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Économie - Energie

Gaz offshore : Novatek se retire du consortium, le futur des explorations au large du Liban incertain

"Total et Eni décideront-ils de nommer une entreprise que le gouvernement devra ensuite approuver, ou toute la procédure d'appel d'offres doit-elle être relancée pour trouver une troisième société ?", s'interroge l'experte Laury Haytayan.

Gaz offshore : Novatek se retire du consortium, le futur des explorations au large du Liban incertain

Le navire d'exploration Tungsten Explorer au large du Liban, le 25 février 2020. Photo d'archives AFP

L'avenir du consortium d'exploration gazière offshore au Liban était incertain en fin de semaine, après que le ministre sortant de l'Énergie, Walid Fayad, a annoncé mercredi que l'entreprise russe Novatek se retirait du groupe, invoquant des raisons "économiques et financières", ainsi que des "risques politiques".

Le consortium, qui comprend le géant français Total et l'italien Eni, avait remporté la première série de licences d'exploration et d'exploitation d'hydrocarbures offshore lancée par le Liban, qui concernait les blocs quatre et neuf de la Zone économique exclusive (ZEE) libanaise.

Bien que l'accord d'exploration soit toujours en vigueur, le départ de Novatek soulève des questions juridiques. L'experte libanaise concernant les ressources pétrolières et gazières, Laury Haytayan, a ainsi déclaré à L'Orient Today que "toutes les dispositions, qu'il s'agisse de la loi, des décrets signés ou de l'accord d'exploration signé, stipulent qu'il doit y avoir au moins trois sociétés dans le consortium", ajoutant que les autorités devraient remplacer Novatek par une autre société si elles ne prévoient pas d'élaborer un nouvel avis juridique sur la question.

Le ministre de l'Énergie n'a pas répondu à nos demandes de commentaires au moment de la publication.

Un nouvel appel d'offres ?
Mme Haytayan a ajouté que les autorités n'ont pas été claires sur les procédures qu'elles allaient suivre pour remplacer Novatek : "Total et Eni décideront-ils de nommer une entreprise, que le gouvernement devra ensuite approuver, ou toute la procédure d'appel d'offres doit-elle être relancée pour trouver une troisième société ?", s'est-elle interrogée.

Après des années passées à retarder le lancement des explorations, les contrats avec le consortium avaient été signés en grande pompe début 2018, mais un seul puits d'exploration a été foré à ce jour, dans le bloc quatre , sans qu'aucune réserve d'hydrocarbures significative ne soit trouvée. Le bloc neuf s'est, lui, retrouvé au centre du litige frontalier maritime entre le Liban et Israël. Ce différend a entravé l'exploration énergétique en Méditerranée orientale et risque d'exacerber les tensions entre deux pays ennemis.

Le ministère de l'Energie a déclaré mercredi que Total et ENI avaient réaffirmé leur engagement envers leur contrat d'exploration gazière et que le retrait de Novatek sera effectif à partir du 22 octobre.

Par ailleurs, le ministère de l'Énergie avait annoncé le 15 juin que la date limite jusqu'à laquelle les compagnies énergétiques pouvaient peuvent demander des pré-licences pour explorer le territoire offshore du Liban à la recherche de gisements potentiels d'hydrocarbures était repoussée jusqu'au 15 décembre 2022 . Le précédent délai fixé par le ministère pour demander des pré-licences avait expiré en juin.

Dans sa déclaration de juin, le ministère de l'Énergie a déclaré que cette décision faisait suite à une recommandation de l'Administration libanaise du pétrole, qui relève du gouvernement, "pour permettre à d'autres sociétés qui ne travaillent pas encore dans les [zones] offshore libanaises de préparer leurs dossiers et de participer au prochain cycle [d'attribution de pré-licence] qui permet un niveau acceptable de concurrence entre les sociétés pétrolières et gazières internationales."

TotalEnergies cède à Novatek sa participation dans un champ gazier russe

Par ailleurs, TotalEnergies a annoncé vendredi dans un communiqué s'être accordé avec son partenaire russe Novatek pour lui céder sa participation de 49% dans la société Terneftegaz qui exploite le champ gazier de Termokarstovoïe en Russie. Selon le journal Le Monde, qui se fonde sur plusieurs documents et une enquête de l'ONG Global Witness, ce champ gazier russe a fourni du condensat de gaz à une raffinerie russe, qui en a fait du kérosène, lequel aurait ensuite été expédié pour alimenter des avions russes engagés dans le conflit en Ukraine.

Le groupe français, contraint par la guerre en Ukraine et les sanctions internationales contre Moscou de se désengager de Russie, explique dans un communiqué que cette cession résulte d'un accord conclu le 18 juillet mais qui n'a été validé que jeudi par les autorités russes, "ce qui a permis à TotalEnergies et à Novatek de signer ce 26 août 2022 l'accord définitif de vente". Cette vente permet à TotalEnergies "de recouvrer les montants investis dans ce champ qui lui restent dus", ajoute le communiqué.

Le groupe avait auparavant démenti à plusieurs reprises mercredi et jeudi les informations du Monde selon lesquelles il était impliqué dans la vente à la Russie de condensat de gaz. Vendredi matin encore, il avait explique que le kérosène dérivé des condensats de gaz issus du champ de Termokarstovoïe était "exclusivement exporté hors de Russie".

L'avenir du consortium d'exploration gazière offshore au Liban était incertain en fin de semaine, après que le ministre sortant de l'Énergie, Walid Fayad, a annoncé mercredi que l'entreprise russe Novatek se retirait du groupe, invoquant des raisons "économiques et financières", ainsi que des "risques politiques".Le consortium, qui comprend le géant français Total et l'italien Eni, avait...

commentaires (2)

Il parait logique que les russes se retirent du projet d'exploitation qui va à l'encontre de leurs priorités du moment, à savoir rendre l'Europe plus dépendante du gaz et du pétrole russes. Quitte à mettre des batons dans les roues de tout projet de substitution à leurs exportations.

Roborm

12 h 41, le 27 août 2022

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Commentaires (2)

  • Il parait logique que les russes se retirent du projet d'exploitation qui va à l'encontre de leurs priorités du moment, à savoir rendre l'Europe plus dépendante du gaz et du pétrole russes. Quitte à mettre des batons dans les roues de tout projet de substitution à leurs exportations.

    Roborm

    12 h 41, le 27 août 2022

  • Notre pays est tellement maudit que quand la mode sera de chier de l’argent nous serons tous constipés !

    PROFIL BAS

    20 h 11, le 26 août 2022

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