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Politique - Gouvernement

Mikati lance la patate chaude à Aoun

Le Premier ministre désigné soumet une nouvelle mouture aux allures de remaniement ministériel.

Mikati lance la patate chaude à Aoun

Le Premier ministre désigné Nagib Mikati après avoir transmis sa liste gouvernementale au chef de l’État hier au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Un signe de bonne volonté ou une façon de mettre le président de la République au pied du mur ? Le Premier ministre désigné Nagib Mikati a surpris tout le monde en présentant hier à Michel Aoun une première mouture pour son gouvernement, alors qu’il vient tout juste de clore les consultations parlementaires non contraignantes avec les différents blocs politiques. « À la suite des consultations parlementaires non contraignantes effectuées la veille, j’ai trouvé que les choix sont très serrés et que le temps est très important », a affirmé M. Mikati lors d’un point de presse. Il a également assuré avoir remis au président « une mouture gouvernementale qui lui semble convenable dans ces circonstances ». Selon les informations de L’Orient-Le Jour, la formule comprendrait 24 noms et conserverait la majorité des ministres du cabinet sortant, dans ce qui ressemble plus à un remaniement ministériel camouflé qu’à une nouvelle équipe. D’après Ali Darwiche, ancien député proche du chef du gouvernement, seulement cinq des 24 ministres actuels seront remplacés.

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« Si M. Mikati souhaite vraiment former un gouvernement rapidement, sa combinaison ministérielle ne doit pas être provocatrice. De notre côté, nous ne voyons pas pourquoi les ministres qui sont proches du chef de l’État ou de Gebran Bassil (chef du Courant patriotique libre) seraient sanctionnés pour leur affiliation politique, pendant que d’autres ministres restent en place », réagit pour L’Orient-Le Jour Rindala Jabbour, cadre du courant aouniste. En effet, les relations entre le milliardaire tripolitain et le CPL ont viré au bras de fer depuis quelques semaines sur fond de désaccord sur le dossier de l’électricité, cher au camp aouniste. C’est précisément entre le chef du gouvernement et son ministre de l’Énergie, Walid Fayad, que la polémique avait éclaté fin mai. Nagib Mikati avait alors accusé M. Fayad de retarder l’examen d’une offre formulée par Siemens et General Electric permettant au Liban de produire de l’électricité 24 heures sur 24. D’ailleurs, lors du premier discours après sa nomination, le Premier ministre désigné a indiqué vouloir faire passer des réformes dans le secteur « loin des préconditions politiques, en apprenant des expériences ratées du passé », plutôt que de les répéter.

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Chose dite, chose faite ? Non seulement plusieurs sources concordantes affirment que Walid Fayad, un grec-orthodoxe, ne sera pas reconduit dans ses fonctions, mais il serait même question de le remplacer par Walid Sinno, un homme d’affaires et expert en énergie de confession sunnite. Le ministre de l’Économie Amine Salam (sunnite) – qui avait annoncé sa candidature au poste de Premier ministre – sera lui aussi écarté pour être remplacé par l’actuel ministre de l’Industrie Georges Bouchikian, un proche du Tachnag (allié du CPL). Selon notre chroniqueur politique Mounir Rabih, le ministre des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib, affilié au camp aouniste, et la ministre d’État pour le Développement administratif Najla Riachi, proche du Premier ministre, ne feront pas partie aussi de la prochaine équipe. Issam Charafeddine (druze) aux Déplacés est le cinquième ministre concerné par ces modifications. Dans sa mouture, Nagib Mikati aurait proposé le nom de Sajih Attié (député grec-orthodoxe du Akkar) pour ce poste.

Colère aouniste

Ces mesures font grincer des dents dans les milieux du CPL dont le chef avait pourtant laissé mardi la porte ouverte à une éventuelle participation de son parti au futur cabinet. « Nous refusons qu’un groupe confessionnel ait le droit de revendiquer un droit exclusif sur un ministère et pas les autres. Soit tous les postes sont soumis à une rotation, soit on maintient les équilibres actuels », insiste en effet Rindala Jabbour. Elle fait référence au portefeuille des Finances, considéré par le tandem chiite Amal-Hezbollah comme étant un droit qui lui doit être toujours acquis. Les quatre autres portefeuilles régaliens, à savoir la Défense, l’Intérieur, les Affaires étrangères et la Justice, sont généralement attribués respectivement à un grec-orthodoxe, un sunnite et un maronite pour les deux derniers. Or, le tandem chiite ne semble pas du tout disposé à lâcher le ministère des Finances. « Le pays a besoin d’un gouvernement au plus vite. L’heure n’est pas à l’ouverture d’un débat confessionnel, surtout venant d’un camp politique qui n’accepte jamais de lâcher le moindre ministère », affirme à L’Orient-Le Jour une source proche de Aïn el-Tiné. Selon les informations obtenues par notre journal, le portefeuille serait soit attribué à l’ancien député Amal Yassine Jaber, soit maintenu aux mains de Youssef Khalil, proche de Nabih Berry. Or, sans le soutien du CPL, le gouvernement Mikati IV ne verra probablement jamais le jour. D’abord, parce que le Premier ministre désigné a besoin de la signature du président de la République pour que le décret de la formation de son cabinet entre en application. Mais aussi parce que les Forces libanaises ont d’ores et déjà annoncé qu’elles boycotteront le gouvernement et ne lui accorderont pas leur confiance. Résultat, Nagib Mikati a besoin du parti orange pour s’assurer d’une couverture chrétienne de poids à sa formule. D’ailleurs, sans le soutien du groupe parlementaire aouniste, la nouvelle équipe ne pourra probablement pas obtenir la confiance d’une majorité absolue des députés (65 élus), d’autant plus que le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt n’a pas encore tranché s’il accordera sa confiance à ce cabinet. « Nous attendons de voir la déclaration ministérielle, ou au moins la composition du gouvernement », explique à L’Orient-Le Jour Marwan Hamadé, député joumblattiste.

