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Monde - Conflit

Le Kremlin arrêtera son offensive quand l’Ukraine capitulera

« La Russie ne peut ni ne doit gagner », insiste Emmanuel Macron à la clôture du G7.

Le Kremlin arrêtera son offensive quand l’Ukraine capitulera

La frappe russe qui a visé lundi un centre commercial de Krementchouk, dans le centre de l’Ukraine, a tué au moins 18 personnes. Photo AFP

La Russie a assuré viser mardi, au lendemain d’un bombardement qui a fait 18 morts, la capitulation de l’Ukraine, malgré le soutien ferme et l’unité réaffirmée du G7.

« La partie ukrainienne peut mettre fin (au conflit) dans la journée » s’il est « ordonné » à ses soldats de « déposer les armes », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine.

Mais la frappe russe, qui a tué lundi au moins 18 personnes dans un centre commercial de Krementchouk, dans le centre de l’Ukraine, a encore avivé la détermination ukrainienne. À l’unisson des condamnations occidentales, le G7, réuni dans le sud de l’Allemagne, a dénoncé un « crime de guerre ». « 18 morts... Mes sincères condoléances aux familles et aux proches. Les sauveteurs continuent à travailler », a déclaré le chef par intérim de l’administration régionale de Poltava, Dmytro Lounine, à propos de ce bombardement qui a frappé la cité située à 330 km au sud-est de Kiev et plus de 200 km du front.

Parrain du terrorisme

C’est « l’un des actes terroristes les plus éhontés de l’histoire européenne », a dénoncé le président ukrainien Volodymyr Zelensky, demandant que la Russie soit désignée comme « État parrain du terrorisme » après cette frappe sur « une ville paisible, un centre commercial ordinaire ». L’armée russe a de son côté assuré avoir frappé un entrepôt d’armes, entraînant des explosions qui, selon Moscou, ont mis le feu à un centre commercial désaffecté. Selon l’armée de l’air ukrainienne, le centre commercial a été atteint par des missiles antinavires Kh-22 tirés par des bombardiers à long rayon d’action Tu-22 depuis la région russe de Koursk.

L’Ukraine est confrontée depuis cinq mois à « une brutalité » inédite « depuis la Seconde Guerre mondiale », a déploré le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg. « La Russie ne peut ni ne doit gagner » la guerre et les sanctions à son encontre seront maintenues « aussi longtemps que nécessaire », a renchéri le président français Emmanuel Macron à l’issue du G7 qui a bouclé ses travaux mardi. Les Occidentaux, États-Unis en tête, ont ainsi promis de resserrer l’étau sur Moscou en visant tout particulièrement l’industrie de défense russe.

Plafonner le prix du pétrole russe

Ils entendent aussi développer un « mécanisme pour plafonner au niveau mondial le prix du pétrole russe ». Autre levier actionné par les Occidentaux : le G7 va « se coordonner pour utiliser les droits de douane sur les produits russes afin d’aider l’Ukraine ». Le but global est d’« augmenter » pour la Russie les coûts de la guerre, a résumé le chancelier allemand Olaf Scholz, hôte du sommet. Le G7 promet aussi de participer à la reconstruction du pays via une conférence et un plan internationaux.

La Russie a de son côté interdit de territoire 25 Américains, dont l’épouse et la fille du président Joe Biden. Malgré la lourdeur des sanctions frappant l’économie russe, le Kremlin a assuré qu’il n’y avait « aucune raison » d’évoquer un défaut de paiement de la Russie. Les autorités russes ont toutefois reconnu qu’à cause des sanctions, deux versements n’étaient pas parvenus aux créanciers avant la date limite de dimanche. Cela constitue de fait un « défaut » de paiement, a estimé mardi l’agence de notation Moody’s.

À New York, le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric a rappelé que les belligérants étaient tenus par le droit international de « protéger les civils et les infrastructures civiles », jugeant la nouvelle frappe « totalement déplorable ».

Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur les derniers bombardements russes contre des cibles civiles en Ukraine était prévue mardi soir.

