Dans une déclaration hier après un entretien avec le Premier ministre désigné Nagib Mikati, le ministre sortant de la Santé Firas Abiad a annoncé que le gouvernement démissionnaire s’apprêtait à faire valider une extension de trois mois du dispositif de subventions des médicaments encore existants et qui couvrent principalement les traitements de maladies graves et chroniques. Une augmentation de l’enveloppe de l’ordre de 5 millions de dollars par mois, qui s’ajoute aux 35 millions mensuels initialement alloués, est également prévue.
Selon le président du syndicat des importateurs de médicaments Karim Gébara, que nous avons contacté, la mesure devra être validée via un décret itinérant, signé par le président de la République, le Premier ministre désigné et au moins un ministre sortant, selon un procédé généralement employé quand le pays est géré par un gouvernement démissionnaire.
En presque trois ans de crise, le Liban a vécu avec une monnaie en chute libre dont les effets sur les prix ont été atténués par des mécanismes de subventions mis en place par la Banque du Liban et financés à partir de ses réserves de devises. Les importateurs de médicaments et ceux de matériel médical ont ainsi longtemps bénéficié de ce dispositif qui leur permettait d’échanger des dollars au taux officiel (1 507,5 livres) et ainsi de revendre les produits sans répercuter la dépréciation de la livre sur le prix de vente.
Avec le temps, la voilure de ces subventions a été réduite. En mai dernier, le gouvernement a adopté, juste avant les élections législatives, un décret prolongeant le mécanisme de subventions pour 4 mois de plus, avec une enveloppe de 35 millions de dollars répartie ainsi : 25 millions essentiellement alloués aux traitements des maladies graves (19 millions) et chroniques (7 millions), le reste étant absorbé par les importateurs de certaines fournitures et matériels médiaux. L’enveloppe, qui a commencé à être dépensée en juillet dernier, doit être financée à partir des fonds issus des droits supplémentaires de tirages spéciaux accordés en 2021 par le Fonds monétaire international au Liban (soit un peu plus d’un milliard de dollars conservés par la BDL). Via ces fonds, les prix de certains produits sont subventionnés à 100 %, contre une proportion moins élevée pour d’autres.
L’extension dont a parlé Firas Abiad couvre trois mois supplémentaires (novembre, décembre et janvier en théorie). Les 5 millions de dollars supplémentaires porteront l’enveloppe globale mensuelle à 40 millions de dollars et serviront exclusivement à subventionner le prix des médicaments destinés aux maladies graves.
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