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Politique - Liban

Nasrallah appelle à "un consensus autour d'un présidentiable"

Le chef du Hezbollah soutient que les modifications du mandat de la Finul sont "un piège tendu par l'ennemi (israélien, ndlr) au Liban depuis de nombreuses années".

Nasrallah appelle à

Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah prononçant un discours le 17 septembre 2022. Photo AFP / HO / AL-MANAR

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé samedi à "un consensus autour du nom" d'un candidat à la présidence du Liban, "loin des vetos" politiques, alors que le pays est entré en période d'élection présidentielle depuis le début du mois. Là où certaines forces politiques appellent à élire un candidat de "confrontation" face au parti chiite, d'autres prônent plutôt l'avènement d'une personnalité de "consensus", qui ne s'opposerait pas au Hezbollah de manière trop frontale.

Dans un discours prononcé à l'occasion du quarantième jour passé suite aux commémorations pour le martyr de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, le chef du parti chiite a également fustigé les modifications apportées au mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans la résolution prolongeant d'un an le mandat de cette force, y voyant "un piège que l'ennemi (israélien, ndlr) tend au Liban depuis de nombreuses années".

Des nouveaux amendements de ce texte sont en effet passés presque inaperçus mais déplaisent fortement à la formation pro-iranienne, notamment une phrase donnant le droit à la Finul de "mener ses tâches de manière indépendante". Des incidents ont éclaté ces derniers mois entre des patrouilles onusiennes, déployées pour faire tampon entre Israël et le Liban, et des habitants du Liban-Sud, zone habitée par de très nombreux partisans du Hezbollah.

Appel à l'union

Hassan Nasrallah a réaffirmé la nécessité de procéder à l'élection présidentielle "dans les délais constitutionnels", à l'approche de la fin du mandat de l'actuel chef de l'État Michel Aoun le 31 octobre. "Il y a des appels à l'union autour d'un président, et nous appelons à un consensus sur un nom, loin des vetos", a-t-il estimé, semblant ainsi s'aligner sur l'idée d'un candidat de consensus.

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Le responsable religieux a tenu ces propos à l'heure où les tractations politiques battent leur plein pour tenter de dégager un accord autour de candidats présidentiables. Une initiative des députés issus de la contestation, qui rencontrent successivement tous les blocs parlementaires, vise à réunir les forces politiques autour d'un nom. Mercredi dernier, le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, adversaire résolu du Hezbollah, lui avait même tendu une perche pour "élire un président de sauvetage" d'un pays en pleine crise existentielle.

Hassan Nasrallah a encore exprimé son "grand espoir" quant à une formation "prochaine" d'un nouveau gouvernement "afin d'empêcher de tomber dans le chaos", d'aucuns redoutant un vide politique total au niveau de l'Exécutif : pas de président et un gouvernement démissionnaire, le cabinet actuel étant chargé d'expédier les affaires courantes depuis le 22 mai dernier. Une telle vacance politique constituerait une première dans l'histoire du Liban. Ces espoirs ont été réanimés suite à la dernière visite en date du Premier ministre désigné Nagib Mikati à Baabda dans le cadre des tractations gouvernementales. Il avait, à sa sortie, affirmé que sa prochaine réunion avec Michel Aoun se prolongerait jusqu'à ce que son équipe ministérielle soit formée. 

"Affaissement de l'État"

Au sujet des modifications apportées au texte final de la résolution 2650 de l'ONU, qui prolonge le mandat de la Finul jusqu'au 31 août 2023, Hassan Nasrallah a réagi en dénonçant "un des signes de l'affaissement de l'État libanais, un sujet dangereux et aux conséquences bien plus dangereuses". Il a poursuivi en estimant que ce changement "est un piège que tend depuis des années l'ennemi (israélien, ndlr) au Liban. Nous n'avons pas pu savoir qui en est responsable ; en tous les cas, il s'agit soit d'un ignorant, soit d'un conspirateur, car il crée un danger imminent dans le sud et la Békaa", a-t-il dit.

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Le 12 septembre,  le chef d'état-major de l'armée israélienne Aviv Kochavi avait une nouvelle fois menacé le Hezbollah et le Liban, dénonçant la présence de "roquettes, de missiles, de lance-missiles et de salles de contrôle des opérations dans le sud du pays, le sud de Beyrouth et la vallée de la Békaa", des zones où l'influence du parti chiite est prégnante.