Une ville réduite en ruine

Quelques heures après l’annonce du bombardement de Krementchouk, les autorités ukrainiennes ont annoncé une autre frappe russe meurtrière contre des civils, à Lyssytchansk, une poche de résistance ukrainienne stratégique dans le bassin du Donbass (Est). Dans cette ville jumelle de celle de Severodonetsk, récemment prise par les Russes, au moins huit civils ukrainiens ont été tués et plus de 20 autres, dont deux enfants, blessés pendant qu’« ils collectaient de l’eau à partir d’une citerne », a annoncé le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. « Les Russes ont tiré sur une foule de gens avec des lance-roquettes multiples Ouragan », a-t-il dénoncé. Lyssytchansk est la dernière grande ville restant à conquérir pour les Russes dans cette province. « Nos défenseurs tiennent la ligne, mais les Russes réduisent la ville en ruine par l’artillerie, l’aviation... L’infrastructure est complètement détruite », a détaillé M. Gaïdaï.

La conquête du Donbass, déjà en partie tenu par des séparatistes prorusses depuis 2014, est l’objectif prioritaire des Russes depuis qu’ils ont évacué les environs de Kiev fin mars.

La Russie a aussi lancé dans la nuit 11 roquettes sur Mykolaïv (Sud), selon le chef de district de cette ville. Une partie d’entre elles ont été interceptées mais trois personnes sont mortes à Ochakiv, dont une fillette de 6 ans.

Marathon diplomatique

Tandis que Kiev ne cesse de réclamer davantage de livraisons d’armes, les États-Unis envisagent désormais de lui fournir un système sophistiqué de missiles sol-air de « moyenne et longue portée ».

Les dirigeants du G7 ont bouclé leur sommet mardi, jour où Vladimir Poutine devait effectuer au Tadjikistan, une ex-république soviétique d’Asie centrale, son premier déplacement à l’étranger depuis le déclenchement le 24 février de l’offensive en Ukraine. Mais le marathon diplomatique des Occidentaux se poursuivait mardi soir avec un sommet de l’OTAN à Madrid, un rendez-vous auquel M. Zelensky doit également participer à distance. Cette réunion de l’Alliance atlantique doit elle aussi envoyer un « message d’unité et de force », a plaidé Emmanuel Macron. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, « c’est la sécurité du continent européen dont il s’agit », a-t-il souligné.

Oligarque critique

Sur un autre plan, l’oligarque et industriel russe Oleg Deripaska a qualifié mardi d’« erreur colossale » l’offensive russe en Ukraine, des propos d’une rare virulence s’agissant d’un représentant de l’élite russe. « Est-ce dans l’intérêt de la Russie de détruire l’Ukraine ? Bien sûr que non, ce serait une erreur colossale », a-t-il dit à l’occasion d’une rare conférence de presse à Moscou. Il a répété plusieurs fois cette formule d’« erreur colossale » et qualifié de « guerre » la situation en Ukraine, un terme pourtant banni en Russie, les autorités ayant imposé l’emploi du terme « opération militaire spéciale ». L’oligarque, fondateur du géant de l’aluminium Rusal, a aussi estimé qu’aucun changement de régime politique n’était à attendre en Russie. « Il n’y a pas de potentiel pour un changement du régime », a-t-il estimé, jugeant que « l’opposition était retirée de la vie du pays ». La plupart des figures de l’opposition anti-Vladimir Poutine ont été contraintes à l’exil ou sont incarcérées, une répression qui s’est accrue avec l’offensive contre l’Ukraine.

Source : AFP

La Russie a assuré viser mardi, au lendemain d’un bombardement qui a fait 18 morts, la capitulation de l’Ukraine, malgré le soutien ferme et l’unité réaffirmée du G7. « La partie ukrainienne peut mettre fin (au conflit) dans la journée » s’il est « ordonné » à ses soldats de « déposer les armes », a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole de...

commentaires (1)

Poutine, irréaliste, a cru pouvoir faire en Ukraine ce qu'il a fait en 2014 en Crimée, et ailleurs aussi. Il n'a pas réalisé la fermeté du monde occidental et son sérieux à le confronter par tous les moyens, pour mettre fin à ses visées impériales. Il finira par comprendre.

Esber

17 h 37, le 29 juin 2022

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Commentaires (1)

  • Poutine, irréaliste, a cru pouvoir faire en Ukraine ce qu'il a fait en 2014 en Crimée, et ailleurs aussi. Il n'a pas réalisé la fermeté du monde occidental et son sérieux à le confronter par tous les moyens, pour mettre fin à ses visées impériales. Il finira par comprendre.

    Esber

    17 h 37, le 29 juin 2022

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