mon chez-moi », perdu dans la complexité d’une vie absurde qui cherche juste à se rapprocher de la réalité après tant d’événements traumatisants.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique Courrier n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, L’Orient-Le Jour offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

C’est un samedi soir, il est minuit. Je suis dans les Pyrénées, au bord de l’étang d’Ayès, je suis effrayé un peu à la suite du vent qui fait vibrer ma tente, j’ai peur que l’ours des Pyrénées ne nous attaque juste parce que tout bêtement nous avons oublié le fromage et le saucisson à l’intérieur de la tente. J’ai froid, je serre mes dents les unes contre les autres,...

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