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Économie - Importations

Le RDCL tacle la décision de fixer le taux du dollar douanier à 20 000 livres pour un dollar

Le RDCL tacle la décision de fixer le taux du dollar douanier à 20 000 livres pour un dollar

Un porte-conteneurs en train d’être déchargé dans le terminal du port de Beyrouth. Photo P.H.B.

Le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL) a vivement critiqué samedi dans un communiqué la décision prise par l’exécutif sortant d’augmenter le taux du dollar douanier pour le fixer à 20 000 livres pour un dollar, considérant que la mesure aura des conséquences « catastrophiques » sur une économie en crise depuis 2019.

Par la voie de son président, Nicolas Boukather, le RDCL a considéré que cette mesure isolée visant à augmenter de manière précipitée les recettes du Trésor public n’avait pas été « étudiée » en amont et ne fonctionnera pas. Le RDCL a aussi jugé qu’il serait plus efficace et équitable de contrôler la contrebande aux frontières plutôt que d’encourager le développement de l’économie parallèle en multipliant « par 13 » le taux de change utilisé pour calculer le montant en livres des droits de douane dont s’acquittent les sociétés qui travaillent encore « dans la légalité ». Le rassemblement a aussi souligné le risque que faisait peser cette mesure sur la hausse des prix, évoquant aussi le cas des commerçants qui stockent des marchandises dédouanées à l’ancien taux pour les revendre plus tard à des prix indûment majorés.

Transition moins brutale

Le RDCL s’est également prononcé en faveur d’une unification des taux de change dollar/livre couplée à une baisse des taux de taxation des droits de douane existants afin d’assurer une transition moins brutale et donc à même de limiter l’inflation liée à cet ajustement tout en protégeant les entreprises qui travaillent dans la légalité. Il a enfin demandé à ce que les autorités lancent les réformes exigées par le Fonds monétaire international avec qui le Liban a conclu un accord préliminaire le 7 avril dernier, prélude au déblocage sous condition d’une assistance financière devant lui permettre de remettre son économie et ses finances sur de bons rails.

Face à la grogne des fonctionnaires qui demandent des augmentations de salaire dans un contexte d’effondrement continu de la livre (34 000 livres pour un dollar ce week-end), le gouvernement sortant s’est entendu la semaine dernière pour préparer une majoration du dollar douanier en vue de l’appliquer dans les jours à venir.

L’expression se réfère au taux de change employé pour calculer à partir des prix, hors taxes et en devises, des marchandises, le montant en livres des droits de douane sur les produits importés et a priori aussi exportés. Il s’agit concrètement de faire passer ce taux de change, toujours aligné sur la parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar, à 20 000 livres.

Selon plusieurs voix dont celle du RDCL, la mesure s’apparente à un ajustement décidé par la classe dirigeante pour éviter aussi longtemps que possible de lancer des réformes visant à assainir une administration défaillante. Le processus de décision adopté – la prérogative a été confiée au ministère des Finances via une interprétation de la loi n° 93/2018 permettant au Conseil des ministres de modifier les droits de douane – est jugé illégal par certains juristes, dont l’ancienne ministre de la Justice Marie-Claude Najm. Il reste que le ministre des Finances, Youssef Khalil, et celui de l’Économie et du Commerce, Amine Salam, ont prévu de se réunir aujourd’hui pour préparer la mise en œuvre de la majoration du dollar douanier.

Le Rassemblement des dirigeants et chefs d’entreprise libanais (RDCL) a vivement critiqué samedi dans un communiqué la décision prise par l’exécutif sortant d’augmenter le taux du dollar douanier pour le fixer à 20 000 livres pour un dollar, considérant que la mesure aura des conséquences « catastrophiques » sur une économie en crise depuis 2019.Par la...

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