En ce week-end de la fête musulmane de l'Adha, les questions de la formation d'un gouvernement au Liban et des négociations avec Israël sur la frontière maritime entre les deux pays se sont invitées dans les différents discours et prêches du dimanche. C'est ainsi qu'un responsable du Hezbollah a défendu l'envoi par le parti pro-iranien de drones en direction du champ gazier de Karish, au large de l'Etat hébreu, tandis que cette manœuvre a été critiquée par le chef de l'Eglise maronite, Béchara Raï, qui a estimé que "l'Etat ne peut négocier pendant que d'autres abordent ces négociations par la voie militaire".
"Les drones envoyés par le Hezbollah prouvent que le Liban est fort et non faible, et qu'il peut protéger ses ressources", a lancé le cheikh Nabil Kaouk, membre du conseil central de ce parti, dans un discours prononcé lors d'une cérémonie au Liban-Sud. À cette occasion, il a critiqué certaines formations, qu'il n'a pas nommées, pour avoir adopté des positions, sur certains dossiers, "qui visent à satisfaire les ambassades", une accusation généralement lancée à l'intention des Forces libanaises, du leader maronite Samir Geagea. Il a indiqué, par ailleurs, que la "priorité" du parti chiite est la formation d'un gouvernement "au service des gens et qui apaise les souffrances", tandis que "pour d'autres, la priorité est de continuer les règlements de comptes politiques".
L'appel à une formation rapide d'un cabinet a également été lancé par le mufti jaafarite, Ahmad Kabalan, qui a prôné dans son prêche de l'Adha à Bourj el-Barajneh la mise sur pied d'une équipe "qui donne la priorité à la vie quotidienne" des Libanais, dont 80 % se trouvent sous le seuil de pauvreté dans un contexte de crise économique sans précédent. "Malheureusement, l'Adha arrive dans le pire effondrement jamais connu, la joie de la fête est absente, la population est lésée", a déclaré M. Kabalan dans son prêche. "Est-ce que la catastrophe actuelle qui menace l'existence du Liban ne devrait pas les pousser (les forces politiques) à former un gouvernement courageux, qui n'accepte pas les provocations de Washington, de l'Occident et de certains Arabes ?", a demandé le dignitaire chiite, idéologiquement proche du Hezbollah.
Le patriarche prend le contrepied du Hezbollah
De son côté, le patriarche maronite a évoqué la formation du cabinet, qui piétine suite à un imbroglio autour de la première mouture présentée par le Premier ministre désigné Nagib Mikati au président Michel Aoun le 29 juin dernier, en déplorant les "circonvolutions perpétuelles" de cette procédure. Il a jugé que "le fait de laisser le pays sans gouvernement à l'approche de la fin du mandat de Michel Aoun représente un affaiblissement de la légalité libanaise comme base pour les négociations avec la communauté internationale", alors que ce mandat prend fin en octobre prochain.
En ce qui concerne les négociations sur la frontière maritime et l'envoi de drones par le Hezbollah, le prélat a, sans surprise, pris le contrepied des positions du parti chiite. "Le Liban peut extraire ses ressources pétrolières et gazières promises sans aucune diminution de ses droits. Le succès des négociations (sur la frontière, préliminaires à toute exploitation, ndlr) dépend principalement de l'unité de la position du Liban, sous le signe de la légalité", a-t-il dit dans son homélie dominicale.
"L'Etat ne peut pas négocier pendant que d'autres abordent ces négociations par la voie militaire", a-t-il affirmé, estimant que "personne ne peut prédire si la région se trouve à la veille de développements militaires ou pacifiques". Le patriarche maronite a souhaité la "neutralité" sur ce dossier, un concept qu'il invoque dans tous ses prêches, appelant à éloigner les négociations du "jeu politique, des échéances locales et des conflits".
Concernant toujours les négociations sur la frontière maritime avec Israël, L’Orient-Le Jour a appris que le médiateur américain chargé du dossier, Amos Hochstein, accompagnera le président américain Joe Biden lors de sa prochaine tournée au Moyen-Orient et se réunira de nouveau avec les responsables israéliens pour évoquer le sujet. Il devrait, ensuite, se rendre au Liban pour communiquer aux autorités la réponse finale israélienne.
commentaires (12)
Envoyez des drones là où l’Iran vous ordonne de le faire mais sachez qu’une grande majorité de libanais désapprouvent totalement vos comportements hormis vos esclaves du CPL. Et si par malheur Israël venait à commettre des actes de représailles à votre encontre, vous n’aurez que vos yeux pour pleurer car nous ne serons plus solidaires de vous cette fois-ci. Bien au contraire nous désavouerons internationalement vos agissements irréfléchis. D’ailleurs nous mettons au défi votre maitre sublime caché à 40 mètres sous terre de sortir et vivre à l’air libre puisqu’il considère qu’il est aussi fort, Israël aurait la trouille de lui envoyer un missile de crainte de vos représailles avec vos 100.000 combattants et vos 200.000 missiles
Lecteur excédé par la censure
19 h 46, le 10 juillet 2022