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Mais que veulent donc les Forces libanaises ?

Mais pourquoi Nagib Mikati a-t-il fait le choix de présenter une équipe dont la mise en place pourrait être difficile, voire impossible ? Dans ses milieux, on affirme que le Premier ministre désigné est motivé par l’urgence de la situation et sait désormais, grâce aux consultations parlementaires, que toutes les formations seront prêtes à faire des compromis pour le bien du pays. Quid des aounistes ? « De ce que nous voyons, M. Mikati n’a pas pris le temps de mesurer la gravité de la situation. Il n’a fait que lancer à la va-vite une combinaison qui ne correspond pas aux ambitions des Libanais, déclare à L’Orient-Le Jour Ghassan Atallah, député CPL du Chouf-Aley. Je ne sais pas s’il a présenté cette composition en sachant qu’elle ne sera pas acceptée, pour imputer ainsi la responsabilité du vide politique au président de la République. Mais il a prouvé que nous avions raison de ne pas le nommer lors des consultations parlementaires contraignantes. »

Un signe de bonne volonté ou une façon de mettre le président de la République au pied du mur ? Le Premier ministre désigné Nagib Mikati a surpris tout le monde en présentant hier à Michel Aoun une première mouture pour son gouvernement, alors qu’il vient tout juste de clore les consultations parlementaires non contraignantes avec les différents blocs politiques. « À la suite...

commentaires (14)

Quelle chance ils ont d’avoir en leur possession des patates et chaudes en plus à se lancer, le peuple lui, n’a même plus de pain pour se nourrir. Ceci dit le jeu de rôle suffit, il va falloir passer aux choses sérieuses en remplaçant ses deux personnages ridicules et pathétiques au possible qui jouent avec le sort du pays et de son peuple et redresser le pays avec des gens compétents et patriotes mais aussi et surtout aux mains propres.

Sissi zayyat

16 h 15, le 01 juillet 2022

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Quelle chance ils ont d’avoir en leur possession des patates et chaudes en plus à se lancer, le peuple lui, n’a même plus de pain pour se nourrir. Ceci dit le jeu de rôle suffit, il va falloir passer aux choses sérieuses en remplaçant ses deux personnages ridicules et pathétiques au possible qui jouent avec le sort du pays et de son peuple et redresser le pays avec des gens compétents et patriotes mais aussi et surtout aux mains propres.

    Sissi zayyat

    16 h 15, le 01 juillet 2022

  • Le quota

    Hitti arlette

    20 h 22, le 30 juin 2022

  • Dans la mouture présentée au Président Aoun, le premier ministre désignée a bien servi les sunnites , les chiites et les Druzes. Le souffle du changement ne lui est venu que dans la quota qui revient de facto aux chrétiens . Il croit jouer au futé et réussir à former un gouvernement d’union nationale ? Eh bien il se fourre le doigt dans l’œil. C’est ainsi qu’il incite une partie des libanais au communautarisme et non à la citoyenneté..

    Hitti arlette

    13 h 37, le 30 juin 2022

  • Leurs petits jeux de roles ne trompent plus personne. Ce sera un nieme gouvernement de canailles patentees quelques soient les noms et la distribution des portefeuilles. "La lettre est connue par son adresse". Le tout sous le doigt bienveillant du triptique divin "peuple, armee, resistance".

    Michel Trad

    12 h 57, le 30 juin 2022

  • SI ON EST DEJA AUX COUPS DE PATATES... LES TOMATES, OGNIONS ET OEUFS POURRIS VONT SUIVRE TRES BIENTOT. PEUPLE LIBANAIS, VOILA TON ACHEVEMENT COMME CHANGEMENT REVE. JE TE PLAINS T,ACCUSE ET TE CONDAMNE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 30, le 30 juin 2022

  • Faudrait que quelqu'un prenne le temps d'expliquer au TOP CHEF de la brigade de cuisine à Baabda...ainsi qu'à ses commis No 1 et 2...qu'à force de se jeter réciproquement de mauvaises épices dans les plats...ceux-ci deviennent immangeables...!!!...Donc, que si ces chefs et autres commis veulent que les clients contlnuent de venir consommer,...ils doivent absolument changer de méthode de travail ! D'autant plus que de nombreux et talentueux commis, jeunes et pleins d'énergie, attendent chez nous de pouvoir "vraiment" travailler pour satisfaire les amateurs de bonne cuisine... - Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 01, le 30 juin 2022

