Enlèvement d'un Saoudien à son arrivée à Beyrouth

La justice libanaise a ouvert une enquête lundi sur l'enlèvement d'un citoyen saoudien, piégé par une bande de malfaiteurs pour acheter une propriété dans la plaine de la Békaa (est du Liban), a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Des malfaiteurs ont "attiré le Saoudien au Liban prétextant lui vendre une propriété", avant de l'enlever dimanche, dès son arrivée à l'aéroport de Beyrouth, a précisé la même source. Pour l'instant aucune rançon n'a été demandée. Le Saoudien pourrait être dans la banlieue ouest de Baalbeck dans le quartier de Charaouné, selon la même source judiciaire, où a été dépêchée la police. Selon des informations de L'Orient-Le Jour, une perquisition de l'armée a été menée dans ce quartier, où ont été saisies des armes et des munitions. 

Cette région, sous influence du Hezbollah soutenu par l'Iran, rival de l'Arabie saoudite, est considérée comme la plaque tournante de trafics en tout genre et d'enlèvements. L'armée libanaise effectue souvent des raids dans cette ville où les incidents sécuritaires et affrontements entre familles et bandes rivales sont fréquents.

Le 11 juillet, un dissident saoudien résidant au Liban a été tué et deux de ses frères suspectés du meurtre ont été arrêtés, selon les forces de sécurité libanaise. Manaa el-Yami, membre de la minorité musulmane chiite ismaélienne saoudienne, vivait au Liban depuis 2015, selon le parti d'opposition saoudien de l'Assemblée nationale (NAAS).

Ces deux incidents impliquant des ressortissants saoudiens sont intervenus quelques mois après le retour de l'ambassadeur d'Arabie saoudite Walid Boukahri à Beyrouth, suite à son rappel en octobre 2021 dans le cadre d'une crise diplomatique opposant le Liban à plusieurs monarchies du Golfe. Riyad avait annoncé en avril 2021 la suspension des importations de fruits et légumes en provenance du Liban, affirmant que des cargaisons étaient utilisées pour faire de "la contrebande de drogue".