Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Explosion au port de Beyrouth

2è jour de rassemblement des familles des victimes pour protester contre la nomination d'un juge suppléant

2è jour de rassemblement des familles des victimes pour protester contre la nomination d'un juge suppléant

Des familles de victimes de l'explosion au port de Beyrouth rassemblées jeudi matin devant le Palais de justice de la capitale. Photo Mohammad Yassine

Des familles des victimes de l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 se sont rassemblées jeudi matin devant le Palais de justice de la capitale, pour la deuxième journée consécutive, afin de dénoncer la décision prise mardi par le Conseil supérieur de magistrature (CSM) de nommer un juge d'instruction suppléant dans l'enquête sur ce drame. Dans la même journée, le conseil de l'ordre des avocats de Beyrouth a également critiqué cette décision.

La manifestation a commencé vers 7 heures, mais seules quelques personnes se sont présentées, selon notre journaliste sur place Mohammad Yassine.

Dans l'après-midi, le conseil de l'ordre des avocats de Beyrouth a refusé à son tour cette décision : "Après la nomination d'un juge d'instruction auprès la Cour de justice, conformément à la loi et pour qu'il exerce une mission spécifique, il n'est pas possible de nommer un juge suppléant, et ce sous aucun prétexte", a estimé l'organisme après une réunion présidée par le bâtonnier de Beyrouth Nader Gaspard. Le conseil de l'ordre invoque la "nécessité de respecter les lois et principes qui régissent les tribunaux" et rappelle que "l'instruction ne peut être menée par plusieurs enquêteurs". Selon eux, les dirigeants doivent "protéger les magistrats, respecter la loi et les principes essentiels loin de la politisation et du clientélisme". 

Mercredi soir, les familles des victimes ont manifesté devant l'appartement du ministre sortant de la Justice, Henri Khoury, à Hazmieh, dans la proche banlieue de Beyrouth. Elles ont été vues se rassemblant au quatrième étage de l'immeuble où réside le responsable. "Vous êtes en train d'assassiner la loi, ils sont en train d'assassiner notre affaire", avait déclaré un manifestant, alors que M. Khoury était absent des lieux.

Dans une interview téléphonique accordée à la chaîne de télévision Al-Jadeed mercredi soir, M. Khoury a déclaré que le CSM "n'a pas encore nommé de juge et (...) n'a pas démis" le juge d'instruction actuel, Tarek Bitar, de son poste. "Il n'y a aucune ingérence politique dans le dossier de l'explosion du port, et je ne suis pas le décideur", a ajouté M. Khoury.

Plus tôt dans la matinée de mercredi, les membres de familles avaient déjà organisé un sit-in devant le Palais de justice pour protester contre la décision du CSM.

Près de deux ans après la tragédie, l'enquête a été interrompue par de multiples manœuvres politiques et est actuellement suspendue par diverses plaintes déposées contre le magistrat Bitar, notamment par les députés Ghazi Zeaiter, Ali Hassan Khalil et l'ancien ministre des travaux publics Youssef Fenianos, qui sont tous suspects dans l'enquête et font l'objet de mandats d'arrêt, ce qui n'a pas empêché l'élection de MM. Zeaiter et Khalil au Parlement libanais en mai dernier.

Le ministre intérimaire des Finances, Youssef Khalil, qui est proche du président du Parlement, Nabih Berry, a été accusé d'entraver l'enquête en ne signant pas les nominations judiciaires, qui sont bloquées depuis plusieurs mois pour des raisons politiques, contribuant à mettre encore plus en suspens l'enquête sur l'explosion au port.

Des familles des victimes de l'explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020 se sont rassemblées jeudi matin devant le Palais de justice de la capitale, pour la deuxième journée consécutive, afin de dénoncer la décision prise mardi par le Conseil supérieur de magistrature (CSM) de nommer un juge d'instruction suppléant dans l'enquête sur ce drame. Dans la même journée, le conseil de...