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Monde - Défense

G7, OTAN : deux sommets pour maintenir l’unité face à la Russie

G7, OTAN : deux sommets pour maintenir l’unité face à la Russie

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken et son homologue allemande Annalena Baerbock, lors d’une conférence de presse après une réunion à propos de la crise alimentaire mondiale, hier à Berlin. Bernd von Jutrczenka/Pool via Reuters

« Maintenir le cap » face à Moscou : les dirigeants occidentaux vont serrer les rangs lors de sommets cruciaux du G7 puis de l’OTAN, alors que la guerre en Ukraine s’installe dans la durée, risquant de mettre à l’épreuve leur unité. Les leaders des grandes puissances, dont le président américain Joe Biden, ont rendez-vous à partir de demain dans les Alpes bavaroises pour la réunion annuelle du Groupe des sept pays industrialisés (G7) comprenant Allemagne, Canada, France, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis. La poursuite du soutien à l’Ukraine, quatre mois après le début de l’offensive russe, sera au cœur de cette réunion puis du sommet de l’OTAN, qui se tiendra sur deux jours, à Madrid, à partir du 28 juin.

Le chancelier Olaf Scholz, hôte du G7, l’a rappelé cette semaine : le soutien à l’Ukraine va demander « de la persévérance » car « nous sommes encore loin » de négociations de paix entre Kiev et Moscou. « L’agression de la Russie a fait prendre conscience aux sept pays qu’ils ont besoin les uns des autres », observe Stefan Meister, chercheur à l’institut de recherche allemand DGAP. À plus forte raison alors qu’inflation ou menaces de crises énergétique et alimentaire testent la résistance de la communauté internationale. La guerre en Ukraine pourrait durer « des années », a mis en garde le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg.

Alliance dépoussiérée

Les dirigeants pourraient discuter de l’appel lancé cette semaine par Olaf Scholz en faveur d’un « Plan Marshall » pour la reconstruction de l’Ukraine, projet de longue haleine qui coûtera des « milliards » et impliquera « plusieurs générations ». Le président ukrainien Volodymyr Zelensky devrait demander plus d’armes et de pression sur la Russie, lors d’un entretien par visioconférence, lundi, avec les sept leaders réunis dans le décor verdoyant du château d’Elmau, au pied des montagnes. Il s’exprimera également devant les 30 pays membres de l’OTAN, dernière étape d’une intense séquence diplomatique qui a commencé jeudi par un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, où l’Ukraine a obtenu le statut de candidat à l’UE.

L’Alliance atlantique doit notamment dévoiler ses plans pour protéger son flanc oriental, proche de la Russie. Ce renforcement défensif s’accompagnera d’un nouveau « concept stratégique » – la première révision de la feuille de route de l’Alliance en dix ans – qui devrait durcir sa position à l’égard de la Russie et mentionner pour la première fois les défis posés par la Chine. Le blocage par Ankara des candidatures de la Suède et la Finlande jette une ombre sur la démonstration attendue d’unité entre les alliés.

Recul sur le climat ?

Pour « maintenir fermement le cap » face à la Russie, il ne faut pas faiblir sur les sanctions économiques ni sur le soutien militaire et financier à Kiev, martèle Olaf Scholz, pourtant critiqué pour sa lenteur à livrer des armes lourdes à l’Ukraine. Après plusieurs salves de sanctions, « nous sommes à la limite, notamment sur les sanctions énergétiques » qui ont « un coût élevé pour le G7 et l’économie mondiale », souligne toutefois Stefan Meister. Berlin accuse Moscou d’avoir drastiquement baissé ses livraisons de gaz pour déclencher une crise énergétique en Europe avant un hiver qui s’annonce tendu. Et l’envolée des prix des denrées alimentaires affecte de nombreuses régions. Dans ce contexte, la participation au G7 de l’Indonésie, l’Inde, du Sénégal, de l’Afrique du Sud et de l’Argentine envoie un message important. « Un enjeu crucial consiste à convaincre de nombreux pays non occidentaux, qui sont sceptiques à l’égard des sanctions, que l’Occident tient compte de leurs préoccupations », note Thorsten Brenner, directeur du Global Public Policy Institute.

L’Inde, le Sénégal et l’Afrique du Sud se sont abstenus lors du vote d’une résolution de l’ONU condamnant l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ces économies émergentes sont particulièrement exposées au risque de pénuries alimentaires et à la crise climatique, deux urgences également au menu d’une grande manifestation prévue samedi à Munich à l’appel d’ONG internationales. « Je suis très préoccupé par un éventuel retour en arrière de l’engagement du G7 à mettre fin au financement international des combustibles fossiles », dans un contexte de pénurie de gaz russe, avertit Christoph Bals, directeur politique de l’ONG Germanwatch. Les crises alimentaire, de la dette et climatique ont « les mêmes racines : notre dépendance aux combustibles fossiles », fait valoir Laurence Tubiana, une des architectes de l’Accord de Paris, appelant le G7 à « planifier leur élimination complète ».

Sophie MAKRIS/AFP

« Maintenir le cap » face à Moscou : les dirigeants occidentaux vont serrer les rangs lors de sommets cruciaux du G7 puis de l’OTAN, alors que la guerre en Ukraine s’installe dans la durée, risquant de mettre à l’épreuve leur unité. Les leaders des grandes puissances, dont le président américain Joe Biden, ont rendez-vous à partir de demain dans les Alpes bavaroises...

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