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Moyen-Orient - Nucléaire

Les Européens "doutent sérieusement" des intentions de l'Iran, Téhéran réplique

L'Albanie annonce avoir fait l'objet d'une nouvelle cyberattaque et accuse l'Iran.
Les Européens

Un drapeau iranien flottant devant la centrale de Bouchehr. Photo d'archives AFP

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne vont consulter leurs partenaires internationaux sur la manière de répondre à la poursuite de l'escalade nucléaire de l'Iran, qui "met en péril les perspectives de rétablir" l'accord de Vienne, déclarent les trois pays dans une déclaration conjointe publiée samedi.Une initiative jugée "non constructive" par Téhéran, qui prie les pays de l'E3 de travailler à des solutions pour lever "les quelques désaccords qui restent".

Les dernières exigences posées par l'Iran pour revenir au respect de ses engagements au titre du Plan d'action global commun (PAGC) "soulèvent des doutes sérieux quant aux intentions de Téhéran et à sa détermination à aboutir à un résultat favorable" sur l'accord, déclarent les porte-parole des ministères des Affaires étrangères des trois puissances européennes signataires du pacte. "Alors que nous nous rapprochions d'un accord, l'Iran a rouvert des questions distinctes, liées à ses obligations internationales juridiquement contraignantes en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de son accord de garanties au titre du TNP conclu avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA)", déplorent-ils.

A quelques jours d'une réunion du Conseil des gouverneurs de l'AIEA, les trois pays (réunis sous le nom d'E3) estiment que "la position de l'Iran est incompatible avec ses obligations juridiquement contraignantes". Les Européens regrettent que l'Iran n'ait pas choisi de "mettre à profit (l')opportunité diplomatique décisive" que constituaient selon eux les propositions additionnelles présentées au début du mois d'août par l'Union européenne.

Le PAGC (JCPoA en anglais), signé à Vienne en 2015, a volé en éclats depuis que l'ancien président américain Donald Trump a soustrait les Etats-Unis de l'accord en 2018 et rétabli de lourdes sanctions contre l'Iran.

Téhéran s'est depuis lors affranchi par étapes des termes de l'accord, notamment en matière d'enrichissement de l'uranium. Selon le dernier rapport trimestriel de l'AIEA, la République islamique a encore augmenté son stock d'uranium enrichi jusqu'à 60%, proche de la qualité militaire, et il en a désormais plus qu'il n'en faut pour se lancer dans la fabrication d'une bombe atomique s'il l'enrichissait un peu plus.

L'Iran, ont estimé samedi la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne, "a continué de développer son programme nucléaire bien au-delà de toute justification civile plausible".

"Il est surprenant et regrettable que, alors que des contacts diplomatiques et des échanges de messages se poursuivent entre les parties en négociation", les trois pays européens publient une déclaration aussi "non constructive", a indiqué, samedi en soirée, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Nasser Kanani.

Nouvelle cyberattaque contre l'Albanie

Par ailleurs, le ministère albanais de l'Intérieur a indiqué que l'Albanie avait été visée par une nouvelle cyberattaque, qui a frappé sa police. Le ministère accuse de nouveau Téhéran, trois jours après la décision de TIrana de rompre ses relations diplomatiques avec l'Iran, tenu pour responsable d'une cyberattaque en juillet.

"Les systèmes informatiques de la police nationale ont été frappés vendredi par une cyberattaque qui, d'après les premières informations, a été commise par les mêmes acteurs qui avaient attaqué en juillet les systèmes des services publics et gouvernementaux du pays", lit-on dans le communiqué. "Afin de neutraliser l'acte criminel et sécuriser les systèmes", les autorités ont mis hors service les systèmes informatiques de contrôle dans les ports maritimes, dans les aéroports et aux postes-frontières, selon la même source.

Dans un tweet, le Premier ministre Edi Rama a dénoncé "une autre cyberattaque (commise par les) mêmes agresseurs déjà condamnés par les pays amis et les alliés de l'Albanie".

Après l'annonce par Tirana, le 7 septembre, qu'une cyberattaque massive avait été orchestrée en juillet par l'Iran contre les infrastructures numériques du gouvernement albanais, les Etats-Unis avaient annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre Téhéran, visant notamment le ministère iranien du Renseignement.

L'Iran a fermement condamné ces sanctions américaines, qualifié d'"infondées" les accusations sur les cyberattaques et d'action "malavisée et irréfléchie" la rupture des relations par Tirana.

La France, le Royaume-Uni et l'Allemagne vont consulter leurs partenaires internationaux sur la manière de répondre à la poursuite de l'escalade nucléaire de l'Iran, qui "met en péril les perspectives de rétablir" l'accord de Vienne, déclarent les trois pays dans une déclaration conjointe publiée samedi.Une initiative jugée "non constructive" par Téhéran, qui prie les pays de l'E3 de...

commentaires (2)

L'UE et les USA sont des pro-guerre on l'aura tous compris.

kassem chady

23 h 59, le 10 septembre 2022

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Commentaires (2)

  • L'UE et les USA sont des pro-guerre on l'aura tous compris.

    kassem chady

    23 h 59, le 10 septembre 2022

  • I seriously doubt the intention of the US administration under pressure from the Israel lobby, to reach an agreement with Iran. After all, it is the US under Trump that withdraw unilaterally from this multinational accord that enabled Iran to restart enrichment of uranium. The hypocrisy of the US should be recognized. Meanwhile, Israel is allowed to maintain a nuclear arsenal, reportedly of over 100 atomic bombs.

    Mireille Kang

    23 h 42, le 10 septembre 2022

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