Ligne rouge

Quant à l'autre sujet litigieux qui oppose Israël au Liban, à savoir la démarcation de leur frontière maritime commune, Hassan Nasrallah a affirmé que "l'importance pour la Résistance (nom que se donne le Hezbollah, ndlr), c'est la restitution du pétrole, du gaz et des terres, non par la mendicité mais par la dignité, la fierté et la vigueur". Selon lui, "aucune exploitation du champ de Karish ne doit débuter avant que le Liban n'obtienne la zone délimitée par la ligne 23", revendication officielle de Beyrouth qui a récemment demandé à modifier cette ligne afin d'inclure la totalité du champ offshore de Cana.

"Notre ligne rouge, c'est le début de l'exploitation du pétrole et du gaz de Karish. Nos yeux sont braqués sur Karish, et nos missiles aussi", a-t-il prévenu tandis que la société Energean, spécialisée dans le forage de puits de pétrole et de gaz, avait annoncé il y a plus d'une semaine être en passe de démarrer bientôt la production dans le champ de Karish.

Le chef du parti chiite a également évoqué la crise économique sans précédent qui secoue le Liban, où seules quelques heures de courant électrique sont assurées chaque jour par le fournisseur officiel Électricité du Liban (EDL). Au sujet de la possibilité d'un don de fioul iranien pour faire fonctionner les centrales électriques, il a indiqué qu'une "délégation se rendra en Iran pour résoudre ce problème, afin d'obtenir une aide pour augmenter les heures d'approvisionnement (en courant)". "Cette aide est une promesse réelle, et l'horizon s'éclaircira sur ce dossier dans les prochains jours", a-t-il poursuivi. Les détracteurs du Hezbollah lui reprochent souvent son affiliation assumée à la République islamique d'Iran, qui menace selon eux la souveraineté du Liban.

Grand angle

Quarante ans après Sabra et Chatila : ce que l’on sait ; ce que l’on ne sait (toujours) pas

Le secrétaire général du parti chiite a enfin évoqué l'effroyable massacre de Sabra et Chatila, en septembre 1982. "L'ennemi israélien y a participé, mais les authentiques auteurs du massacre provenaient de certaines parties libanaises bien connues qui ont collaboré avec l'ennemi dans le massacre de 1982", a-t-il affirmé, dénonçant "le plus grave et le plus horrible massacre dans l'histoire du conflit israélo-arabe".

Le chef du Hezbollah a mis à profit ce discours pour glisser une pique au chef des Forces Libanaises (FL) Samir Geagea, qui multiplie les attaques contre le Hezbollah : "Le massacre de Sabra et Chatila, c'est votre culture. Et Dieu merci, on ne vous ressemble pas", a-t-il lancé. Il y a quelques jours, M. Geagea avait écrit sur Twitter : "Vous avez votre Liban, nous avons le nôtre", ce qui a été perçu comme étant adressé au camp du parti chiite et de ses alliés politiques.


Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a appelé samedi à "un consensus autour du nom" d'un candidat à la présidence du Liban, "loin des vetos" politiques, alors que le pays est entré en période d'élection présidentielle depuis le début du mois. Là où certaines forces politiques appellent à élire un candidat de "confrontation" face au parti chiite, d'autres prônent...

commentaires (21)

Grace a Dieu nous ne sommes pas comme vous! Vous êtes des criminels, des corrompus, des menteurs et des assassins, des voyous, des bandits de grands chemins et des trafiquants de drogues. Pour finir vous êtes des traîtres a la solde d'un état au régime théocratique Nazi et vous bradez les intérêts de votre pays pour un pays tiers. En effet nous sommes tout le contraire de tous ce que vous représentez car nous avons combattu et sacrifié notre jeunesse pour le pays, tout le pays en espérant de meilleures jours pour tous, alors que vous avez sacrifié le pays, tout le pays, pour votre poche, celle de vos collabos et pire, pour votre clown enturbanné en Iran.