  • C’est bizarre que les journalistes ne posent pas la question au CPL à savoir pourquoi ils changent d’avis comme de courant politique en fonction de leur seul intérêt? Leur leader n’avait il pas annoncer ne pas vouloir participer à ce gouvernement et n’allait exiger aucun portefeuille pas plus tard qu’avant hier? Alors pourquoi réclament ils un ministère? Ils ont la mémoire courte ou ils nous prennent pour des imbéciles comme leurs adhérents à qui ils promettent des lendemains qui chantent pendant qui creusent leurs tombeaux et qui continuent à ne jurer que par leur droiture et leur patriotisme qui put la corruption et le marchandage et que ces derniers ne voient que du feu. La finance ne doit en aucune façon être attribuée à ceux qui ont ruiné le pays, amis ca c’est une autre paire de manche, ils font semblant de ne pas le voir et se focalisent sur les autres ministères qui sont plus juteux et peuvent être attribués à des gens honnêtes qui feront du bon travail en peu de temps chose qu’ils n’ont pas voulu faire en presque deux décennies, occupés à se remplir les fouilles et à partager les ressources du pays.

    Sissi zayyat

    10 h 37, le 30 juin 2022

  • Le plus important est d'éviter d'avoir des personnes issues ou soutenues par les Kataeb, la contestation et les FL. Avoir trop de femmes cela peut faire peur et donner une fausse impression d'ouverture (puisqu'on sait bien que le gouvernement est de toute façon de façade au Liban). Alors je propose sur 24 ministres : 8 affiliés au Hezbollah, 8 pour le CPL, 4 pour Amal et les quatre derniers on les offre à Tachnag, le PSP (retourner sa veste demande beaucoup d'efforts ne l'oublions pas) et puis deux qui ont un très beau CV

    Georges Olivier

    08 h 13, le 30 juin 2022

  • Un panier de crabes et des commentaires qui reviennent toujours au communautarisme, la plaie de la société libanaise.

    Karam Georges

    08 h 03, le 30 juin 2022

  • .Mr Mikati n’a fait que lancer à la va-vite une combinaison qui ne correspond pas aux ambitions des Libanais, dixit ghassan atallah.. On pourrait lui rétorquer de consulter les résultats des dernières élections. Par ailleurs, les Libanais se contrefichent de qui sera nommé a tel ou tel demi poste de maroquin. Ce qui leur importerait serait plutôt de trouver facilement du pain, d'avoir de l'électricité, de pouvoir disposer de son argent et d'éviter de faire la queue dans les stations services où ils ne rencontreront probablement pas les bassil, geagea ou Berry au volant de leur Renault 5.....

    C…

    07 h 08, le 30 juin 2022

  • Puisque le cabinet sortant a fait ce que l'on attendait de lui (c'est-à-dire rien), pourquoi ne pas le proroger? Juste quelques fauteuils à faire valser pour la forme.

    Yves Prevost

    06 h 54, le 30 juin 2022

  • La meme dance macabre eternelle et casse tete chinois, en attendant Godot....Et le pays sombre et les partis et politichiens avec leurs calculs etroits avides de pouvoir/argent, on etouffe le peuple...... et tue l'espoir des jeunes! Honte!!!!

    Sabri

    04 h 35, le 30 juin 2022

  • BERRY POURRAIT FAIRE LA CONCESSION A MIKATI SUR LE SUJET DU MINISTERE DES FINANCES POUR QUE BASSIL NE GARDE PAS L'ELECTRICITE, PUISQUE CE MINISTERE FINIRA DANS 3 A 4 MOIS ET QUAND FRANGIE SERA PRESIDENT , CAR NE VOUS FAITES AUCUNE ILLUSION C'EST LE CHOIX DE NASRALLAH ET IL L'EXECUTERA COMME IL L'A FAIT AVEC AOUN., IL REPRENDRA LE MINISTERE DES FINANCES. LA VERITE: LE LIBAN EST PERDU AVEC OU SANS LES REVOLTES OU LES INDEPENDANTS OU LES FL CAR LA MASSE N'A PAS VOTE ET LES CHIITES ONT ETE EMPECHES MEME DE SE PRESENTER SANS QUE PERSONNE N'ARRETTENT LES MEMBRES DE HEZBOLLAH QUI LES ONT MENACES . QUELLE NAIVETE D'AVOIR CRU EN MICHEL AOUN

    LA VERITE

    03 h 17, le 30 juin 2022

  • Ils n'avaient pas dit qu'ils ne participeraient pas au gouvernement les oranges? Il est vrai qu'ils avaient dit aussi qu'ils ne voteraient jamais pour Berry, et qu'on aurait de l'electricité 24h sur 24... Et que eux savent gérer un pays sans budget donc que les pays modernes devraient s'inspirer de nous... Bref, les moutons continuent à voter pour les agrumes... Heureusement que le ridicule ne tue pas dans ce pays.

    Bachir Karim

    01 h 37, le 30 juin 2022

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