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AFAC rompt ses liens avec le magazine de musique arabe Ma3azef après des allégations d'agression sexuelle

AFAC rompt ses liens avec le magazine de musique arabe Ma3azef après des allégations d'agression sexuelle

Le logo du Fonds arabe pour l’art et la culture (AFAC). Photo www.arabculturefund.org

Le Fonds arabe pour l’art et la culture (AFAC) a annoncé dimanche avoir rompu ses liens avec le magazine et la radio de musique arabe Ma3azef pour l'organisation du prochain festival du 15e anniversaire d'AFAC, à la suite d'allégations selon lesquelles des musiciens associés à Ma3azef avaient agressé sexuellement une employée d'un lieu où ils se produisaient en 2019 et que l'organisation avait gardé le silence sur l'incident.

Voici ce que nous savons :

- Une ancienne gérante de la librairie, du café et de l'espace événementiel Barzakh de Hamra, Fatima Fouad, a publié samedi un témoignage contre deux musiciens associés à Ma3azef, alléguant qu'ils l'avaient droguée et agressée sexuellement le 31 décembre 2019, lors de l'événement d'ouverture de Barzakh.

- Barzakh a organisé la fête en collaboration avec Ma3azef et l'espace de musique Ballroom Blitz, qui ont tous depuis publié des déclarations condamnant ce qui serait arrivé à Fatima Fouad en exprimant leur solidarité avec elle.

- Le 16 juillet, un concert organisé par AFAC aura lieu à l'Hippodrome de Beyrouth, avec un ensemble de musiciens arabes. La collaboration avec Ma3azef, qui, selon la déclaration d'AFAC, est responsable du programme du concert, a été interrompue en raison du "silence et de la dissimulation de Ma3azef au sujet des auteurs du crime et de son absence de prise de position à leur encontre".

- Selon la déclaration de Mme Fouad, la direction de Ma3azef "a insisté pour que l'équipe mette fin au concert et ne publie pas de déclaration condamnant les actions du violeur...". Mme Fouad affirme dans sa déclaration que cette décision a été prise au motif que la direction "connaît bien [le violeur]".

- Dans sa déclaration, Ma3azef a promis une "enquête indépendante" sur son bureau et son directeur et a juré de reconsidérer ses pratiques afin de ne pas cautionner de "structures patriarcales violentes" dans la production musicale.

- Le viol et le harcèlement sexuel restent répandus au Liban, et de nombreux témoignages demeurent confidentiels par crainte d'une stigmatisation sociale qui pourrait s'ensuivre. Selon Human Rights Watch, la loi libanaise sur le harcèlement sexuel, adoptée le 21 décembre 2020, "ne répond pas aux normes internationales en traitant le harcèlement sexuel uniquement comme un crime et en négligeant la prévention, les réformes du droit du travail, le suivi et les recours civils".

- Selon le centre de ressources pour l'égalité des sexes ABAAD, les chiffres indiquent qu'une femme sur quatre au Liban est harcelée sexuellement et que 49 % de ces cas sont perpétrés par des personnes connues de la victime.

- La première action en justice contre un harceleur sexuel présumé a été déposée en mai 2021 par un groupe de sept personnes parmi des dizaines de victimes présumées. En septembre 2021, le procureur de la République a formellement inculpé Jaafar Attar, l'auteur présumé, de harcèlement sexuel et a renvoyé l'affaire devant le tribunal pénal.

- Alors que L'Orient Today ne nommerait normalement ni l'auteur présumé ni la victime dans une affaire criminelle de cette nature avant que des charges ne soient retenues contre le premier, nous avons cité Fatima Fouad parce qu'elle a fait une déclaration publique sur l'affaire. Vous pouvez lire sa déclaration ici.

Le Fonds arabe pour l’art et la culture (AFAC) a annoncé dimanche avoir rompu ses liens avec le magazine et la radio de musique arabe Ma3azef pour l'organisation du prochain festival du 15e anniversaire d'AFAC, à la suite d'allégations selon lesquelles des musiciens associés à Ma3azef avaient agressé sexuellement une employée d'un lieu où ils se produisaient en 2019 et que...