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Économie - Pain

Introduction d’un mécanisme pour surveiller les quantités de blé et de farine dans le pays

Introduction d’un mécanisme pour surveiller les quantités de blé et de farine dans le pays

Le but affiché de ce nouveau mécanisme est d’éviter le monopole et le vol de blé et de farine. Photo M.A.

Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce Amine Salam a annoncé hier l’instauration d’une nouvelle commission mixte pour « surveiller et distribuer de manière équitable le blé et la farine lors des différentes étapes » de la production de pain libanais au Liban. Des étapes qui vont de « l’accostage des navires aux ports du pays jusqu’à la vente du pain dans les boulangeries ». Le but affiché est ainsi d’éviter le monopole et le vol de ces deux produits. Depuis quelques mois en effet, des files d’attente se forment aux abords des boulangeries en raison d’un marché noir et d’une contrebande de ces matières premières et produits essentiels, phénomènes que le ministre a reconnus début juillet, alors que la Banque du Liban fournit 100 % des devises aux importateurs au taux de 1 507,5 livres pour un dollar, tandis que ce taux est à près de 30 000 livres sur le marché parallèle. Créée par le décret n° 85 de 2022, et ayant obtenu l’accord du chef de l’État Michel Aoun et du Premier ministre Nagib Mikati, selon Amine Salam, cette commission est présidée par le ministre de l’Économie et composée de représentants des municipalités, du ministère de l’Intérieur, et des Forces de sécurité intérieure, en particulier les renseignements et les douanes.

Le ministre a insisté sur la nécessité de plus de transparence au sein des minoteries, notamment sur le fait qu’elles ne peuvent vendre de la farine qu’aux boulangeries, accusant ainsi des « commerçants » de revendre cette marchandise sur le marché noir. De plus, c’est cette commission nouvellement créée qui décidera elle-même des quantités de blé et de farine que vont recevoir respectivement les minoteries et les boulangeries, ainsi que le volume moulu quotidiennement. Le ministère distribuera des coupons de la valeur de la quantité de blé importée aux minoteries et aux boulangeries.

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Pour ce faire, le ministre souhaite mettre en place un inventaire pour les minoteries et les boulangeries, qui devront dès lors indiquer les quantités reçues, vendues et entreposées chez elles. Cette mesure n’est pas nouvelle, l’ancien ministre de l’Économie, Raoul Nehmé, avait lui aussi demandé à fin août et début septembre 2021 à ces établissements de fournir ces données, et de préciser le nom de leurs clients. Mais ceci ayant eu lieu quelques jours avant la formation d’un nouveau gouvernement, le projet a été abandonné.

Les besoins couverts pendant un mois et demi

Le ministre a également tenu à être rassurant dans ses propos quant à la quantité de blé présente au Liban, qui serait ainsi de « 10 000 tonnes » et qui devrait, selon lui, être suffisante pour une semaine. Une manière pour Amine Salam d’avertir les professionnels de la filière contre toute pénurie qui arriverait. En outre, il a indiqué que les céréaliers qui se dirigent actuellement vers le Liban transportent « 50 000 tonnes de blé, ce qui couvre les besoins du pays pendant un mois et demi », estimant que le besoin mensuel du pays du Cèdre est de « 36 000 tonnes ».Amine Salam s’est toutefois montré très confiant pour l’avenir, en annonçant que le Parlement votera mardi la loi permettant au Liban d’obtenir un prêt de la Banque mondiale à hauteur de 150 millions de dollars, sans fournir plus de détails concernant la durée de remboursement ou le taux d’intérêt. Ce projet dort dans les tiroirs du Parlement depuis mai. Le ministre a même annoncé un nouveau plan : celui de demander à l’Irak de fournir au Liban ses besoins en blé pendant une année, et ce à travers des dons. Cette initiative est en cours de discussions avec le directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et devrait être présentée « prochainement » au Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi. Le sujet du blé subventionné pour la fabrication du pain libanais (la rabta) provoque depuis plusieurs mois des frictions entre les professionnels de la filière et le ministère, qui ont poussé le président du syndicat des boulangers de Beyrouth et du Mont-Liban, Ali Ibrahim, à annoncer sa démission mercredi.

Le ministre sortant de l’Économie et du Commerce Amine Salam a annoncé hier l’instauration d’une nouvelle commission mixte pour « surveiller et distribuer de manière équitable le blé et la farine lors des différentes étapes » de la production de pain libanais au Liban. Des étapes qui vont de « l’accostage des navires aux ports du pays jusqu’à la vente du pain...

commentaires (2)

de commission en commission, de bravades en bravades, nous n'avons pas fini de ce qui se termine toujours par un fiasco. Mais que faire, un ministre se voit oblige de prendre des soit disant initiatives qui justifieraient leur salaire !

Gaby SIOUFI

10 h 06, le 23 juillet 2022

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Commentaires (2)

  • de commission en commission, de bravades en bravades, nous n'avons pas fini de ce qui se termine toujours par un fiasco. Mais que faire, un ministre se voit oblige de prendre des soit disant initiatives qui justifieraient leur salaire !

    Gaby SIOUFI

    10 h 06, le 23 juillet 2022

  • C’est de la poudre de perlimpinpin… qui osera s’attaquer aux réseaux de contrebande de la farine vers la Syrie qui comme l’a rappelé un des représentants du Hezbollah représente un acte de résistance. En effet la résistance est là pour faire surtout de la contrebande

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 01, le 23 juillet 2022

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