Pierre Christo Hadjigeorgiou

09 h 36, le 20 septembre 2022

Tous les commentaires

Commentaires (21)

  • Grace a Dieu nous ne sommes pas comme vous! Vous êtes des criminels, des corrompus, des menteurs et des assassins, des voyous, des bandits de grands chemins et des trafiquants de drogues. Pour finir vous êtes des traîtres a la solde d'un état au régime théocratique Nazi et vous bradez les intérêts de votre pays pour un pays tiers. En effet nous sommes tout le contraire de tous ce que vous représentez car nous avons combattu et sacrifié notre jeunesse pour le pays, tout le pays en espérant de meilleures jours pour tous, alors que vous avez sacrifié le pays, tout le pays, pour votre poche, celle de vos collabos et pire, pour votre clown enturbanné en Iran.

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    09 h 36, le 20 septembre 2022

  • Thank you for your concern!

    Robert Moumdjian

    04 h 00, le 20 septembre 2022

  • "... Nasrallah appelle à "un consensus autour d'un présidentiable" ..." - Comprendre: tous ceux qui ne sont pas d'accord avec nos choix seront considérés comme non-consensuels!

    Gros Gnon

    11 h 40, le 19 septembre 2022

  • Dégage en Iran chez toi et ramène tes followers avec,,

    Wow

    22 h 31, le 18 septembre 2022

  • Nous serons ferons fiers de défendre notre pays et rendre les claques sans remords si nos ennemis essaient de nous envahir de nouveaux pour nous asservir et nous dominer par la force. Nous serons sans pitié et tant pis pour ceux qui auraient tenté leur chance nous avons déjà fait nos preuves de loyauté envers notre pays rappelez-vous.

    Sissi zayyat

    17 h 33, le 18 septembre 2022

  • "Le massacre de Sabra et Chatila, c'est votre culture. Et Dieu merci, on ne vous ressemble pas". Déjà Samir Geagea est aussi peu responsable du massacre de Sabra et Chatila commis essentiellement par Hobeika l'ALS et les Israéliens, que le Hezbollah est responsable du deuxième massacre de Sabra et Chatila exécuté par Amal et l'armée des Assad lors de la "guerre des camps" entre 1985 et 1987. Et quand au fameux "Sahyouné sahyouné Samir Geagea sahyouné" Mr Nasrallah n'est certainement pas sans savoir que si les FL ont été aidées par Israël (au début seulement) de la guerre dite civile de 75-90, ses maîtres de la jeune république islamique d'Iran ont au moins autant été aidés par Israël au même moment lors de leur guerre contre l'Iraq.

    Citoyen libanais

    16 h 36, le 18 septembre 2022

  • Il veut un président de consensus c.a.d faible au lieu de fiable, achetable et money able au lieu d’intègre et sans expérience politique ni culture pour couronner le tout au lieu d’être technocrate et compétent, à son image quoi, mais surtout pour pouvoir le manipuler à l’envi moyennant des dollars volés du peuple et même dans les caisses de l’état pour montrer sa gratitude et sa loyauté aux fossoyeurs de son pays. Il a pris goût apparemment et veut renouveler l’expérience.

    Sissi zayyat

    11 h 41, le 18 septembre 2022

  • NON, NON ET NON, ET MILLE FOIS NON A TA CULTURE DONT LE LIBANAIS N'A QUE FAIRE. ALLEZ, OUSTE !

    Remy Martin

    11 h 16, le 18 septembre 2022

  • On préfère Hachich à Karich! Y’a hasra Nous atteignîmes le fond et continuâmes de creuser. Allez vaillant peuple je suis sûr que le confessionnalisme et l’amour des zouamas n’a pas reculé d’un pouce!!!!!!!!

    PROFIL BAS

    10 h 13, le 18 septembre 2022

  • il faut qu'un tiers de la population (celle qui ne pays ni electricite, ni eau, ni taxes) retourne dans son pays, l'iran.

    Elementaire

    09 h 03, le 18 septembre 2022

  • C'est bizarre qu'il y ai autant de gens qui le détestent mais tout autant ( les mêmes ) qui suivent ses discours et commentent les articles qui lui sont dédiés ! Un homme a la fois haïs mais entendu par ces ennemis..tu es vraiment unique Sayed!!

    kassem chady

    21 h 21, le 17 septembre 2022

  • Quand tous les politiciens cités dans cette article ainsi que les autres et aussi les braves gens qui ont commenté cette article ne réalisent pas que le Liban se meurt grâce à des raisonnements pareils, nous allons à une guerre civile ou pas mais à une guerre et à la disparition du plus beau pays du monde !

