Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a estimé hier que « le Liban n’est plus en capacité d’assumer la charge » du million et demi de réfugiés syriens présents sur son sol et a souhaité qu’ils puissent retourner « de manière digne » en Syrie.
« J’appelle la communauté internationale à aider le Liban pour faire revenir les déplacés syriens dans leur pays, sans quoi le Liban se retrouvera dans une position qui n’est pas souhaitable vis-à-vis des pays occidentaux, à savoir l’expulsion des Syriens du Liban », a-t-il mis en garde.
M. Mikati s’exprimait lors de la cérémonie de lancement du « Plan de réponse à la crise au Liban 2022-2023 », soutenu par les Nations unies et qui vise à fournir une aide humanitaire à 1,5 million de Libanais, au même nombre de réfugiés syriens et à plus de 200 000 réfugiés palestiniens.
Depuis 2015, neuf milliards de dollars d’aide ont été fournis dans le cadre de ce plan, selon l’ONU. Et lundi, le Liban a demandé 3,2 milliards de dollars « pour faire face à l’impact continu de la crise syrienne », selon la même source. Ce plan, qui vise à faire face aux besoins humanitaires des réfugiés dans le pays en plein effondrement, a été annoncé par la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban Najat Rochdi.
« J’ai lancé aujourd’hui, avec (le Premier ministre sortant) Nagib Mikati et (le ministre sortant des Affaires sociales) Hector Hajjar, le Plan de réponse à la crise 2022-2023 au nom de tous les partenaires », a écrit Mme Rochdi sur Twitter.
« Le Liban continue d’héberger généreusement des réfugiés syriens et ne peut plus supporter seul ce poids », a-t-elle ajouté, remerciant les donateurs ayant financé ce plan. Ce plan d’aide, renouvelé annuellement, est financé par 126 organisations partenaires.
Prenant la parole lors de cet événement, le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar a évoqué le lancement prochain d’une initiative pour le retour des réfugiés syriens, dans l’attente de plus de détails qui seront annoncés « dans les prochains jours ». « Le Liban respecte le principe de non-refoulement », un principe du droit international selon lequel aucun réfugié ne peut être renvoyé de force dans un pays où il est à risque de persécution, mais « la situation n’est plus tenable », a déclaré le ministre. Il a notamment avancé les « pertes multidimensionnelles » provoquées par l’afflux de réfugiés ainsi que les risques sécuritaires. Un porte-parole du ministère des Affaires sociales a confirmé la préparation d’un tel plan. Fin mai, M. Hajjar avait déjà averti que le Liban ne pouvait plus assumer « le coût » du maintien des réfugiés syriens sur son territoire.
L’ambassadrice du Canada au Liban Chantal Chasteney a prononcé le mot des pays donateurs, rappelant la promesse de dons de 4,1 milliards de dollars à l’intention des réfugiés et des communautés hôtes lors de la conférence de Bruxelles de début mai. Elle a également réaffirmé l’engagement envers une solution politique en Syrie. La semaine dernière, Mme Rochdi avait annoncé le renouvellement d’un autre programme, le Plan d’intervention d’urgence, jusqu’en décembre 2022 afin de répondre aux besoins humanitaires des populations les plus vulnérables. Lors d’un événement au siège de la Commission économique et sociale de l’ONU pour l’Asie occidentale (Escwa), elle avait souligné que 2,2 millions de Libanais ont besoin d’une aide humanitaire.
Le Liban est plongé dans une crise sans précédent depuis près de trois ans, marquée par un effondrement de sa monnaie nationale qui a entraîné une chute du pouvoir d’achat et poussé près de 80 % de la population sous le seuil de pauvreté.
commentaires (13)
Les sous fifres de Ali Mamlouk au Liban, Mikati et consorts en tete, veulent renvoyer les opposants Syriens chez leurs bourreaux. Voila le vrai sens des declaration de la canaille du pouvoir.
Michel Trad
18 h 08, le 21 juin 2022