Réuni mercredi aux environs de midi, le conseil d’administration de l’Association des banques du Liban a décidé de ne pas lancer de nouvelle grève après celle de lundi, avant d’énoncer dans un communiqué des revendications dont une partie avaient déjà été présentée dimanche soir.
Dans un pays en crise et en discussion avec le Fonds monétaire international, l’ABL appelle l’État à absorber une partie plus importante des pertes financières accumulées par ses institutions – Banque du Liban incluse – et le secteur bancaire, qui totalisent environ 73 milliards de dollars. Un argument mis en avant dans un récent rapport de l’Institut de la finance internationale (une association qui rassemble plusieurs banques dans le monde).
Le plan de redressement que prépare le gouvernement prévoit d’absorber le capital des banques, de ponctionner les grands dépôts et de retirer les engagements de la BDL de son bilan avant de les traiter, entre autres mesures. Les banques privilégient une approche qui consiste à privatiser ou placer sous gestion privée certains actifs de l’État pour rembourser les pertes, mais cette approche n’a pas les faveurs du FMI.
L’ABL appelle aussi les dirigeants à adopter plusieurs réformes demandées par le FMI dans l’accord préalable signé avec le Liban le 7 avril dernier, dont la loi sur le contrôle des capitaux et celle de résolution bancaire. Elle demande aussi la création d’un tribunal spécialisé dans les litiges impliquant les banques. L’ABL prévoit enfin de se réunir fin août pour faire le point et décider de la marche à suivre.
L’Association des banques avait appelé vendredi dernier ses membres à respecter deux jours de grève – lundi et mercredi, le mardi étant de toute façon férié – pour soutenir Tarek Khalifé, PDG de Creditbank, retenu plusieurs jours par la justice suite à une plainte émise par une détentrice d’actions. La procédure avait été critiquée par l’ABL mais saluée par les associations de déposants rappelant que les banques limitaient unilatéralement l’accès de nombreux clients à leurs comptes depuis 2019.
Tarek Khalifé a finalement été libéré vendredi soir et l’ABL a annoncé dimanche qu’elle limitait la grève à lundi. L’ensemble de l’affaire s’inscrit dans un contexte de bras de fer politique et juridique opposant les banques à certains magistrats.
Dans un pays en crise et en discussion avec le Fonds monétaire international, l’ABL appelle...
commentaires (4)
Au lieu de se mobiliser pour pleurnicher, il faudrait peut-etre vous mobiliser pour voir comment rembourser vos clients, non ? Depuis le debut de la crise, il y a bientot trois ans, je n'ai pas entendu un seul banquier, PAS UN SEUL, qui a eu la decense de declarer qu'il allait travailler pour renflouer son etablissement en vue de rembourser, meme partiellement, ses deposants.
Michel Trad
23 h 58, le 10 août 2022