    TrucMuche

    20 h 37, le 17 septembre 2022

  • AKHADTOU RAII JAMIL EL SAYED LE SUPPOT DE DAMAS. ROUHOU KHEDOU RAII EL ASSAD OU KHAMENEI KAMEN. INDEPENDANTS ET REVOLUTIONNAIRES ET OPPOSITION DE LA MASCARADE... MALHEUREUSEMENT SAMI GEMAYEL INCLUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 26, le 17 septembre 2022

  • IL EST AUX ABOIS. IL FERAIT BIEN DE PRIER POUR QUE LE HAKIM SOIT ELU PRESIDENT CAR LE HAKIM N,EST PAS VINDICATIF ET DISSOUDRAIT LE HEZBOLLAH ET LE CPL A LA DOUCE. ET LE SAYED ET LES DEUX PYGMEES SERAIENT CONTENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 20, le 17 septembre 2022

  • TOUT CANDIDAT PRESIDENTIEL DIT CONSENSUEL QUI INCLURAIT L,ACCORD DU HEZBOLLAH ET DU CPL SERAIT UN RETOUR VERS LA CORRUPTION, LES VOLS ET LA MAFIOSITE PAR EXCELLENCE ! WLEK MA T3ELLAMTOU ENTOU YIALLI BITSAMMOULI HALKON INDEPENDANTS ET REVOLUTIONNAIRES... OPPOSITION ET AKEL KHARA 3AL T2IIL ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 51, le 17 septembre 2022

  • Un dernier conseil : retournez vous occuper de vos usines de Captagon et des filières d’acheminement, elles sont en pleine désorganisation et même le ministre de l’intérieur réussit à capturer des millions de vos pilules. Franchement, où est l’organisation impeccable du Hezbollah ???

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 36, le 17 septembre 2022

  • En effet Monsieur Nasrallah, on ne peut plus vivre ensemble dans un même pays. Vous avez choisi l’Iran, mabrouk. Nous, nous restons au Liban. Prenez donc vos 100.000 voituriers et portefaix déguisés en combattants et allez combattre Israël en Iran ou en Syrie où ils se font bombarder tous les jours sans bouger un doigt. Surtout rappelez vous que tous ceux qui se sont attaqués aux FL se sont cassés les dents ou les dentiers…

    Lecteur excédé par la censure

    18 h 32, le 17 septembre 2022

  • Que veut dire consensus ? Un vote démocratique, que Berri retarde en espérant un consensus ! Cette semaine, un accord est attendu sur une personnalité fiable, connue, modérée, et compréhensive. Instruite, non partisane, qui essayera d'unifier pour l'intérêt du Liban et de tous les libanais.

    Esber

    17 h 30, le 17 septembre 2022

  • Nasrallah a eu le culot de declarer : "Le massacre de Sabra et Chatila, c'est votre culture. Et Dieu merci, on ne vous ressemble pas". Ah bon ? Et la guerre des camps menee par Amal et vos ancetre de Amal Khomeyniste entre 1983 et 1986, c'est quoi ? Des exercices sportifs peut-etre ?

    Michel Trad

    16 h 19, le 17 septembre 2022

  • Deux expressions marrantes. D'une part, "période d'élection présidentielle" alors qu'il n'y a pas d'élection à proprement parler. D'autre part, "tomber dans le chaos" car je n'ai pas l'impression que le Liban n'y soit pas déjà dans le chaos. Bon sinon, je suis ravi de voir que notre chef spirituel et sauveur évoque toujours les sujets qui préoccupent le plus les Libanais. Il a enfin raison de réduire les massacres dans un camp palestinien aux FL. Ces bons à rien n'ont jamais réussi à rassembler autant de monde que le Hezbollah et ce avec un taux de natalité comparable bien entendu

    Georges Olivier

    15 h 41, le 17 septembre 2022

  • Jassan Nasrallah déplorant "l'affaiblissement de l'État "! On ne lui connaissait pas un tel sens de l'humour !

    Yves Prevost

    15 h 29, le 17 septembre 2022

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