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Campus - CITOYENNETÉ

Lire et relire le(s) Liban à la FLSH de l’USJ

Le Liban et son histoire sont au cœur d’une nouvelle unité d’enseignement proposée par le département de lettres françaises de l’Université Saint-Joseph.

Lire et relire le(s) Liban à la FLSH de l’USJ

Karl Akiki. Photo Nasri Messarra

Créée à l’initiative de Karl Akiki, chef du département de lettres françaises à l’USJ, « Lire et relire le.s Liban.s » est une unité d’enseignement ouverte aux étudiants de l’USJ dans le but de les inciter à mener une réflexion sur l’histoire du Liban par le biais de la littérature et du cinéma. Proposé par le département de lettres pour la première fois au semestre passé, le cours est constitué de 14 séances assurées par 14 intervenants – Nayla Tamraz, Charif Majdalani, Gérard Bejjani, Ali Kazwini, le père Gabriel Khairallah, Jad Hatem, Isabelle Ghanem, Rami Zein, Sana Richa Choucair, Nisrine Ojeil, Joëlle Ayache, Hugette Abs Abou Mrad, Rawan Sinno et Stéphanie Jabr – à l’issue desquelles chacun des intervenants parle de son expérience du Liban, de la guerre, du pouvoir et de la littérature. « Cette unité d’enseignement a permis aux étudiants de lettres françaises, d’histoire, de psychologie, de sociologie, de droit et de sciences politiques de revenir sur des moments d’histoire qu’ils ne connaissaient pas du Liban et les a poussés à réfléchir à des solutions pour avoir une action sur le réel », indique Karl Akiki, qui souhaite vivement que ce type d’expérience soit proposé dans d’autres universités du Liban. « Cette unité d’enseignement est une sorte de transmission transgénérationnelle consciente de notre expérience libanaise unique.

Sana Richa Choucair. Photo DR

Ce projet a permis de relire, avec la jeune génération, l’œuvre libanaise, littéraire ou cinématographique, en s’enrichissant de tous les regards des différents auteurs, artistes et cinéastes libanais », souligne Sana Richa Choucair, qui a pris part avec enthousiasme à ce cycle de formations en partageant avec l’auditoire une étude discursive de l’argumentation dans L’Aveugle de la cathédrale de Farjallah Haïk et en assistant à d’autres séances. « En tant que participante et intervenante, j’ai été témoin de cette osmose cathartique qui a permis à tous de déconstruire les mythes hérités, de partager des vécus, d’observer les faits et d’en faire une analyse réflexive. Nous gardons l’espoir qu’en contrant les dogmes et les idéologies solidifiés par une lecture scientifique et avisée de notre réalité, nous construirons un Liban plus beau et plus vrai », confie-t-elle. Le père Gabriel

Khairallah, qui a abordé la thématique de la mémoire dans la poésie de Nadia Tuéni, explique : « La majorité des étudiants ne sont pas renseignés sur la guerre, sur son aspect déshumanisant et sur tout ce que les Libanais ont traversé de terrible. Nous avons souhaité faire ce travail de mémoire en particulier parce que cette guerre n’a pas été abordée par l’histoire, par manque de recul et parce qu’il n’y a pas une seule vision de ce qui a été vécu par la population », explique-t-il. Pour ce prêtre jésuite, la littérature et l’art ont le pouvoir de toucher la jeune génération et incitent chacun à s’engager, à sa façon, au cœur de la société pour éviter de revivre au cœur des conflits.

Laura-Maria Élias. Photo DR

Engager une réflexion sur le Liban

Du côté des étudiants, Lama Najib, en 3e année de lettres françaises, confie : « Ce cours m’a aidée à comprendre les circonstances économiques et politiques qui ont causé le déclenchement de la guerre civile tout en redécouvrant l’importance de la littérature libanaise francophone qui fait entendre la voix de la population traumatisée par la guerre. » Pour cette jeune femme, redécouvrir le travail d’écrivains comme Amin Maalouf, Alexandre Najjar et Charif Majdalani permet de tirer des leçons du passé et de trouver, dans la littérature, la paix et la justice que la vie n’a pas accordées aux Libanais.

Lama Najib. Photo DR

« Les étudiants qui s’intéressent à l’histoire de leur pays sont la preuve qu’une conscience libanaise est bien éveillée et que la solidarité et l’ouverture à l’autre peuvent aider les Libanais à faire face aux défis qu’ils rencontrent », remarque-t-elle. « Ce cours fait partie de notre lutte pour sauver de l’oubli la mémoire libanaise francophone et l’héritage culturel de notre pays. Il est à la fois utile pour les étudiants de littérature, qui doivent connaître le travail des auteurs et des poètes libanais d’expression française qui font notre fierté tels que Charles Corm, Georges Schéhadé et Salah Stétié, et ceux des autres facultés qui souhaitent développer leur culture littéraire », précise Laura-Maria Élias, qui a d’ailleurs décidé de consacrer sa note de recherche à l’analyse des poèmes de Nadia Tuéni.

Le père Gabriel Khairallah. Photo père Jad Jabbour

« Cette année, la politique libanaise a été sur toutes les scènes du pays, dans les médias, dans l’art, dans la culture et dans notre quotidien. Grâce à cette unité d’enseignement, nous avons pu avoir un aperçu de ce que le monde des lettres avait à dire sur le sujet, qu’il s’agisse d’auteurs libanais ou de nos enseignants », relève quant à elle Christelle Karkour. Comme ses collègues, la jeune étudiante en 2e année de lettres françaises a pu prendre conscience de ce que, bien que chacun ait sa propre version de l’histoire et son propre témoignage, les Libanais gagneraient à apprendre à vivre ensemble avec leurs points communs et leurs divergences afin de former une nation.


Créée à l’initiative de Karl Akiki, chef du département de lettres françaises à l’USJ, « Lire et relire le.s Liban.s » est une unité d’enseignement ouverte aux étudiants de l’USJ dans le but de les inciter à mener une réflexion sur l’histoire du Liban par le biais de la littérature et du cinéma. Proposé par le département de lettres pour la première fois au...

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