Une photo montrant un graffiti avec un enfant mangeant un morceau de pain. Photo P.H.B.
Alors que tous les regards étaient tournés vendredi sur la série de braquages de banques à travers le Liban par des déposants désespérés de devoir mendier pour pouvoir toucher quelques bribes de leurs propres économies, le ministère de l’Économie et du Commerce a publié une nouvelle tarification des prix du pain libanais.
En hausse, ces prix n’avaient plus été modifiés depuis le 30 mai dernier, le ministre sortant de l’Économie, Amine Salam, assurant vouloir préserver la sécurité alimentaire des Libanais dont le pouvoir d’achat s’est fortement réduit depuis le début de la crise dans le pays il y a trois ans.
Néanmoins, dans son communiqué, le ministère justifie cette nouvelle augmentation en citant divers facteurs, dont la hausse des prix des carburants suite à la levée des subventions de la Banque du Liban sur l’essence, le taux de change dollar/livre libanaise sur le marché parallèle qui a dépassé depuis jeudi la barre des 38.000 livres le dollar, ou encore celle des cours mondiaux du blé qui se sont enflammés depuis le début de la guerre en Ukraine fin février dernier.
Ainsi, selon cette nouvelle tarification, le petit paquet de pain libanais pèsera dorénavant 365 grammes et sera vendu 10.000 livres, contre 7.000 livres les 370 grammes précédemment. Le paquet moyen pèsera lui 800 grammes et sera vendu 16.000 livres, contre un prix de 12.000 livres le paquet de 875 grammes précédemment. Enfin, le grand paquet pèsera 1.065 grammes pour 20.000 livres, contre 14.000 livres les 1.055 grammes précédemment.
Un accord a été conclu pour un prêt de la Banque mondiale de 150 millions de dollars, destiné à assurer la sécurité alimentaire du Liban par son approvisionnement continu en blé pour neuf mois et qui a pour vocation de servir de substitut aux subventions sur le blé (servant à fabriquer le pain arabe) pour contenir toute hausse du prix du pain. Mais cet accord n’a pas encore été déboursé. Le texte, modifié par la Commission des Finances et du Budget et approuvé par la BM début août, n’a en effet pas encore été voté par la Chambre, pourtant enfin réunie depuis jeudi pour discuter de la loi de Finance pour l’exercice 2022.
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