« Nous sommes réunis ici tous ensemble pour saluer ton action et ton engagement, des décennies durant, auprès du Festival de Baalbeck », a déclaré Nayla de Freige, présidente du Festival de Baalbeck, face au parterre d’amis, parents et membres du comité du festival venus assister à l’hommage rendu à Madeleine Helou, et lui remettre un trophée conçu par Jean-Louis Mainguy. Une façon de remercier celle qui a rejoint l’assemblée du festival en 1963, puis son comité exécutif en 1967 (sous la présidence d’Aimée Kettaneh.) « Tu fais partie de celles et ceux qui ont élevé cette manifestation à un niveau international et contribué à ses heures de gloire d’avant-guerre », a ajouté la présidente, précisant à l’assemblée : « Madeleine Helou a toujours su s’entourer de personnes compétentes. » « Celle qui n’a jamais levé le pied avait plusieurs flèches à son arc », a poursuivi Nayla de Freige. Et de citer toutes les responsabilités qui ont incombé à Madeleine Helou et qu’elle a toujours portées « avec discrétion et élégance, sans tapage, mais avec l’intransigeance de celle qui ne laisse rien passer ». En charge des relations publiques, de la communication, des annonces qui figuraient dans les livrets-programme de l’image du festival, c’est elle qui, durant de nombreuses années, désignait la plus prestigieuse agence de publicité pour réaliser de très belles campagnes, son « œil exercé n’acceptant que la perfection », dira avec fierté Nayla de Freige. Dans cet hommage, la présidente n’omettra pas de relever l’immense culture dont Madeleine Helou pouvait s’enorgueillir en toute humilité ; de la musique à l’amour de la danse, du théâtre au spectacle… Ce qui faisait d’elle une précieuse conseillère. « Si Madeleine Helou affectionnait particulièrement le festival, c’était par amour pour le Liban », a-t-elle aussi signalé. Avant de conclure par ces mots : « En te rendant hommage Madeleine, c’est à toute une génération que nous voulons rendre hommage, pour ce travail formidable accompli dans le respect que tous les anciens ont fourni, et que nous nous engageons nous ici, membres du comité actuel du festival, à continuer. »
Il ne faut pas briser un rêve même s’il est un peu fou
Redoutable et stimulant plaisir que celui auquel s’est livrée Madeleine Helou pour exprimer sa gratitude d’avoir œuvré pour le prestigieux Festival de Baalbeck et remercier en n’essayant de ne rien oublier, ni personne. Pour cette grande dame, le moment était tant un moment privilégié qu’elle n’a pas vu le temps passer. « Un moment de grâce », a déclaré Mme Helou, fait d’échanges, de partages et de dévouement, avec tous les membres du festival, sans se départir de la cordialité et du respect, pour laisser le monde de l’art se déployer. Cet engagement sur une longue période et qui s’est épanoui à travers les années n’est pas une aventure individuelle, insistait-elle à dire. Il n’a eu de sens pour elle que pour autant qu’il s’inscrivait dans une démarche collective. Au titre de cette dynamique, ses pensées et ses remerciements sont allés bien sûr « à l’ensemble des membres, des collaborateurs sans qui rien n’aurait été possible ». « Leur soutien, leur bienveillance et leur fidélité tout au long de ce parcours » lui ont été précieux.
Pour Madeleine Helou, le combat du Festival de Baalbeck qui est mené n’est rien d’autre que celui de la préservation de la création, de son épanouissement et de sa diversité. Participer à cette aventure, lui consacrer toute son énergie, son temps, avec passion et enthousiasme, est le seul honneur qu’elle revendique haut et fort. « Il me faudrait une seconde existence pour être à la hauteur de votre générosité », a-t-elle dit en s’adressant au comité qui lui rendait hommage. « Je suis honorée d’avoir été appelée pour consacrer, en toute liberté, quelques heures de ma vie au service de ce grand festival. Baalbeck et son festival sont maintenant une espérance sans cesse renouvelée avec des présences exceptionnelles. Il ne faut pas briser un rêve même s’il est un peu fou ! »
À signaler que cette cérémonie fut aussi l’occasion de remettre la médaille du festival à Wagih Ghoussoub, directeur du festival dans les années d’avant-guerre puis représentant du festival à l’étranger.
les femmes,toujours les femmes qui font le meilleur!
07 h 58, le 25 août 2022